Systèmes de gacha, lootbox… autant de systèmes présents pour nous donner l’illusion du gratuit tout en tirant un maximum de deniers de nos porte-monnaies. Le Royaume-Uni tape du pied : alors que les éditeurs doivent prévenir de la présence de lootboxes dans les bandes-annonces de leurs jeux dans le pays, plus d’une vingtaine de jeux ne respectent pas la règle.
C’est une investigation menée par la BBC qui révèle les chiffres exacts : sur la cinquantaine de jeux les plus rentables du Play Store, vingt-six d’entre eux contiennent un système de lootbox. Seuls deux d’entre eux le mentionnent dans leur publicité. Si les joueurs aguerris sont de plus en plus habitués à voir ces systèmes et savent, plus ou moins, se prémunir d’eux, certains des jeux concernés s’adressent à un public généraliste.
Sur le banc des accusés, on compte notamment le rentable Monopoly Go, l’un des jeux les plus téléchargés du Play Store britannique. D’après les rapports, il aurait engrangé, suite à ses 50 millions de téléchargements, trois milliards de dollars pour Hasbro. L’ASA (Advertising Standards Authority), chargée de contrôler le contenu des publicité, ne prend pas ces transgressions à la légère, en faisant enlever chacune des publicités concernées, cependant, cela ne serait pas suffisant.
Tout ce que peut faire l’ASA, c’est exiger que les éditeurs se plient aux règles, sans avoir de réels moyens de pression. Ce qui inquiète surtout les chercheurs se penchant sur la question, c’est l’influence de ces systèmes sur les jeunes joueurs. Adrian Hon, derrière le studio Six to Start explique notamment :
« Nous savons qu’un grand nombre de personnes, dont beaucoup d’enfants, ont du mal à gérer leurs dépenses dans les lootboxes, pensées pour créer des habitudes[…] La moindre des choses serait d’avertir de la présence de systèmes de lootbox, mais même ça, ils ne le font pas. C’est une preuve de leurs priorités, de leur manque d’attention pour leurs joueurs les plus vulnérables. »
C’est que les éditeurs redoublent de techniques et d’astuces pour rendre leurs systèmes de micro-transactions attractifs. Si certains en font un argument de vente, comme la flopée de jeux gacha style Genshin Impact, d’autres profitent d’un modèle déjà bien accepté dans le monde réel pour fonder un système de micro-transaction, comme Pokémon TCG Pocket et son système de boosters.
Les règlements gouvernementaux sont depuis longtemps maintenant devenus les ennemis des éditeurs de ces jeux. S’il semble qu’il est simple de passer entre les filets de l’ASA britannique, d’autres pays prennent des décisions plus radicales, comme la Belgique ou les Pays-Bas, qui font le choix de purement et simplement interdire ces jeux, les apparentant à un système de jeu d’argent.
Seuls quelques-uns réussissent encore à passer entre les mailles du filet sans que leur système économique ne soit remis en cause. De manière générale, ce sont les jeux qui vont limiter l’aléatoire en intégrant un système de pity : au bout d’un certain temps, les éléments disponibles les plus rares de la lootbox sont garantis.
Le système britannique est très permissif. Il n’y a aucune limitation au sein du jeu et ceux censés faire respecter les règles en dehors n’ont pas de moyen coercitif. En même temps, le Royaume-Uni a pris son temps pour mettre en place des régulation face à un système sur lequel pèse encore un grand flou juridique. Le gouvernement estimait devoir respecter la capacité de l’industrie à s’auto-réguler : deux ans plus tard, le peu de régulations en place ne sont pas respectées.
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