La saga Call Of Duty est un monument dans le jeu vidéo. FPS le plus vendu de tous les temps sur console, les attentes sont énormes chaque année, mais année après année, la série ne cesse de basculer vers un aspect futuriste qui déplaît de plus en plus aux fans. Le fait d’être le FPS le plus vendu en fait une cible idéale pour les joueurs qui lui reprochent généralement un moteur graphique dépassé, une campagne solo trop courte et un mode multijoueur en retard par rapport à la concurrence, car comme chaque fin d’année, Call of Duty et son concurrent direct nommé Battlefield se livrent une lutte acharnée pour s’imposer comme le meilleur FPS de l’année.
Mais alors que Battlefield 1 a décidé de se tourner vers la Première Guerre Mondiale, Call of Duty continue sur sa lancée futuriste avec un Call of Duty Infinite Warfare, qui s’aventure cette fois-ci au-delà de notre planète Terre.
Pour ce nouvel opus, ce sont les studios d’Infinity Ward qui prennent la main, mais ces derniers sont attendus au tournant depuis leur échec cuisant de leur premier opus Call of Duty: Ghosts, le bougre a mis en colère de nombreux fans, et brandit encore le titre peu convoité de pire jeu de la franchise selon la communauté. Mais au-delà de montrer que Call of Duty: Ghosts n’était qu’une erreur de parcours, Infinity Ward doit également prendre la relève d’un excellent Black Ops 3 qui a su redonner comme un goût de fraîcheur à la série l’an dernier. Les studios californiens reviennent avec Call of Duty Infinite Warfare et prennent un virage à 180° dans l’univers de la franchise.
L’espace efface le bruit
Comme nous avons pu le voir dans les premières vidéos de Call of Duty Infinite Warfare, nous sommes propulsés dans une version futuriste de la planète Terre, mais également amenés à faire un voyage dans le système solaire pour découvrir un nouvel aspect de la guerre. Une fois de plus, la saga Call of Duty met en avant son côté hollywoodien en nous invitant à prendre part à des batailles spatiales, accompagnées de cinématiques de toute beauté comme rarement vues dans la franchise. Le scénario prend donc place sur de la pure science-fiction, ma foi classique, mais efficace. Alors que les ressources de notre chère planète commencent rudement à s’amenuiser, l’espèce humaine n’ayant plus les ressources pour subvenir à ses besoins vitaux décide donc de se tourner vers les étoiles pour établir des colonies sur les planètes abritant des composantes essentielles à sa survie. Cette quête spatiale a malencontreusement vu naître un nouvel ennemi venu de certaines de ses colonies et surtout de Mars, l’Amiral Salen Kotch, incarné par Kit Harington de Game of Thrones, qui mène la milice nommée Settlement Defense Front. Son but est très simple, éradiquer la Terre du système solaire, pour ensuite prendre le pouvoir et imposer ses idées et son idéal de vie. Plutôt rassurant non ? Mais c’est sans compter sur le lieutenant Reyes, pilote d’une unité d’élite, propulsé malgré lui aux commandes du dernier vaisseau de combat de la flotte terrienne, pour contrecarrer les plans de l’amiral Kotch. Scénario plutôt sommaire me direz-vous !
Le studio a osé pousser ses idées jusqu’au bout et les différents décors traversés durant la campagne sur Mercure, Mars ou la Lune sont resplendissants tout en étant caractérisés par une certaine froideur ainsi qu’un soupçon d’hostilité. Le cadre permet également de nouvelles mécaniques de jeu dont le gameplay en gravité zéro, ou encore les phases de pilotage en Jackal pour des combats dans l’espace assez dingues où il faudra détruire les bâtiments adverses. Les commandes sont assez simples à prendre en main, et intuitives, ce qui rend le pilotage assez confortable. Mais malgré des parties fun ainsi que de bonnes sensations, les passages en vaisseau spatial peuvent néanmoins se révéler assez répétitifs dans leur construction et perdent peu à peu de leur intérêt si vous ne prenez pas soin d’améliorer et de modifier l’armement de votre vaisseau au fil de la progression. De bonnes idées de gameplay ont été apportées pour cette campagne solo par les studios d‘Infity Ward, toutefois celle-ci reste sous-exploitée, reste aux joueurs à passer par les missions secondaires, qui sont loin d’être inutiles, ces dernières permettant aux joueurs d’obtenir de nouvelles armes ou encore de quoi améliorer celles qu’ils possèdent déjà. Ces missions secondaires permettent de rallonger la durée de vie du jeu en proposant des niveaux qui n’auraient pas leur place au sein de l’histoire principale de la campagne solo.
