Si vous faites partie des heureux qui partent ce dimanche matin à la recherche d’œufs en chocolat cachés dans le jardin, il y a une chance sur deux que vous soyez gâté par les Petits Lapins de Pâques (l’autre chance sur deux, c’est que vous soyez gâté par les cloches. Ce qui, à notre humble avis, est beaucoup, beaucoup, moins crédible) !
Alors qu’ils s’apprêtent à nous régaler, nous tenions nous-aussi à mettre les lapins à l’honneur à travers un petit florilège de jeux vidéo où ils tiennent le haut de l’affiche.
Team Cloches vs. Team Lapins !
Sam & Max Hit The Road
Sam & Max Hit The Road est un point’n click délirant de chez LucasArts – une maison qui n’a plus rien à prouver en la matière ! Le jeu, sorti en 1993, est l’adaptation de ce qui fut d’abord un comic book, avant que LucasArts n’embauche son auteur et se serve de ses personnages comme de mascottes, puis les mette en scène dans leur propre jeu.
Le lapin de l’histoire, c’est Max. Avec son acolyte, le chien Sam, il seront chargés de retrouver un Bigfoot congelé qui s’est échappé de la foire, emmenant avec lui Trixie, la femme girafe.
Si Sam & Max Hit The Road est d’abord et avant tout extrêmement drôle, il n’en n’est pas pour autant complètement absurde. Ainsi, je joueur attentif aura vite fait de comprendre que derrière cette parodie de film noir peut se cacher une critique de la société américaine, et de la manière dont elle perçoit et traite les natifs (les « indiens »).
Le jeu bénéficie d’une réalisation sans faille, avec l’une des toutes dernières versions du moteur SCUMM (conçu pour Maniac Mansion) : le quart d’écran inférieur contenant l’inventaire et les verbes d’actions aura ainsi laissé place à un curseur dynamique. Notons l’excellente version française, et le fait que le jeu reste tout aussi fun et jouable aujourd’hui qu’il y a 25 ans ! C’est d’ailleurs l’un des point’n click LucasArts des plus accessibles en termes de difficulté.
Telltale (studio fondé, tiens donc, par des anciens de chez LucasArts !) a sorti entre 2006 et 2010 une adaptation épisodique à sa sauce de Sam & Max, qu’on réservera aux fans de la licence… Sam & Max Hit The Road, sorti à l’origine sur DOS, pourra tourner sur les PC actuels grâce à l’émulateur ScummVM.
Hell Yeah ! Wrath of the Dead Rabbit
Si Sam & Max mettait en scène un lapin vaguement psychotique, Hell Yeah ! a pour protagoniste principal un lapin zombie. Et vénère, de surcroît !
Ash (comme l’autre !) est un lapin-squelette qui bosse comme Prince des enfers. Mis dans une situation compromettante, il va devoir zigouiller 100 monstres uniques afin de pouvoir retrouver sa dignité. Pour ce faire, il naviguera dans différents environnements chevauchant sa scie circulaire, qui lui sert à la fois d’arme et de véhicule, disposant également d’un jet-pack.
Le jeu est un metroidvania en 2D, où chaque assassinat de l’un des 100 monstres cibles ouvre une porte vers une nouvelle zone. Bruyant, hystérique et de mauvais goût, le jeu était surtout identifiable à son design et à son humour « over the top ».
Hell Yeah ! fut édité par SEGA et développé par Akedo, dont ce fut à la fois le plus gros et l’avant-dernier jeu. Akedo était un studio français, monté par Aurélien Regard, surtout connu pour The Next Penelope ou encore Away, Journey to the Unexpected (que nous avions testé). Hell Yeah ! est sorti fin 2012 sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3.
Bucky O’Hare
Bucky O’Hare est un jeu assez rare aujourd’hui (et qui s’échange donc à prix d’or sur les sites de revente…) sorti sur NES en 1992. Il met en scène un lapin vert, le Bucky O’Hare du titre (Hare = lièvre en anglais), capitaine d’un vaisseau spatial plongé au sein d’une guerre intergalactique qui oppose les mammifères aux terribles crapauds.
A l’origine, Bucky O’Hare est un personnage de comic books créé par Larry Hama et Michael Golden (le créateur de Rogue/ Malicia pour Marvel), qui est apparu au milieu des années 80.
