Un dimanche matin dédié à la découverte et la curiosité au fil des stands indépendants.
Après avoir conclu l’interview avec Malkyrs Studio, nos deux héros, Misan et Jaxom, retournèrent arpenter les landes de la Paris Games Week. Leurs pas les menèrent très rapidement dans la zone Jeux Made in France du salon, l’occasion pour eux de découvrir des studios et des jeux prometteurs, et aussi de se perdre dans des stands moins connus que les colosses du triple A, mais ô combien intéressants.
Les coups de cœur indé’ et atypiques du sieur Misan.
Entre le tumulte des hordes avides de goodies en tous genres et les stands chamarrés de géants qui rivalisent d’artifices pour attirer les visiteurs de la Paris Games Week 2018 vers leurs bornes, qu’il est bon de prendre un bon bol d’air frais en flânant du côté des jeux indé’, du stand Made in France ou encore de l’Africa Corner. Loin de la foule déchaînée et des grosses licences, des espaces sont dédiés à des productions plus modestes, mais qui méritent le coup d’œil. Voici les quelques titres qui ont attiré mon attention.
Il y avait de quoi faire sur le stand Indie Garden, qui présentait quatre titres. Still There est un point n’click vous propulsant dans une station spatiale, tandis que The Inner Friend vous plonge dans vos peurs enfantines. Parmi mes favoris : le beat’em all Hamsterdam Paws of Justice de Muse Games. Le titre nous met dans la peau de Pimm, un hamster expert en arts martiaux qui part en croisade contre Marlo, un vil chinchilla à la tête d’un gang, qui a kidnappé le grand-père de notre héros. Nous avons pu tester la version Nintendo Switch, et le gameplay aux Joy-Cons est totalement intuitif. Avec le Joy-Con droit, on donne des coups, et on esquive avec le gauche. Avec son design coloré et mignon, et sa réalisation punchy, Hamsterdam Paws of Justice promet de grands moment, d’autant que le titre proposera diverses phases de jeu (notamment en trottinette). Hamsterdam sera disponible sur PS Vita, Nintendo Switch, PC (via Steam), Google Play et sur l’App Store.
Le second jeu que nous avons eu le plaisir de tester s’intitule We. The Revolution. Ce jeu, développé par Polyslash, vous emmène dans l’époque troublée de la Révolution Française et vous met dans la position inconfortable de juge dans un tribunal révolutionnaire. Vous devrez trancher divers cas, mais dans le contexte du jeu, la recherche de la vérité ne sera pas votre seule motivation. En tant que juge, vous avez également des visées politiciennes. En effet, vous lutterez pour prendre le contrôle de Paris. Et justice et politique ne font pas forcément bon ménage. Les séances revêtent un tout autre enjeu. Serez-vous prêts à envoyer un innocent à la guillotine pour satisfaire la populace ? Le titre vous mettra face à des choix très difficiles et mettra à l’épreuve votre ambition ainsi que votre sens de la justice. We. The Revolution devrait sortir au cours du premier semestre 2019, et sera disponible sur PC, Mac, mais aussi sur Nintendo Switch.
Le stand Made in France mettait en avant le savoir faire français en termes de jeux vidéo. On y trouvait notamment Dontnod (Vampyr, Life is Strange) et d’autres acteurs. Arte présentait un jeu fort sympathique : Vandals du studio parisien Cosmografik. Il s’agit d’un jeu d’infiltration en vue isométrique qui vous met dans la peau d’un graffeur. Le joueur doit taguer les murs en faisant attention aux rondes de la flicaille. Il est possible de ramasser des bouteilles afin de détourner l’attention des forces de l’ordre. Jouable sur tablette, le titre est très intuitif, et les fonctionnalités tactiles ajoutent un vrai plus. Vous pourrez en effet dessiner avec votre doigt les motifs que vous désirerez. De quoi plaire aux artistes.
Vient enfin l’Africa Corner, qui mettait à l’honneur les jeux développés par des pays africains. Parmi les titres proposés, Dahalo, un jeu d’action aventure des studios malgaches de Lomay, qui lorgne du côté d’Uncharted et de Tomb Raider. Cependant, nous n’avons pas pu tester le jeu lors de notre visite. J’ai toutefois pu jouer à Onizumu, jeu franco-algérien avec une esthétique anime que ne renieraient pas nos amis nippons. Le titre est un beat’em all en scrolling horizontal avec des graphismes en cel-shading fort jolis. On y tabasse des ninjas belliqueux en usant de la maîtrise du héros des arts martiaux et de pouvoirs qui rappelleront Dragon Ball. La démo présentée était une version préliminaire, encore très perfectible. Cependant, le jeu est déjà prometteur.
