Sortie pour la première fois en octobre 2012, la licence Chivalry a su, à l’époque, offrir une toute nouvelle expérience aux joueurs. Alors, en plein dans la vague des jeux de guerre Callofdutyiens, le studio Torn Banner a décidé de se lancer un défi en proposant un jeu similaire à ces grands AAA, mais dans une toute autre période. Le résultat a donné Chivalry: Medieval Warfare qui, bien qu’il n’ait jamais atteint le niveau des grands jeux de l’époque, a rencontré un immense succès avec ses combats médiévaux et a ouvert la porte à de nombreux clones ainsi qu’à sa suite Chivalry II.
Neuf ans après la sortie du premier opus, le studio canadien nous revient avec un tout nouveau titre peaufiné afin de nous faire vivre la meilleure expérience de joutes médiévales possible. Mais une fois les hurlements de guerre poussés et les lames entrechoquées, que vaut cette suite ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans notre test de de Chivalry II sur PC.
(Test de Chivalry II sur PC réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Chivalry II – C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs coups d’épée
Précurseur de ce style de jeu de guerre, Chivalry n’est pourtant plus le représentant du genre à ce jour. En effet, avec huit ans d’absence sur le devant de la scène, le jeu devait finalement se faire détrôner par un jeu plus poussé. C’est en 2019 que le coup de grâce est arrivé avec Mordhau, simulateur de joutes médiévales s’inspirant du jeu du studio Torn Banner tout en faisant mieux que lui sur tous les domaines. Face à une si rude concurrence, beaucoup de personnes s’interrogeaient sur la direction qu’allait prendre Chivalry II à sa sortie.
Mais contre toute attente, les développeurs ne se sont pas sentis déstabilisés et ont au contraire su montrer leur savoir-faire. Le jeu est dans la droite lignée de son prédécesseur, les habitués de la licence ne seront donc pas dépaysés par le gameplay de ce nouveau soft. Ainsi, le jeu se compose de plusieurs batailles voyant s’affronter le Royaume d’Agatha et L’Ordre Mason, comme dans le premier jeu, ce qui servira d’excuse pour permettre aux joueurs de se mettre sur la figure dans la joie et l’allégresse au travers de différents objectifs. Jusqu’ici, rien de nouveau.
Le studio n’a pas hésité à garder l’essence de sa licence tout en s’inspirant de ses concurrents pour s’améliorer. Ainsi, le jeu nous propose les modes déjà présents dans le premier opus, à savoir mixte 40 joueurs et seul contre tous, et intègre les batailles rangées à 64 joueurs qui avaient tant impacté les joueurs à la sortie de Mordhau. Le résultat est sans appel, on a réellement la sensation de prendre part à une bataille médiévale, notamment grâce aux améliorations graphiques qui sont, avouons-le, bienvenues, ainsi qu’au travail des développeurs concernant les environnements graphiques et sonores.
Car elle est là, la force de Chivalry II, garder l’esprit de licence avec son côté parfois décalé et rempli d’humour sans toutefois toucher à l’ambiance qui nous prend aux tripes lorsqu’on approche de la ligne ennemie et que l’on pousse un dernier cri de guerre avant de se jeter dans la cohue. Les développeurs savent pertinemment que c’est un aspect primordial de leur jeu, et cela se ressent, que ce soit dans les moments scénarisés qui viennent nous tenir en haleine, ou dans les quelques petits secrets/easter eggs cachés de-ci de-là qui font forcément lâcher un sourire aux joueurs.
Vous l’aurez compris, si des jeux tels que For Honor ou Mordhau se basent sur un réalisme accrocheur, Chivalry II met un peu d’eau dans son vin et privilégie le fun immédiat. Et c’est son gameplay qui représente le mieux ce point du jeu.
Qu’on lui coupe la tête !
Mais que serait un jeu de joutes médiévales sans un gameplay aux petits oignons nous laissant exprimer notre rage sanguinaire ? Comme pour le reste du jeu, Chivalry II a préféré peaufiner son gameplay déjà efficace plutôt que d’en changer complètement. On se retrouve alors avec un style de jeu très arcade, loin des combats semi-réalistes auxquels nous ont habitués les derniers jeux du genre. Ici, l’ensemble se laisse prendre en main facilement, et n’importe qui peut s’en sortir avec le jeu en quelques minutes. Il est pourtant doté de plusieurs subtilités qui viendront faire la différence entre les vétérans et les apprentis chevaliers.
