Encore une fois, l’éditeur NIS America nous permet de bénéficier d’un titre un peu « différent » de ce qu’on a l’habitude de voir dans notre petit monde occidental, et c’est avec plaisir que nous accueillons le sulfureux Criminal Girls 2: Party Favors. Ce jeu japonais reflète parfaitement la différence entre nos cultures et nous permet de nous plonger dans un univers qui passera certainement pour quelque chose de choquant pour un occidental, alors qu’au Japon, c’est un genre dont les joueurs sont plutôt friands. Nous avions déjà testé le premier opus, Criminal Girls: Invite Only, mais ce n’est pas moi qui m’en étais chargé. Je vais donc pouvoir vous donner un avis de néophyte sur ce jeu qui est ma première expérience dans le genre RPG aux demoiselles dénudées. Un petite coup de cravache pour la route et nous voilà lancés dans le test de Criminal Girls 2: Party Favors.
Criminal Girls 2: Party Favors, un jeu qui passe par tous les états
Alors comme ça on a été des vilaines jeunes filles ?
Les jeux japonais restent pour certains une énigme au-delà de toute compréhension et il faut avouer que certains sont sacrément barrés. Cependant, très peu arrivent jusqu’en Europe, la faute à un public beaucoup trop restreint pour rendre la localisation rentable. Malgré tout, certains finissent par nous parvenir, et même s’ils sont censurés comme l’est Criminal Girls 2: Party Favors, cela nous permet tout de même d’apprécier quelque chose de plus exotique qu’à l’accoutumé. Et l’exotisme commence par le scénario, qui sans être original, donne le ton d’entrée de jeu. Nous incarnons un jeune homme jeté en enfer avec 7 demoiselles ayant chacune son propre charme. Comme vous vous en doutez, vous ne passerez pas à côté des éternelles poitrines opulentes, dont on se demande encore comment elles peuvent échapper à la loi de la gravité. Mais bon, autant dire que le pauvre garçon que nous incarnons aurait pu tomber sur pire, surtout en enfer. Mais c’est là que ça se gâte puisque sous leur beauté non dissimulée, les jeunes et belles créatures que nous allons côtoyer seraient en fait de dangereuses criminelles (eh oui le titre laissait peu de place au doute) en puissance. Innocentes jusqu’à preuve du contraire, nous allons devoir les guider à travers l’enfer pour les mener sur la voie de la rédemption. Alors oui le scénario ne vole pas très haut, et dans un sens ce n’est pas ce qu’on lui demande, mais contrairement à beaucoup de jeux, le scénario, ici, va totalement servir le gameplay, ce que nous verrons un peu plus loin.
Un certain malaise malgré l’évident second degré ?
Comme d’habitude par chez nous, impossible de sortir un jeu pareil sans voir arriver une polémique inutile de la part de certaines personnes un peu trop féministes sur les bords. Oui, Criminal Girls 2: Party Favors met en avant des filles outrageusement sexy et qui doivent se faire punir « sexuellement » pour parvenir à la rédemption. Ce jeu est différent de ce qu’on voit habituellement de par son caractère sexualisant, mais en prenant un peu de recul sur ce qu’on est en train de voir, il est clairement impossible de se dire que ce jeu dégrade l’image de la femme. Le jeu ne nous présente pas des femmes, mais des stéréotypes totalement exagérés qui créent une certaine distanciation. Cela a pour effet de dissiper, voir d’empêcher totalement le malaise qu’il pourrait y avoir face au spectacle que nous offre ce jeu. Le second degré fonctionne donc très bien, mais là ou le bât blesse, c’est dans la réalisation des fameuses scènes de « punition ». Pour mener nos jeunes femmes sur la voie de la rédemption et nous faire respecter en tant que « guide », nous allons devoir les punir, ce qui aura pour effet de leur faire gagner de l’expérience et des nouvelles techniques. Cela se fera par le biais de différents jeux de domination allant des coups de cravaches tapotés sur l’écran tactile, au nettoyage intégrale des différentes parties intimes. Malheureusement, même si les scènes et les mini-jeux que cela engendre sont plutôt sympas au début, cela devient vite lassant. Alors oui, nous en parlions au début, ce système permet d’avoir un gameplay faisant corps avec le scénario, justifiant ainsi les sévices que nous allons faire subir à nos criminelles, mais le manque de variété et la répétitivité de la chose rendent le procédé, à la longue, beaucoup moins jubilatoire.
