À l’occasion de la bêta fermée lancée pour tester l’infrastructure réseau d’Elden Ring, nous avons pu mettre nos mains tremblantes sur l’un des jeux les plus attendus de 2022. Nos espoirs sont immenses tant les précédents titres de From Software ont marqué de leur empreinte toute l’industrie du jeu vidéo depuis une décennie. La sortie définitive du titre étant prévue pour dans trois mois, et bien que l’on puisse déjà entrevoir une partie du potentiel d’Elden Ring, il est probable que plusieurs points évoqués dans cet article soient modifiés, améliorés et/ou optimisés.
Après quelques minutes d’un tutoriel qui nous apprend les bases du gameplay, on y arrive enfin. L’Entre-Terre et son monde ouvert s’offrent à nous. À une centaine de mètres en face, un grand cavalier nous accueille à grand coup de hallebarde et nous renvoie à la case départ. On est bien dans un jeu From Software, plus de doute à avoir. On commence à explorer cette étendue fascinante et dangereuse, et une première influence nous vient directement à l’esprit. The Legend of Zelda: Breath of the Wild est bien passé par là. Comme sur le titre de Nintendo, on explore sans restriction un monde immense, découvrant au hasard divers secrets.
Le dépaysement est total, moins bucolique certes, mais terriblement addictif, et cette première zone que nous avons pu arpenter est d’une très grande richesse. Malgré une dizaine d’heures passées sur ce fragment du jeu final, nous n’avons pas encore découvert toutes les surprises que nous ont réservées les développeurs, à l’image de ce PNJ transformé en arbre qui nous a hélés alors que nous nous apprêtions à stopper notre session, le sentiment du devoir accompli en tête.
Elden Ring est très généreux. Son open world est rempli à ras bord de contenu dont les récompenses sont loin d’être anodines puisqu’elles nous procurent de nouvelles possibilités dans notre gameplay, bien au-delà donc du simple équipement aux meilleures statistiques. Typiquement, les grottes et autres catacombes qui se trouvent régulièrement sur notre chemin nous gratifient à l’issue de leur exploration de nouvelles capacités (nous y reviendrons). Espérons toutefois que ces mini-donjons soient bien plus travaillés que ceux que nous avons pu découvrir.
From Software a voulu rendre son jeu le plus souple possible pour les nouveaux venus. Nombreuses sont les possibilités pour se faciliter la vie dans notre exploration. Outre notre monture fantôme, invocable à tout moment, la carte d’Elden Ring permet au joueur de se téléporter à loisir d’un site de grâce découvert (équivalent des feux de camp) à un autre, et ce sans aucune contrainte. On espère que cette option de confort/accessibilité ne va pas trop réduire la tension qu’on éprouvait lorsqu’on cherchait désespérément un checkpoint, et la joie qui découlait de leur découverte à ce moment-là.
Sorte de croisement entre un cheval et une vache (un chevache donc), notre monture (nommée « Torrent ») nous permet d’accélérer nos déplacements dans l’Entre-Terre, mais aussi d’offrir de nouvelles approches de combat comme contre ce dragon aperçu lors de la présentation de quinze minutes d’il y a quelques semaines. Il nous est ainsi possible de combattre les monstres et boss d’Elden Ring à dos de Torrent, et bien que notre souplesse d’attaque en pâtisse, il s’agit là d’une option tout à fait viable voire recommandée pour certains affrontements. Attention toutefois, car s’il trépasse alors que nous ne disposons plus de potion adéquate, nous le suivrons immédiatement dans la tombe.
L’une des belles nouveautés qu’apporte l’open world d’Elden Ring est l’intégration bien plus organique de boss dans la zone. Ces combats surviennent par surprise et ajoutent une appréhension supplémentaire à chacun de nos pas. On continue d’être impressionné par la qualité qu’ont les orfèvres de chez From Software pour concevoir des boss d’une telle qualité.
D’aucun peut leur reprocher de n’être que des redites de précédentes créations du studio, comme ce cavalier issu de l’union entre Gyobu (Sekiro) et l’armure du tueur de dragon (Dark Souls 3), ou le dragon, mix entre Kalameet (Dark Souls) et Midir (Dark Souls 3), mais de notre côté, on continue de saluer la présence de telles créatures dans l’univers vidéoludique.
