Alors que Microsoft se dirige lentement (mais sûrement) vers la disparition de console physique au profit de son abonnement Game Pass, Sony semble lui aussi vouloir prendre un chemin similaire. Cela viendrait de Sadahiko Hayakawa, vice-président senior de la compagnie, qui a livré un message sur X laissant peu de place au doute :
« Dans le secteur des jeux vidéo, nous nous éloignons d’un modèle économique centré sur le matériel pour nous tourner vers une activité basée sur la plateforme qui développe la communauté et renforce l’engagement. »
Une stratégie qui s’élargit au-delà des consoles
Ces propos s’inscrivent dans un contexte précis : quelques semaines auparavant, Sony publiait des offres d’emploi visant à « élaborer et exécuter la stratégie commerciale mondiale pour les titres logiciels de PlayStation Studios sur toutes les plateformes numériques au-delà du matériel PlayStation, notamment Steam, Epic Games Store, Xbox, Nintendo et mobile ». Démontrant ainsi que la firme nipponne envisage de se tourner de plus en plus sur des supports de jeux extérieurs à son écosystème.
Jusqu’ici, l’ouverture de Sony se limitait principalement au PC, avec des sorties décalées d’un an ou plus pour des titres majeurs comme Horizon Zero Dawn, God of War ou encore The Last of Us. L’intégration explicite de Xbox et Nintendo dans cette vision stratégique est un pas supplémentaire, qui pourrait transformer en profondeur la manière dont PlayStation distribue ses jeux.
Des exclusivités temporaires plutôt que définitives
Si certains redoutent la fin totale des exclusivités, un changement radical paraît peu probable à court terme. La PS5 reste en tête des ventes sur cette génération, et les gros jeux first party (Spider-Man 2, God of War Ragnarok, ou encore Final Fantasy VII Rebirth) font parti des arguments forts pour convaincre les joueurs d’acheter la console.
Cependant, il est possible que de plus en plus de titres deviennent des exclusivités temporaires : disponibles sur PlayStation dès le lancement, puis portés sur d’autres plateformes après un délai plus ou moins court. Cette stratégie permet à Sony de rentabiliser ses productions tout en préservant l’attrait de ses consoles pour les joueurs les plus impatients.
Un recentrage sur la communauté et les services
Derrière ce discours se cache une logique économique claire : le hardware rapporte peu, parfois même à perte. Les revenus viennent principalement des ventes de jeux, des abonnements et des microtransactions. En misant sur un écosystème PlayStation accessible partout, Sony s’assure d’atteindre un public plus large et de générer plus de revenus récurrents sans dépenser des centaines de millions de dollar dans la création d’une console.
Cette vision s’accompagne d’un intérêt marqué pour les jeux services, une orientation assumée depuis plusieurs années mais qui, pour l’instant, n’a pas porté ses fruits pour Sony (personne n’a oublié le fiasco de Concord). Or, ce type de jeux exige un nombre conséquent de joueurs ; il est donc plus pertinent de les proposer sur un maximum de supports, ce qui correspond à la volonté de l’entreprise de développer ses titres sur d’autres machines que les siennes.
Un changement progressif, pas une rupture brutale
Que les joueurs Playstation se rassurent : Sony ne va certainement pas suivre le chemin de Microsoft qui sort les jeux Xbox à la fois sur sa console et ailleurs de façon quasi immédiate. Leur politique reste (pour l’instant) de privilégier leur propre écosystème, même de façon temporaire, afin de convaincre les fans de continuer à leur faire confiance en achetant en priorité leurs consoles plutôt que celles de leurs concurents.
Mais à long terme, l’idée d’un PlayStation accessible sur plusieurs plateformes, avec un compte PSN central, une boutique unifiée et des trophées, semble de plus en plus réaliste.
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