Zombies in Spaceland
Zombies in Spaceland raconte l’histoire de quatre aspirants comédiens se rendant dans un mystérieux cinéma pour une audition. Ils ont été conviés par Willard Wyler qui a été l’une des étoiles montantes du cinéma d’horreur, et incarné ici pas Paul Reubens (Pee-Wee’s Big Holiday, Gotham). Transportés à leur insu dans la peau des personnages du film de Wyler, ils devront se battre contre des hordes de zombies dans un parc d’attractions de l’espace des années 80.
Le mode solo terminé, les joueurs auront la joie de se plonger dans les années 80. Si vous connaissez déjà le mode zombie des épisodes précédents alors vous connaissez le principe, on pose son cerveau et on tire sur tout ce qui ressemble à de la chaire en décomposition ! Cet épisode 2016 est encore plus déjanté et va encore plus loin, et surtout dans le fun. Un casting de dingue avec David Hasselhoff en DJ, Paul Reubens en maître de cérémonie. Musique des années 80, tenues vestimentaires fluo. Probablement l’un des modes les plus intéressants de tout le jeu. C’est totalement jouissif, on se défoule sur du zombie, la coop à quatre est bien plus fun, surtout si vous aimez jouer avec vos potos. Un mode zombie qui vous fera passer d’excellentes soirées totalement délirantes et loufoques. Mais avant de débuter le carnage, on a le choix entre quatre personnages bien diffèrents les uns des autres.
- A.J le blagueur : un athlète né, baratineur, aux airs d’Adonis. Son physique de sportif pourrait bien l’aider à survivre dans le parc, une tête de zombie à la fois en essayant de ne pas en mourir.
- Poindexter le geek : des lunettes scotchées, un étui porte-stylos et un stupéfiant manque de condition physique ne font pas de Poindexter un candidat crédible à la survie, le geek va devoir se bouger.
- Sally la bimbo : avec son look stéréotypé de la bimbo des 80’s, Sally veut montrer qu’il y a plus que de l’air dans sa petite tête, peu importe combien de zombies elle étouffera avec une cuillère en argent.
- André le rappeur : avec son style hip hop et un bon stock de sons lourds, Andre est plus que prêt pour massacrer du zombie dans le parc d’attractions spatiales.
Zombies in Spaceland nous offre de nombreux mini-jeux, comme une ballade en grand-huit ou encore quelques anciens titres de jeux vidéo sur des bornes d’arcade, et d’utiliser comme il se doit son environnement pour terrasser les hordes de zombies de plus en plus dangereux. On peut par exemple utiliser un dancefloor pour y faire danser les zombies et attendre qu’ils se fassent terrasser par la boule disco leur balançant des lasers en pleine tronche. Il y a même des clowns explosifs que l’on repère grâce au bruit significatif que fait leur nez rouge lorsqu’ils nous courent après. Malgré tout ce fun, il vous faudra travailler durement en équipe pour espérer arriver au bout de la vingtaine de vagues de zombies sans mourir.
Et pour éviter de mourir, les développeurs ont également introduit un système de cartes qui pourront donner des pouvoirs supplémentaires à votre personnage. Grâce à ces cartes et au début de chaque partie, vous pourrez vous créer un jeu de cinq cartes comprenant toutes un bonus précis, certaines vous donneront le pouvoir de carboniser les zombies qui aurons le malheur de poser les dents sur vous, ou la possibilité de gagner de l’argent plus vite, celles-ci seront utilisables après avoir accumulé suffisamment d’argent et de kills. Zombies in Spaceland contient cinq zones, ce qui offre aux joueurs un terrain de jeu conséquent et truffé d’easter eggs en tous genres, comme la possibilité d’accéder à une montagne russe ou une salle d’arcade avec de nombreux mini-jeux jouables, les fans les plus hardcore seront évidemment servis.
Et là, on redescend d’un étage !
Si votre kif, c’est en mettre plein la ganache d’autres joueurs, vous pouvez vous tourner vers le mode multijoueur de Call of Duty Infinite Warfare. Si vous avez joué à Black Ops 3, il n’y aura pas de dépaysement, car, Infinite Warfare reprend plus ou moins les bases posées par le multijoueur de ce dernier. Comme l’année dernière, le jeu garde une composante MOBA avec la possibilité de choisir entre six armures.
- Guerrier : c’est l’armure de combat la plus polyvalente, conçue pour les combats à mi-distance, ses aptitudes son compatibles avec la plupart des rôles et des modes de jeu.
- Fantôme : armure de combat à longue distance, conçue pour les amateurs de sniper, ses aptitudes de furtivité et de discrétion sont un atout majeur dans certains modes de jeu.
- Stryker : c’est l’armure de combat support, conçue pour le tir de suppression et l’appui tactique, ses capacités et armements permettent d’aider l’équipe à défendre ou capturer des zones.
