Days Gone – The Last Biker
Fraîchement repoussé au 26 avril 2019, le jeu de Bend Studio Days Gone s’est laissé chevaucher longuement à la Paris Games Week 2018. Longuement, car pour une fois aucune limite de temps ne nous a été imposée par Sony, ce qui nous a permis de prendre notre temps et d’analyser ce que nous avions sous les yeux sans pression aucune.
Tout d’abord, il faut savoir que nous avons un profond respect pour Bend Studio, parce qu’il est à l’origine d’une franchise culte, mais paradoxalement trop peu connu aujourd’hui, à savoir Syphon Filter. On attend donc de Days Gone qu’il soit plus qu’un simple jeu de zombies et qu’il innove un chouïa dans un genre qui manque de fraîcheur ces derniers temps. Même si l’influence de The Last of Us se fait clairement ressentir.
C’est donc avec une petite attente que nous avons pris en main Days Gone et ce sur deux « missions » qui nous ont été données de jouer. La première, plus longue et intéressante, se situait en début de jeu et nous demandait de rejoindre un garage pour y récupérer une moto. Pour ce faire, il nous fallait suivre une route sur laquelle se trouvait un motel et une station essence. Sans surprise, ces deux endroits étaient aussi peuplés d’infectés et au vu de notre faible nombre de munitions, l’infiltration était de mise.
Contourner, se cacher dans les buissons, balancer des cailloux et autres pour détourner l’attention de l’ennemi ou encore trouver un routing safe, sont autant de choses que nous avons faites pour nous frayer un chemin sans nous faire repérer. Car une fois qu’un freakers nous voit, il devient très dur de s’en débarrasser, la fuite peut être une option nous dit-on, mais dans une zone aussi étroite, les solutions manquent, l’affrontement restant alors le moyen le plus rapide et sure de se débarrasser des créatures.
Et c’est là que l’on comprend que l’exploration de l’environnement est primordiale dans Days Gone. Car à l’instar de The Last of Us, le craft est une composante importante du jeu. Trouver du matériel pour se faire quelques cocktails Molotov, trousses de soin ou tout simplement des munitions est très important pour progresser sans trop de bobos. Alors que nous pouvions donc essayer de traverser la zone sans prendre le temps de fouiller, nous avons décidé non seulement de ne pas le faire, mais aussi de remplir un objectif annexe de la mission.
Il fallait en effet détruire les nids de freakers sur notre chemin et pour y arriver, on nous demandait des cocktails Molotov et donc trouver du kérosène, du tissu et des bouteilles de bière vides. Nous avons donc exploré, tué quelques ennemis au passage en nous infiltrant derrière eux et en plantant notre couteau dans leur crâne et avons aussi dû nous débarrasser d’enfants zombies assez agiles et devenant de plus en plus agressifs au fur et à mesure que notre vie descendait. En fin de mission, un affrontement armé très court contre des humains devenus tarés nous a même été proposé, ces derniers voulant cramer notre frangin à coup de chalumeaux.
Manette en main, tout ceci fonctionne bien. C’est souple, instinctif et nous n’avons détecté aucun problème majeur. En vérité, cela ressemble beaucoup, mais alors beaucoup à The Last of Us côté gameplay et si ce n’est pas un mal, on aurait aimé un peu plus d’originalité. De plus, on avait parfois l’impression de pouvoir s’approcher relativement près des infectés avant qu’ils puissent nous voir, ce qui a facilité notre approche, par contre recevoir une tatane de ces derniers fait très mal et il faut esquiver, fuir, tirer, sans arrêt pour ne pas se retrouver six pieds sous terre à vitesse grand V.
Enfin, la deuxième mission sur laquelle nous avons pu évoluer se déroulait plus loin dans le jeu, et nous avions un arsenal bien plus conséquent entre nos mains. On se retrouvait dans une sorte de chantier forestier dans lequel pas loin d’un millier de freakers avait élu domicile. Autant vous dire que notre objectif était simple : nous en débarrasser. Il fallait là user de stratagème, être toujours en mouvement, quitte à se servir de notre moto pour prendre de la distance, et utiliser l’environnement à notre avantage.
Faire péter des bidons explosifs sur leur poire, leur balancer des Molotov, les écraser avec des troncs d’arbres, sont autant d’astuces pour s’en sortir en un seul morceau. Nerveuse et stressante, cette séquence action démontrait là que le moteur était au point, car pas une fois nous n’avons noté un ralentissement. Même s’il faut le reconnaître, en meute, l’animation des freakers parait hacher, mais on a aussi l’agréable impression qu’il forme un tout homogène.
Car en meute, les freakers sont tout bonnement impressionnants, donnant l’impression de représenter une énorme vague dévastatrice fondant sur nous, à l’instar du film World War Z. Et ils sont aussi plus rapides, la situation demande alors de planifier soigneusement son attaque, mais aussi de savoir improviser si cela tourne au vinaigre. Sans être très intéressante, cette séquence était déjà plus originale que la première et promet des jouxte face aux hordes d’infectés hyper jouissives et intenses.
En résumé, Days Gone nous a laissé une bonne impression. Techniquement solide, assez beau et prometteur dans ses différentes approches, on espère que le titre saura proposer un scénario à la hauteur et renouveler ses situations de jeu. On fait confiance à Bend Studio pour nous surprendre et revenir sur le devant de la scène après un long passage à vide.