La série des Samurai Shodown (Samurai Spirits en VO) ne doit pas en rajeunir certains d’entre vous puisque sa naissance remonte tout de même à 1993. Cette série de versus fighting développée par SNK et d’abord débarquée sur les bornes d’arcade japonaises fut portée ensuite sur Neo-Geo avec la promesse de retrouver le plaisir de l’arcade dans le confort de sa maison. Très gros succès à l’époque, la licence marquera un temps d’arrêt sur sa série principale après l’épisode 6, pour ne nous fournir que des spin-offs aux qualités discutables, avant la résurrection. Nous voici donc en 2019, année du retour de la série, avec un Samurai Shodown faisant office de reboot et bénéficiant d’une OST complètement modernisée. Pour notre article, nous avons eu le plaisir de recevoir un exemplaire CD de la part de notre partenaire Wayô Records, studio à l’oeuvre pour la production des différentes éditions disponibles, et dont vous allez pouvoir apprécier la qualité visuelle ci-dessous.
Pour son époque, la qualité musicale de Samurai Shodown était franchement quelque chose d’impressionnant, surtout lors de son passage sur Neo-Geo. Alors oui il fallait un salaire de ministre ou des parents aussi généreux qu’aisés pour avoir cette machine, mais sa puissance permettait de cumuler les arrangements et les pistes musicales pour donner un résultat détonnant si on le compare aux autres consoles du marché début 90. Pour réaliser cette OST, plusieurs compositeurs étaient à l’oeuvre, avec pas mal de personnalités que les amateurs des jeux de SNK reconnaîtront peut-être, à savoir Hideki Asanaka, DUGIA, ou encore Mayuko Hino. Côté musique, pour mettre en valeur les compositions et faire émerger les notes traditionnelles de la musique japonaise, nous avons notamment le duo Hideki Onoue et Hideki Ishigaki, jouant respectivement du chuzao shamisen et du shakuhachi.
Samurai Shodown OST – Un mélange aussi électrique qu’éclectique
Comme nous l’avons évoqué plus haut, nous avons reçu la version CD comprenant 2 disques réunissant 44 morceaux au total, ainsi qu’un livret de quelques pages intégrant des commentaires de l’équipe en anglais. Il existe aussi une version vinyle qui réunit moins de pistes, 19 seulement, mais qui parlera surement plus aux amateurs de son analogique. Pour l’écoute, nous avons utilisé le matériel suivant :
- Ampli Yamaha MusicCast R-N303
- Platine Yamaha CD-N301
- Enceintes Eltax Monitor III
- Sturm Und Drang (Main Menu)
Dans le lot des 44 titres à notre disposition, nous en avons choisi 4 afin de vous faire découvrir l’OST de Samurai Shodown. Mais avant d’aller plus loin, on ne va pas vous le cacher, avant de découvrir sa musique, nous ne connaissions pas énormément la série, contrairement aux précédentes OST que nous avons analysées. Alors où se trouve la différence nous direz-vous, puisque l’on parle de musique et non pas du jeu ? Eh bien la différence c’est que nous avons tout de suite constaté que cette OST pouvait se consommer très facilement sans y accoler de quelconques souvenirs du jeu. Pour faire simple, il y a des OST que l’on a du mal à écouter en dehors du jeu dont elles sont tirées, celle de Samurai Shodown n’en fait pas partie.
On commence donc notre voyage au coeur du Japon avec le morceau Sturm Und Drang qui n’est autre que la musique du menu principal du jeu. Comme d’habitude, les musiques que nous avons sélectionnées permettent toujours d’illustrer un propos, et celle-ci montre quelque chose d’assez rare dans un jeu de combat. En effet, nous n’avons absolument pas eu l’impression d’être dans un jeu de combat, mais plus dans un mélange entre aventure et J-RPG par exemple. Cela est notamment dû à la progression non linéaire du morceau, avec plusieurs envolées épiques, mais aussi à l’utilisation d’instruments traditionnels japonais.
Cela est-il un mauvais point pour autant ? Pour nous c’est au contraire très intéressant car ultra cohérent avec l’imagerie que véhicule le jeu, nous promettant non seulement des affrontements impressionnants, mais aussi une immersion totale dans son univers, dont le contexte prend place au cœur du Japon médiéval et dont les combattants s’inspirent de l’histoire ou du folklore. Mais on vous laisse juger de ce premier morceau par vous-même.
- Fin of Invincibility (Galford)
Avec Fin of Invincibility qui est le thème du personnage Galford, nous tenons là un morceau parfaitement représentatif de ce que l’OST de Samurai Shodown a à proposer dans son ensemble. On y retrouve une mélodie plutôt « solaire » avec un esprit épique terriblement rock, le tout soutenu par une ligne de Shakuhachi (flûte traditionnelle chinoise). On retrouve donc un savoureux mélange que ne renierait pas le Wagakki Band, pour ceux qui connaissent.
- Zagashira (Kyoshiro Senryo)
Avec nos deux premiers morceaux tirés du CD 1 de l’OST de Samurai Shodown, vous avez déjà pu constater qu’il se démarque de beaucoup d’autres jeux de combats au niveau sonore. Si vous avez déjà écouté l’OST du jeu Tekken 7 par exemple, vous avez dû constater premièrement qu’il n’y a aucun temps mort pour apporter un dynamisme constant et très soutenu, et deuxièmement que l’usage d’instruments acoustiques était quasi inexistant.
Dans Zagashira qui est le thème du personnage haut en couleur Kyoshiro Senryo, nous passons justement sur quelque chose d’uniquement acoustique, avec un travail vraiment soigné en ce qui concerne la composition. Vous allez voir, la grande force de ce titre se matérialise dans sa gestion du rythme, nous plongeant vraiment en plein coeur du Japon traditionnel.
- The After Stories (Epilogue Demo)
Si vous venez à vous procurer l’une des versions de l’OST de Samurai Shodown, vous verrez qu’en parcourant les commentaires des différents intervenants, même s’ils sont plutôt succincts, il y a deux éléments principaux qui en ressortent. La nostalgie d’une époque lointaine et l’émotion de voir la série renaître de ses cendres après toutes ces années.
Dans ce contexte, nous avons trouvé que le morceau qui convenait le mieux pour exprimer le sentiment de ces artistes était The After Stories, qui est l’avant-dernier titre du CD 2, et qui représente l’épilogue du jeu. On y découvre encore une fois des sonorités traditionnelles, jouées tout en douceur, et retranscrivant parfaitement ce sentiment de nostalgie empli d’émotion que nous pouvions évoquer.
Voilà qui met fin à notre voyage éclectique entre tradition et modernité au coeur de l’OST de Samurai Shodown. Encore une fois nous le répétons, mais contrairement à l’OST de beaucoup de jeux de combat, celle-ci s’écoute parfaitement en dehors de la frénésie du jeu, faisant la part belle à des instruments traditionnels que l’on n’a pas forcément l’habitude ou l’occasion d’entendre. Si vous avez passé un bon moment en parcourant notre article, n’hésitez pas à nous soutenir en nous laissant un petit message dans l’espace commentaires, et si vous avez une idée d’OST que vous voudriez nous voir présenter sur le site, n’hésitez pas non plus à nous le faire savoir.