Initialement sorti en 2012, Deadlight avait su marquer les esprits par son univers post-apocalyptique maîtrisé et son gameplay simple d’accès. Quatre années plus tard, les espagnols de chez Tequila Works remettent le couvert avec Deadlight: Director’s Cut, une version revue et corrigée de la version d’origine avec quelques ajouts mineurs. Cette sortie est l’occasion rêvée d’atteindre les nouvelles consoles de salon, à savoir la PlayStation 4 et la Xbox One et avec elles, un tout nouveau public.
Alors oui, l’ère des zombies dans le jeu vidéo s’est affaiblie depuis quelques années mais ça ne va pas nous empêcher de nous immerger dans un monde dévasté où règnent des créatures en quête de chair fraîche. Alors que vaut Deadlight: Director’s Cut ?
(Test de Deadlight: Director’s Cut sur PlayStation 4 via une version fournie par l’éditeur)
Manhattan en mode survie
Le monde n’est plus. Une maladie infectieuse d’origine inconnue a ravagé toutes les populations, les laissant dans un état s’apparentant à celle du classique zombie. Ces funestes créatures sont appelées les Ombres et n’ont qu’un seul but : détruire toute forme de vie. La mort est partout, les rues sont vides, le danger rôde à chaque pas. Une poignée de survivants tente de s’organiser et de fonder une zone de sûreté. Randall Wayne, le héros, est l’un d’entre eux. Ancien garde-forestier, Randall va braver mille dangers à Manhattan. Tourmenté par ses démons du passé, notre bûcheron va très vite faire cavalier seul dans le but de retrouver ses compagnons de fortune et les amener en sûreté. Nous voilà, donc, seul et sans arme avec pour seul objectif : survivre.
Deadlight: Director’s Cut est ce qu’on appelle un jeu en 2,5D (ou fausse 3D). En effet, les déplacements se font uniquement de façon latérale, la profondeur sert uniquement au décor, ni plus ni moins. Ainsi, le gameplay qui en découle est d’un accessibilité à toute épreuve. Courir, sauter, attaquer, tirer, les contrôles sont un vrai jeu d’enfant et la prise en main est directe. Attention, cela ne veut pas dire que le titre sera de tout repos, bien au contraire. Il faudra ainsi errer dans les ruines d’une Manhattan à l’agonie.
Et sur ce point, Tequila Works excelle et nous livre des paysages magnifiques d’un monde vide de vie. Et le studio de développement le sait bien et nous livre une série d’artworks à couper le souffle, propre à cette édition director’s cut. Comptez une poignée d’heure, environ quatre heures pour être plus précis, pour terminer l’aventure découpée en trois chapitres distincts. Pour faire simple, Deadlight, édition simple, est un très bon titre malgré de grosses lacunes comme des imprécisions dans les déplacements avec notamment des sauts bancales qui vous causeront quelques frustrations. Mais on est là pour tester Deadlight: Director’s Cut et c’est une autre paire de manches.
La lumière faiblit
Qu’apporte réellement Deadlight: Director’s Cut ? A quoi avons-nous droit dans cette nouvelle version du jeu ? Eh bien… pas grand chose. Tout d’abord, le titre a revu ses graphismes à la hausse mais sans nous surprendre. Oui, le jeu est plus beau qu’il y a quatre ans mais on ressent tout de même les années passées.
Deux ajouts sont à signaler : le mode Survie et le mode Cauchemar. Ce dernier est tout simplement le mode de difficulté ultime du jeu, qui s’adresse aux réels survivants. En effet, dans ce mode, une mort vous fait tout recommencer. Oui, vous n’avez qu’une seule vie pour faire toute l’aventure, un sacré défi en somme mais une nouveauté assez pitoyable, il faut l’avouer. Deuxième mode, le mode Survie, et heureusement celui-là est un peu plus original quoique bien limité. Comme son nom l’indique, il faudra survivre le plus longtemps possible aux assauts des zombies dans une zone limitée. Il faudra user d’une solide stratégie pour tenir le plus longtemps possible et croyez-moi, ce n’est pas chose aisée !
Deadlight: Director’s Cut offre également quelques images inédites et des vidéos de making of où l’on apprend les étapes de production du jeu au sein de Tequila Works, et… c’est tout. Pas de chapitre supplémentaire, pas de scénario alternatif et encore moins de nouveau personnage jouable.
Même si Deadlight est un excellent titre, Deadlight: Director’s Cut laisse à désirer en termes de nouveauté et donc d’intérêt. Le retour de Randall est loin d’être fracassant et c’est regrettable car cette édition du jeu ne lui rend pas du tout service finalement, un simple portage sans prétention aurait amplement suffi. Dans cette configuration, on est obligé de le pointer du doigt.
Il est toujours compliqué de tester une nouvelle version d’un jeu qui se veut plus qu’un simple portage. Deadlight est un excellent titre qui mérite d’être connu davantage par le grand public. C’est typiquement le genre de jeu indépendant qui vous fait passer des heures de jeu passionnantes et immersives (au même titre que Limbo). Deadlight: Director’s Cut représente l’occasion rêvée de découvrir le titre si vous êtes passé à côté. Par contre, cette nouvelle version est beaucoup trop faible en ajout et frise véritablement le foutage de gueule.
Heureusement que la matière de base est excellente et gomme assez rapidement ce triste constat. Vous l’aurez compris, Deadlight: Director’s Cut est à faire si vous n’avez jamais joué à Deadlight, pour les autres, passez votre chemin, il n’y a strictement plus rien à voir dans ce Manhattan post-apocalyptique.