Chaque jour qui passe est prétexte à mettre en lumière un nouveau scandale. Bon, ce n’est pas une nouveauté, le genre humain adore les scandales. Ils font le bonheur de la presse plus ou moins spécialisée (et a notamment permis cette honte que sont les tabloïds), des vieilles commères sur la place du marché et parfois même celui des journaux télévisés (que voulez-vous, tous les moyens sont bons pour rester d’actualité dans la guerre des clics). Enfin, cette liste ne serait pas complète sans l’ingrédient indispensable pour créer la démesure : internet et les réseaux sociaux.
Si vous ne passez pas déjà le plus clair de votre temps sur les différents SNS, notez que vous pouvez y observer des gens de tout horizon s’écharper sur tous les sujets possibles, un vivier de sujets comme les vaccins ou le pass sanitaire, l’écologie et même le Xbox Game Pass. Des sujets donc qui animent également les débats dans nos rues en fait à la différence que, sous couvert de l’anonymat, on peut se permettre bien plus… Enfin, oui et non puisque, si vous appréciez étaler votre avis sur des sujets « dangereux » et que vous avez tendance à juger à l’extrême, la leçon d’humilité qui va suivre vous est offerte par Respawn et EA et vous incitera peut-être à réfléchir à deux fois avant de « dire de la merde » sur les réseaux sociaux (plus encore si vous cherchez un avenir).
Après avoir emporté Ubisoft, Riot Games et récemment Bethesda (guillotiné par la puissance des médias éliminant au vol Fran Townsend, J. Allen Brack et Luis Barriga (le réalisateur de Diablo 4) parmi bien d’autres), la tempête menace à présent le duo évoqué plus haut depuis que des commentaires du game designer en chef d’Apex Legends ont fait surface. Daniel Klein, alors âgé de 27 ans (c’était en 2007), montrait l’étendue de sa bêtise en public en y allant de son petit commentaire sur les femmes et les personnes d’origine africaine dans un article de blog. Naturellement, nous n’allons pas étaler ici l’immense vacuité de son propos et laissons le soin aux curieux de se renseigner s’ils y tiennent vraiment (pas bien dur à trouver, plus difficile à oublier).
Les mots qu’il a choisis, vieux d’une quinzaine d’années pour rappel, il ne les oubliera pas non plus puisque c’est grâce à eux que cet homme pointe dorénavant au chômage. Vous pourriez statuer que c’est tout à fait normal, mais vous seriez surpris d’apprendre que Ryan Rigney, directeur de la comm’ pour le studio, était prêt à le soutenir, indiquant que tout le monde change et que Klein ne se range plus derrière ces commentaires à présent. Mais c’est un avis que ses collègues ne partageaient pas et qui a mené à ce dénouement. Naturellement, l’homme s’est longuement excusé sur Twitter auprès de la communauté, indiquant ne retenir aucun grief et assumer la décision prise à son encontre.
Nous pourrions conclure ici et maintenant que justice est rendue, mais une fois encore, il n’y a un peu ici qu’un énième exemple de vigilantisme façon « social justice warriors ». Ici, nous, on n’est pas trop fans de ce genre de procédures notamment parce qu’elles ne sont pas toujours très honnêtes et, cette fois-ci, il se pourrait que ce soit justement un exemple de notre point de vue. On précise : loin de nous de vouloir défendre le comportement du bougre (d’autant que « je voulais juste attirer l’attention »… sérieux ?), mais il semblerait que l’attaque le ciblait justement à cause du poste qu’il occupait.
Klein aimait son boulot et le prenait visiblement à cœur. C’est probablement pour ça qu’il passait du temps avec les amateurs d’Apex pour discuter de cette passion qu’ils partagent : l’équilibrage. Et oui, qui de mieux placé pour donner des retours que les joueurs eux-mêmes ? Les joueurs salés à cause du nerfage de leurs personnages ? Oui, eux aussi étaient de la partie et il n’est pas rare qu’une discussion tendue fasse ensuite place à des séances de harcèlement ciblées envers l’employé de Respawn sur les réseaux sociaux.
C’est un point que soulève d’ailleurs le site d’actualité Kotaku qui, ayant un jour été témoin d’une de ces séances de harcèlement, s’est demandé s’il ne s’agissait pas d’une nouvelle méthode pour blesser, faire pression ou éliminer les personnes derrière nos jeux. Sans surprise, c’est ce que pense également le sans-emploi qui, même s’il reconnaît ses torts et s’en excuse à nouveau lors de sa correspondance avec le média, imagine que son travail a été le moteur de cette recherche poussée de son passé d’internaute et que d’autres seront la cible d’attaques similaires à l’avenir.
Alors, avez-vous un avis sur ce sujet ? Pensez-vous qu’il s’agissait d’une attaque ciblée pour l’évincer de Respawn ou au contraire, un acte « bon » pour dénoncer des commentaires et un comportement abjects ?
You may or may not have seen the awful, bigoted things I said in 2007. I wholeheartedly agree that THAT guy should have been fired.
— Daniel Zenon Klein (@danielzklein) August 10, 2021
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