Voici pour mon tour d’horizon des jeux indé présentés au cours de la Paris Games Week 2018. Cette cuvée prouve que le jeu vidéo n’est pas qu’une question de gros billets et de course à la puissance. Les bonnes idées et l’ingéniosité font également les très bons jeux. Espérons que chacun de ces titres rencontre le succès qui lui sera dû.
Quelques curiosités repérées par l’écuyer Jaxom aux côtés du sieur Misan
Le premier jeu qui a su attirer mon attention après avoir rejoins l’ami Misan sur le stand d’Arte fut Ymenok Reborn de Owl Castle Games. Le petit studio est composé, à l’heure actuelle, de trois graphistes de formation ayant décidé de porter leurs idées à l’écran à l’aide de l’Unreal Engine et sa fonction Blueprint. Se présentant comme un FPS aux sensations très arcades, avec des passages de plateforme, du décès punitif, etc. (j’ai, pour ma part, eu quelque réminiscences de Metroid Prime), le jeu n’en reste pas moins impressionnant pour le temps de développement actuel et ses conditions (trois personnes, quoi !).
Avec un hub central très travaillé (mention spéciale aux animations des petits personnages au déhanché sublime) et des environnements extérieurs intéressants (surtout sur les effets de lumière) et labyrinthiques, il est très agréable de se perdre dans le jeu. Par ailleurs, les singes sont au cœur de la direction artistique, puisque les protagonistes eux-même sont modélisés sur des espèces connues, comme le chimpanzé ou le capucin, et qu’une petite référence toute mignonne à Donkey Kong est cachée dans le hub. Avec des envies de portage sur PlayStation 4 et Xbox One, Ymenok Reborn est une très bonne surprise qu’il faudra garder à l’œil dans l’avenir.
Peu après, nous nous sommes aventurés sur le stand de l’éditeur parisien The Arcade Crew, où étaient présentés trois jeux : Blazing Chrome, Dark Devotion et Young Souls. L’éditeur nous a expliqué vouloir se concentrer sur des jeux au feeling rétro et nous ne pourrons ni le nier, ni l’en blâmer, Blazing Chrome ayant ce petit je-ne-sais-quoi qui vous fait aimer Metal Slug, et les run’n’gun en général. Dark Devotion, quant à lui, nous aura donné l’impression d’un mélange entre Dark Souls et Dead Cells, mais devant faire un choix d’essai, c’est sur Young Souls que le nôtre s’est porté.
Jouable en coop, le titre vous met aux commandes de jumeaux partis affronter les gobelins du monde souterrain. Permettant une grande liberté de choix dans les équipements de vos personnages (avec une prise en compte du poids), le jeu rappellera la bonne époque de Double Dragon, mais sous des atours bien plus fins. Young Souls affiche des environnements modélisés en 3D avec des personnages en 2D à l’esthétique cartoonesque et aux animations sublimes. Pour le peu que nous avons pu voir, le jeu est très agréable à jouer, exigeant, et demande un peu de pratique avant de se sentir d’attaque pour tous les défis qu’il a à proposer (la communication avec son partenaire étant aussi un élément important selon les situations). Un coup de cœur personnel que nous prendrons plaisir à explorer plus intensément à sa sortie !
Enfin, notre passage à l’Africa Corner aura été l’occasion de rencontrer Pio Jules Tchedou, graphic designer de LimPio Studio, venu présenter The Boy in Savannah. Le jeu s’aborde comme un runner en vue de côté où un jeune garçon essaye d’échapper aux bêtes sauvages envoyées par un sombre sorcier. Le jeu dispose de trois niveaux aux environnements différents, dans lesquels vous pourrez récupérer des objets et bonus vous facilitant la traversé et la progression. L’histoire, elle, est tirée d’un conte populaire du Togo, et a même fait l’objet d’une adaptation en bande-dessinée par le graphic designer, afin d’introduire aux joueurs le contexte (disponible sur Mangadraft).
Le plus impressionnant reste la capacité des membres du studio à s’être formés seuls, le Togo ne disposant malheureusement pas d’écoles dédiées à l’apprentissage de la programmation, et ayant dû apprendre sur le tas au travers d’internet. The Boy in Savannah est disponible gratuitement sur Android depuis le lien MediaFire fourni par le studio (une MàJ du PlayStore l’ayant malheureusement rendu indisponible autrement). Nous espérons également que LimPio Studio arrivera un jour à concrétiser ses rêves, leur projet à long terme étant de créer un jeu en monde ouvert (The Legend of Zelda: Breath of the Wild ayant été évoqué comme source d’inspiration lors de notre conversation).