Initialement, l’univers d’Arslan est issu d’une série de livres datant des années 80 et intitulée Les Chroniques d’Arslân. Le roman écrit par Yoshiki Tanaka s’est alors déclinée en manga entre 1991 et 1996 via 13 volumes et en animés. Toutefois, le grand public a majoritairement rencontré Arslan et ses officiers grâce à la nouvelle série de mangas lancée en 2015 et toujours en cours de parution, signée par l’incroyable Hiromu Arakawa (la mangaka de Full Metal Alchimist). Arslan: The Warriors of Legend est donc l’adaptation du manga en jeu vidéo.
Vous suivez ? Très bien, Sachez en amont que l’univers est une pure fiction médiévale, le scénario principal reprend une vieille légende perse où il est question de trahison politique et de guerre épique. Surfant sur le retour du beat’em all et plus précisément du mode Musou avec les succès de Dragon Quest Heroes et Hyrule Warriors, Koei Tecmo s’est emparé de la licence pour en faire un jeu de « combat de masse », genre rendu populaire par l’increvable série des Dynasty Warriors. Maintenant que vous avez toutes les données en tête, passons au test complet d’Arslan: The Warriors of Legend.
(Test d’Arslan: The Warriors of Legend sur PlayStation 4 via une copie donnée par l’éditeur)
Haute trahison au royaume de Parse
Arslan: The Warriors of Legend prend place dans le royaume de Parse. Arslan est alors jeune prince héritier du trône, son père Andragoras III, véritable force de la nature et conquérant hors pair, mène bataille sur bataille afin d’étendre son territoire et de maintenir la paix locale. Épaulé par son tuteur, notre jeune prince découvre la vie à travers les yeux de l’innocence et agit comme un enfant candide. Loin des problèmes politiques, le garçon évolue dans sa cage dorée sans se soucier des atrocités de la guerre et de l’esclavage. Cet écart du monde réel lui a conféré une attitude douce envers les autres, Arslan est d’une gentillesse et d’une naïveté sans nom.
Sa personnalité évoluera au fil de l’histoire car au-delà des batailles féroces, le scénario d’Arslan raconte surtout le passage d’un enfant à l’âge adulte. Cet altruisme constant se révélera être finalement une source intarissable de sagesse et de force. Mais n’allons pas trop vite, revenons au jeu. Un traître dans les rangs alliés prépare un piège. L’armée de Parse perd alors une bataille cruciale. Les unités sont en déroute et l’ennemi prend contrôle de la cité principale. Traqué, le prince est obligé de s’exiler un temps dans le but de monter une armée et de reprendre ses terres.
Arslan: The Warriors of Legend reprend exactement le scénario du manga, et chaque affrontement sera automatiquement retranscrit en un niveau dans le jeu (même le plus ridicule des combats peut devenir tout un niveau). Ce mécanisme a ses avantages et ses inconvénients. Commençons par les points positifs. En collant parfaitement à l’ambiance et au scénario de l’oeuvre, Arslan: The Warriors of Legend s’assure de satisfaire les nombreux amateurs de la saga. Tout est détaillé, aucun personnage n’est mis à l’écart. À l’inverse, les non-connaisseurs vont très vite perdre pied car le rythme scénaristique est effréné, on enchaîne les batailles sans trop savoir le pourquoi du comment. En d’autres termes, Arslan: The Warriors of Legend est clairement destiné aux connaisseurs de la série, l’immersion aura beaucoup plus de mal à agir pour les autres.
Dynasty Arslan
Côté gameplay, Arslan: The Warriors of Legend ne se démarque pas de ses semblables à la Dynasty Warriors ou Samurai Warriors. Vous incarnez un héros face à une armée entière. Il suffira de taper dans le tas à coup de combos dévastateurs. La grande particularité du titre réside dans l’importance du scénario et de sa linéarité. En effet, comme je le disais plus haut, le scénario rythme le jeu et aucun détachement n’est permis. Les niveaux sont composés d’une série d’objectifs bien précis à enchaîner. Malheureusement, les missions sont très peu variées (ça se limitera à tuer un officier dans le temps imparti), une certaine redondance pointera le bout de son nez après quelques heures de jeu.
D’autres nouveautés du genre sont à noter comme les cartes d’amélioration ou le Mardan Rush. Ces cartes sont à récupérer sur le champ de bataille et améliorent les caractéristiques de votre personnage. Vous pourrez également mixer ces cartes pour en créer de meilleur. Concernant le Mardan Rush, il s’agit de charge héroïque qui ravagera tout sur son passage. Ces attaques spéciales serviront principalement à détruire des barricades ou barrières en mission. Ce petit ajout fort plaisant n’est pas sans rappeler ceux de la série Kessen, également de Koei Tecmo. Gros point faible du titre : ses graphismes.
Arslan: The Warriors of Legend mélange une sorte de cel shading assez fade et de manga papier. Certes, l’effet manga est assuré mais un effort supplémentaire aurait été préférable. Surtout que les décors sont vastes et assez terriblement vides (véritable marque de fabrique des modes Musou). Autre aspect décevant, les phases de transition très mal réalisées. En effet, entre chaque mission, le scénario est expliqué via un dessin semi-animé.
En d’autres termes, ils ont récupéré des dessins du manga et les ont animé de manière maladroite et grossière. On sent réellement l’option de facilité/rapidité alors que des vrais cinématiques (comme celle de l’introduction) auraient été une bien meilleure solution.
Avec une linéarité pesante, un gameplay peu novateur et des graphismes à la ramasse, Arslan: The Warriors of Legend ne marquera pas les esprits. Même si le matériau brut peut suggérer le meilleur, le titre n’arrive en aucun cas à se hisser à la hauteur de l’oeuvre originale et des attentes.
Seuls les vrais amateurs du genre et du manga trouveront de l’intérêt. Pour finir, on vous conseille grandement de lire la dernière série de mangas Arslan, une vraie réussite sur papier.