En effet, le jeu propose un panel de coups assez classiques qui peuvent être déclinés avec plus ou moins de puissance. S’ensuivent forcément des enchaînements fluides qui ne pourront être interrompus qu’au travers de diverses parades et esquives. Se livre alors un véritable duel de timing où la moindre erreur pourra coûter la victoire, du moins dans les faits vu que le jeu est très permissif en matière de défense, en particulier avec les boucliers. Il faudra jouer avec les différents coups ainsi que les différentes attaques spéciales pour venir à bout de votre adversaire, à moins que trois ennemis vous tombent sur le dos pendant votre duel.
Car qui dit jeu en ligne dit forcément multitude d’ennemis, il va donc falloir la jouer fine pour ne pas finir six pieds sous terre. Surtout que le jeu permet dorénavant de lancer à tout moment son arme contre un adversaire puis d’essayer d’en récupérer une sur le champ de bataille, dont certaines très insolites. Il sera alors possible que vos beaux duels soient gâchés par un joueur qui aura décidé de vous tuer avec une cloche ou avec la tête de vos anciens compagnons d’armes. La faute à un mode duel absent dans ce jeu et qui manque cruellement.
D’un point de vue purement technique en ce qui concerne la version PC du jeu, les contrôles sont corrects dans l’ensemble et la souris permet d’effectuer facilement de grands balayages. Toutefois, nous mettrons un léger bémol aux enchaînements nécessitant l’utilisation de la molette et qui semblent, à notre humble avis, peu pratiques. Toutefois, cela reste un détail dans l’énorme cohue que nous proposent les combats de Chivalry II.
L’un des plus grands défauts de cet opus reste le manque de contenu à ce jour. Bien que sympathique, on finit vite par tourner en rond et l’apport de nouveau contenu sera vital pour le jeu afin que les serveurs ne soient pas désertés après quelques mois. On sait d’ores et déjà que du nouveau contenu devrait être ajouté prochainement, notamment l’apparition des montures durant les batailles. Reste à savoir si les développeurs arriveront à gérer correctement les chevaux, surtout quand on sait que certains jeux se sont cassé les dents dessus.
Enfilez votre plus belle armure
Enfin, le dernier aspect que nous souhaitions aborder dans ce test s’attarde sur le système de classes et de personnalisation de Chivalry II. Comme dans l’opus précédent, le joueur aura toujours le choix entre quatre classes qui pourront être plus moins modifiées au gré de nos envies. Ainsi, la classe d’archer pourra se doter d’un arc dans un premier temps, mais aussi d’une arbalète à mesure de sa montée en rang. Il y a donc bel et bien un sentiment de progression qui va s’instaurer au fur et à mesure de vos heures de jeu.
Et histoire de ne pas se confondre lors des batailles, il est aussi possible de personnaliser ses combattants de manière assez complète. Il sera notamment possible de changer son visage, sa voix, mais aussi son sexe, ce qui est assez original pour être souligné. Toutefois, le système de personnalisation reste loin de celui proposé par Mordhau, et il n’est pas question ici de modifier chaque partie de son armure afin d’avoir un set unique, mais bel et bien de choisir entre diverses armures complètes à acheter directement via de l’or gagné in-game.
Il ne s’agit d’ailleurs ici que d’un aspect purement esthétique et le changement d’armure n’aura aucune incidence sur la résistance de votre combattant(e). On ne peut alors s’empêcher de penser au concurrent direct de Chivalry dont le changement d’armure influençait les capacités de son guerrier. Mais encore une fois, cela suit la ligne directrice de la licence qui se repose sur un gameplay bien plus arcade. Ainsi, un sergent en plaque lourde résistera toujours mieux qu’un archer en cuir, et ce peu importe son niveau. On n’aura donc aucune surprise au moment d’abattre sa hache.
On ne pourra qu’applaudir les efforts faits pour ce second opus de Chivalry qui, malgré les années d’écart, arrive sans trop de mal à nous rappeler nos meilleures parties sur la licence sans pour autant oublier de se créer sa propre identité. Axé essentiellement sur le fun, le jeu fera parfaitement l’affaire pour les soirées en ligne des amateurs de gore et d’épée. Avec son ambiance accrocheuse et sa mise en scène nous plongeant dans les affres de la bataille médiévale, les joueurs n’auront aucun mal à se sentir impliqués. Reste toutefois que le jeu est perfectible, et qu’une mise à jour régulière du contenu sera nécessaire afin d’assurer la viabilité de Chivalry II.