Unfold Games, jeune studio indépendant mise sa première réussite autour de DARQ, un jeu d’énigme psychologique qui ne vous laissera pas indifférent. En revenant quelques années en arrière, l’on peut déjà s’apercevoir de l’ampleur du projet qui a bénéficié d’une grande campagne de communication. En effet, alors que son développement venait tout juste de débuter en 2015 DARQ était déjà présent à la Gamescom de Cologne en 2016, pour quelques années plus tard émerger au salon des jeunes développeurs MIX (Media Indie Exchange) 2018 et 2019 prenant place à San Francisco. Le jeu fut même récompensé par un classement dans le top jeu « Best Of The MIX Award » durant la PAX (Penny Arcade Expo), salon américain du jeu vidéo.
Il est également impressionnant de pouvoir retracer l’ensemble de l’évolution du titre grâce aux tweets assez réguliers postés sur la chaîne officielle d’Unfold Games qui est un artbook à elle seule et que nous vous conseillons vivement d’explorer afin de vous immerger au maximum dans l’univers graphique du jeu. Le site officiel est également une mine d’or de compléments, proposant des anecdotes du développeur principal : Wlad Marhulets déclarant avoir passé parfois 16 heures de travail non-stop par jour pour que son projet puisse bien voir le jour. Chose faite ! Fraîchement sorti le 15 août 2019 sur la plateforme Steam, DARQ se découvre sous un nouveau jour dans sa version définitive.
Éteignez vos lumières, profitez, et plus un bruit…
DARQ, à la manière d’un 2D side-scroller (dont nous expliquerons le gameplay un peu plus tard dans ce test effectué sur PC) raconte l’histoire de Lloyd, un jeune garçon partant à la recherche de lui-même dans un rêve lucide. Son périple restera rude, puisque par malchance, sa quête spirituelle prendra à chaque fois la forme d’un horrible cauchemar l’obligeant à affronter ses plus grandes peurs. Complètement coincé dans son propre subconscient, Lloyd devra pallier à plusieurs niveaux de sa conscience, qui en plus de cela s’intensifieront au fil des échelons.
À la manière de Little Nightmares, vos poils se hérisseront dès les premières minutes du jeu où l’ambiance morose et glauque s’imposera. Dans ce cadre de jeu, l’on contrôle un personnage qui à première vue est innocent, dans le but de le sauver de ses propres cauchemars au cœur d’une horde de monstres truffés de symboliques. Aucune réelle musique d’ambiance hormis vos propres pas qui résonneront seront perceptibles, l’attention maximale du joueur est clairement sollicitée afin d’éviter des obstacles terribles qui vous feront sauter de votre siège plus d’une fois.
Chaque rêve présentera un nouvel environnement ancré début 20ème siècle (train, manoir, hôpital) ce qui apporte une variation non négligeable entre des milieux extérieurs et intérieurs, signes de tension pour le joueur qui doit à chaque niveau s’adapter au lieu visité. Fan incontestable des réalisations de Tim Burton ? DARQ est fait pour vous et rassemble les codes graphiques organisés autour de couleurs ternes dans des nuances de bleu-gris et noir, en plus d’ajouter une pointe d’épouvante.
Gardez votre tête accrochée, et frayez-vous un passage dans les niveaux de DARQ !
Pour avancer dans le jeu, vous devrez mettre en pratique votre esprit d’analyse et de rapidité afin d’exécuter le plus intelligemment des énigmes qui nécessiteront la collecte d’items éparpillés dans chaque niveau. L’originalité du concept du jeu se situe indéniablement dans sa capacité d’extension du niveau en lui-même : les murs peuvent être explorés et vous amener à d’autres salles, mais la profondeur est encore plus importante car des déplacements au premier plan et à l’arrière-plan du niveau seront la clé vous permettant d’accomplir les différents puzzles et donc de franchir la ligne d’arrivée. La récupération de ces objets est en elle-même une énigme rajoutant encore du casse-tête à l’édifice, en plus de gérer votre stress à l’arrivée d’un monstre qui vous sautera au visage durant votre manœuvre.
Les jump-scares ne seront pas au rendez-vous ou très peu, cependant la dose de stress procurée par l’approche des ennemis est suffisamment présente pour vous faire paniquer. Les casse-têtes sont variés : raccorder la lumière pour passer, trouver une clé et la modifier dans une salle de manière à ouvrir certaines portes. Certains vous obligeront même à les reproduire à la manière d’un die and retry. Le jeu jouera plus d’une fois sur la « contre-intuition » de manière à vous punir si vous n’avez pas fait le bon choix dès le premier essai, mais tout cela dans le but de vous redresser dans le bon chemin et de vous amener à la solution.
DARQ vous offrira en tout six niveaux et une fin (qui pourrait compter selon l’appréciation du joueur comme un septième niveau), le jeu sans le côté speedrunner ne vous prendra pas plus de cinq heures à finir, ce qui nous laisse un peu sur notre faim, d’autant plus que la rejouabilité n’est pas présente : aucun trésor n’est caché dans les niveaux de manière à créer une bibliothèque d’objets collectionnables au joueur.
Notre avis ? l’ambiance bien que présente par les sons émis de la part des monstres aurait pu être amplifiée par des thèmes musicaux pouvant pousser l’immersion encore plus loin. Malgré ces petites absences, dont l’on pourrait se passer, DARQ aura le mérite de rejoindre votre bibliothèque Steam surtout si vous avez au préalable aimé Little Nighmares ou Limbo, cette petite perle du jeu d’horreur est un must-have accompagnée de sa touche d’originalité par son approche side-scroller.