Konami en fait un jeu video pour la NES de Nintendo, s’inspirant à la fois d’un de ses propres titres, Teenage Mutant Ninja Turtles, mais aussi de Mega Man, du concurrent Capcom. C’est un jeu de plates-formes à défilement horizontal, avec quelques phases verticales, dont les niveaux s’achèvent par un combat contre un boss. Le joueur pourra switcher entre Bucky et ses amis au fur et à mesure de la libération de ceux-ci.
Le jeu a récolté des avis plutôt moyens à sa sortie, mais bénéficie d’une belle cote de popularité auprès des rétrogamers qui s’y sont adonnés plus récemment.
Epic Mickey
Non, nous ne sommes pas devenu complètement c*ns, et on est bien au courant que Mickey, c’est une souris ! Mais dans Epic Mickey, il est question de faire revenir des personnages oubliés. Aussi bien dans le scénario du titre qu’IRL ! Et c’est ainsi que Mickey vivra ce jeu avec à ses côté Oswald Le Lapin Chanceux.
Oswald est ainsi le proto-Mickey Mouse ! C’est un personnage créé par Walt Disney et Ub Iwerks dès 1927, et héros d’une série de cartoons. Cependant, quand Universal, qui détenait les droits du personnage, confie la production des aventures d’Oswald à un autre studio, Walt Disney se voit obligé d’imaginer un nouveau personnage : ce sera Mickey Mouse !
Epic Mickey est un jeu d’action, de plateforme et d’aventure en 3D sorti fin 2010 en exclusivité sur Wii. Il connaitra une suite, Epic Mickey : le retour des héros, plus largement distribuée sur PC, PlayStation 3, Xbox 360, Wii, Wii U et PS Vita.
Le jeu permet une triple lecture : son scénario, au premier degré, raconte comment Mickey va rechercher des héros oubliés. Et en effet, Oswald est un vrai personnage de la première moitié du XXème siècle qui avait été oublié du grand public ! Mais on peut faire aussi un parallèle avec Mickey lui-même, héros de classiques du jeu vidéo sur les consoles 16 bits (Castle of illusion, Fantasia, Mickey Mania…), il avait un peu disparu des écrans depuis que les consoles étaient passées à la 3D. Cet Epic Mickey voulait aussi réinstaller la souris la plus célèbre du monde comme personnage principal d’un jeu vidéo. Pari réussi : le jeu s’était écoulé à plus d’un million d’exemplaires !
Mario + les Lapins Crétins : Kingdom Battle
Comment réaliser un dossier « Lapins » sans évoquer les créatures génialement stupides d’Ubisoft ?! Au départ meilleurs ennemis de Rayman, les Lapins Crétins ont très vite réussi à se créer leur propre fanbase, s’étendant bien au-delà du jeu vidéo.
Leur popularité est telle que Nintendo les choisira pour affronter Mario dans un jeu de stratégie au tour par tour multijoueur, Mario + les Lapins Crétins : Kingdom Battle. C’est Ubisoft qui a développé le jeu, et c’était la première fois en 25 ans que Nintendo permettait à un tiers d’utiliser sa licence phare !
Le jeu peut rappeler par moment XCOM, autre tactical au tour par tour, l’humour en plus ! Il s’agira en effet à chaque tout de déplacer son personnage, utiliser une capacité spéciale qui lui est propre et attaquer. Outre la bonne surprise que constituait le cross-over, l’accueil de la presse et des joueurs a été plutôt unanime : accessible, fun, le jeu se révèle aussi bien plus profond qu’au premier abord.
Sorti en exclusivité sur Switch, il dispose aujourd’hui d’extensions qui viennent lui adjoindre l’univers de Donkey Kong.
Cette sélection de lapinades spéciale Pâques est complètement subjective et totalement pas exhaustive ! Si nous balayons avec elle plusieurs époques du jeu vidéo, nous aurions aussi pu ajouter des jeux comme Armello, inspiré d’un jeu de plateau et disponible sur tous les supports contemporains ; Parodius, le shoot’em up humoristique de Konami qui met en scène la Rabbit Girl ; ou encore les derniers New Super Mario Bros., dans lesquels on rencontre le lapin Carottin !
Et vous ? Y-a-t-il des lapins que vous auriez aimé voir figurer dans cette liste ?