Le naufrage est évité de justesse
Heureusement, Criminal Girls 2: Party Favors ne se limite pas aux punitions, il s’agit là d’un vrai RPG à l’ancienne avec un système de tour par tour simple et efficace, mais qui ne révolutionne absolument rien. Les filles gagnent de l’expérience, ce qui leur permet de monter en niveau, d’apprendre de nouvelles techniques et donc de devenir plus fortes. En combat on se retrouve avec 4 filles jouables et en fonction de comment vous aurez choisi de les faire évoluer, vous pourrez créer la synergie habituelle comprenant un personnage de soutien, deux pour les dégâts et un soigneur pour les moments difficiles. Cependant la subtilité va encore une fois émerger du scénario pour agir au niveau du gameplay. Si vous vous souvenez bien, c’est à nous de guider ces jeunes filles vers leur renaissance, mais cela ne se fera pas sans mal, car croyez bien que réussir à dompter chacune de ces demoiselles alors qu’elles ont toutes un caractère différent, ça ne sera pas de la tarte. Cet élément va se répercuter dans le gameplay de la façon suivante. Pendant les combats il est possible d’utiliser la fonction « coatch » qui va servir à les motiver. Cette fonction permet de : gronder, encourager, sympathiser et inquiéter. Cela aura pour effet de donner des bonus ou des malus en fonction des réactions de chacune. Il faudra alors, en fonction de votre équipe, choisir la méthode la plus rentable afin que l’équipe soit la plus efficace possible lors des affrontements. Cela se répercute aussi durant les phases de dialogues puisque suivant les réponses que vous donnerez, les filles réagiront différemment. Cet aspect est plutôt bien ficelé, même s’il manque de consistance. En fait c’est un peu comme tout dans ce jeu. La substance même du jeu ne fait qu’être effleurée, laissant un arrière-goût de déception dans la bouche. Certaines idées sont intéressantes, mais manquent d’approfondissement, cela tombe à plat et quoi qu’on en dise, la couche sexy du jeu ne rattrape pas ses lacunes.
Mais terminons tout de même sur une note positive car il y a bien un point qui a beaucoup évolué depuis l’épisode précédent, c’est la réalisation graphique. L’OST n’en parlons même pas tellement celle-ci est insignifiante, par contre la modélisation des héroïnes est vraiment superbes. Le jeu est cohérent dans son univers, et même si les lieux visités sont un peu trop simples dans la conception du game-design, le visuel est quant à lui vraiment très réussi.
Conclusion Criminal Girls 2: Party Favors
Pour ma part, Criminal Girls 2: Party Favors a été une bonne petite entrée en matière dans un style de jeu typiquement japonais que je n’avais jusqu’ici jamais effleuré. Ce qu’il faut retenir dans un premier temps, c’est qu’il n’a clairement pas usurpé son PEGI 16, et que c’est avec un ton totalement assumé qu’il arrive à nous faire rentrer dans un univers plutôt inhabituel pour nous autres occidentaux. Avec un très bon second degrés et de bonnes idées disséminées ci et là, Criminal Girls 2: Party Favors ne parvient tout de même pas à nous enchanter. Assumant totalement son image, mais n’allant pas jusqu’au bout de ses idées, ce titre nous laisse une sensation étrange, ne le rendant pertinent que pour une poignée de personne souhaitant passer un moment chaleureux et lubrique en compagnie de 7 dangereuses jeunes filles ne parlant que la langue de Shakespeare.