Ce n’est pas la seule chose qui soit dans la lignée des Dark Souls dans Elden Ring d’ailleurs. Tout le gameplay des précédentes productions semble y avoir trouvé sa place, y compris dans tout ce qui concerne l’interface du jeu jusqu’à la police d’écriture. Les aficionados des titres de From Software ne seront clairement pas dépaysés. Ce n’est pas un défaut en soi, mais il faut bien admettre que décrire Elden Ring comme un Dark Souls 4 en monde ouvert n’est pas sans fondement. Les allergiques à cette formule un tantinet austère risquent donc de ne pas forcément y trouver meilleur compte.
Cependant, si c’est uniquement la difficulté supposée de leurs jeux qui vous rebutait, vous serez ravi d’apprendre que les équipes de From Software ont pensé à vous. Des cendres d’invocations par exemple permettent lors d’un combat de faire apparaître un ou plusieurs combattants contrôlés par l’IA. De quoi distraire les troupes et boss adverses pendant qu’on leur inflige des dégâts critiques en toute tranquillité. Les magies, puissantes, sont très nombreuses et restent une option envisageable pour combattre à distance.
Dans le même ordre d’idée, les Weapon Arts hérités de Dark Souls 3 ont eux aussi gagné en puissance et en souplesse. Assignables à volonté sur une arme pour peu qu’on ait trouvé le bon objet, il est possible de modifier ses coups spéciaux selon nos besoins. En plus de tout cela, le système d’artisanat permet de se fabriquer une potion personnalisée, en plus des nos fioles d’Estus traditionnelles.
Ainsi, durant cette bêta, nous avons pu créer une mixture restaurant à la fois la vie et servant à la régénération d’endurance. Nul doute que de nombreuses options supplémentaires seront à disposition lors de la sortie complète du jeu. Beaucoup de solutions donc pour aider chaque profil de joueur à avancer dans Elden Ring.
L’héritage de Sekiro: Shadows die Twice se trouve quant à lui dans l’aspect infiltration du jeu. Celui-ci nous a cependant paru bien moins intéressant que ce que l’on aurait pu imaginer. Compliqué de « vider un camp » d’Elden Ring comme on le fait dans les Assassin’s Creed, en tuant chaque adversaire telle une ombre.
Même si l’intelligence artificielle est d’une débilité affligeante (leurs cônes de vision étant particulièrement réduits), au moindre bruit suspect, comme celui d’une épée entre les côtes d’un chevalier, et tous les ennemis alentour seront au courant de votre présence, entraînant inévitablement un combat bien plus frontal. L’infiltration se résume en l’état plutôt à réduire de quelques fantassins les troupes adverses qu’autre chose.
En dehors des combats, tout est fait dans Elden Ring pour favoriser l’immersion du joueur. L’interface utilisateur s’efface donc lors de nos pérégrinations dans l’Entre-Terre. Rien d’autre pour envahir notre écran qu’une discrète boussole afin d’avoir un minimum de repères. De quoi profiter d’une direction artistique de haute volée, comme souvent dans les créations de Miyazaki Hidetaka.
Des panoramas époustouflants qui malheureusement n’arrivent pas à cacher les nombreux soucis techniques. Il s’agit là d’une bêta, et il y a de grandes chances pour que le rendu final soit bien plus peaufiné, mais en l’état, on ne peut que constater la faiblesse graphique des textures, un clipping très présent et les réguliers ralentissements.
Ce premier aperçu d’Elden Ring, déjà extrêmement riche, nous a néanmoins fait une excellente impression et on est très enthousiaste à l’idée d’enfin pouvoir jouer au jeu complet. Le jeu s’annonce comme l’aboutissement de plus de dix ans de savoir-faire initiés par la sortie de Demon’s Souls en 2009. From Software devra cependant faire bien attention à l’aspect technique du titre et à son équilibre, pas toujours optimal sur cette phase de test.
Malgré cela, la plupart des voyants sont au vert pour qu’Elden Ring, en s’inspirant des formules marquantes de ces dernières années (The Legend of Zelda: Breath of the Wild en tête), réussisse sa transition vers le jeu en monde ouvert. Nous en aurons le cœur net dès le 25 février prochain, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a très hâte.