- Mercenaire : c’est l’armure de combat lourde, elle est spécialisée dans la défense et les tirs de suppression. Elle est conçue pour infliger un maximum de dégâts tout en adoptant un style de jeu privilégiant les assauts directs.
- Synaptique : c’est l’armure de combat rapproché, conçue pour des déplacements rapides et nerveux, le Drone C6 conviendra parfaitement aux joueurs agressifs et qui cherchent les duels à courte distance.
- SLM est une armure de combat expérimentale et se présente comme l’une des plus agressives, elle est également la plus innovante et propose un arsenal ainsi que des avantages à la pointe de la technologie.
Si trois classes (Guerrier, Mercenaire et Synaptique) sont disponibles dès le début du jeu, les trois dernières devront être débloquées en augmentant votre niveau. La montée en niveau vous permettra également d’améliorer votre armure en modifiant votre pouvoir et vos caractéristiques. On reste toutefois sur du déjà-vu, ils auraient au moins pu changer la donne cette année. Oui, le multi reste efficace, mais à côté de cela, il n’apporte rien de neuf et reste sur ses classiques qui commencent à dater. Certes tout y est, les atouts, les armes et leurs accessoires, les rangs prestiges, les killstreaks, la caserne. Malgré les deux nouveautés comme le Defender et la Ligne de front, les autres modes de jeu restent déjà connus et REREreconnus des fans de la franchise.
À noter aussi la présence de factions qui au fur et à mesure des niveaux passés, permettent l’obtention d’armes ou emblèmes. L’armement évolue quelque peu, car plusieurs variantes existent pour une même arme, ceci apportant divers bonus, et elles sont catégorisées par un code couleur reflétant leur rareté. Même si ces dernières mettent sérieusement à l’épreuve l’équilibre du jeu.
Quant aux maps qui sont aux nombres de douze à son lancement, elle sont toutes décevantes, depuis Advanced Warfare, Infinity Ward est resté sur un gameplay tout en verticalité, comme un certain Titanfall, mais sans l’exploiter aussi bien que ce dernier. Aucune map n’offre des possibilités de navigation aérienne sur la durée, c’est-à-dire qu’il est très délicat de se déplacer d’un bout à l’autre en exploitant la verticalité du gameplay. Outre les doubles sauts et wallruns (courir sur les murs), ont se sent tout de même à l’étroit, au vu de la construction des différentes zones, et le jet-pack ne sert que très peu, en effet la plupart de nos sauts ne se font que pour tuer un ennemi, éviter d’être dans sa ligne de mire ou le désorienter.
Le pire reste la map Frontier, aucun espace de « liberté » donc malgré le jet-pack, on reste au sol pour contourner une zone, car les spots en hauteur son inexistants. Donc voilà, on reste pieds à terre à sauter dans tous les sens pour ne jouer que de l’esquive. On peut dire qu’Infinity Ward s’est tiré dans le pied tout seul. On espère franchement que les prochains DLC apporteront des maps bien plus élaborées appuyant au passage le côté vertical du gameplay.
Côté gameplay, justement, le système de mouvements est calqué sur celui de Black Ops 3 alors que le look, le ressenti des armes et la physique du personnage, les déconnexions intempestives, les lags de compensation, favorisant très clairement les grosses connexions au dépens des petites, ressemblent plutôt à ce que l’on a vu sur Ghosts. Globalement, malgré la rapidité des déplacements, les gunfights manquent un poil de nervosité, ingrédient essentiel de tout bon Call of Duty à nos yeux.
En gros, le multijoueur de Call of Duty Infinite Warfare n’est pas un mauvais multi en soi, il manque surtout et principalement d’identité, le jeu reprend toutes les mécaniques qui ont fait l’image de la franchise Call of Duty, ce qui n’est pas un tort, mais les nouveautés ne crèvent pas l’écran, et on se retrouve avec un Call of Duty Infinite Warfare un poil trop lisse cette année, le multi s’est contenté de faire bien. L’ambiance est assez terne, ça manque de pêche dans certains duels, où sont nos bons vieux Call of d’antan ?
Call of Duty Infinite Warfare, n’est pas le meilleur de la franchise mais n’est pas mauvais non plus, grâce à une campagne solo à la hauteur, avec les mission secondaires qui viennent utiliser habillement les différente facette du gameplay. Mais celui-ci se voit entaché par un Kit Harington, plat et sans charisme. Le mode Zombies in Spaceland est la grande surprise de cette année, et même une réussite au niveau de son ambiance et de son gameplay, sa force est son accessibilité. Le gros point noir de cet opus vient surtout de son multijoueur, il se contente de reprendre les bonnes idées des trois dernières années mais manque d’identité et d’idées neuves pour tendre vers l’excellence de son prédécesseur Black Ops 3.