Si vous en doutiez encore, cette fois, il faut se rendre à l’évidence : le jeu vidéo traverse une crise sans précédent. Voir des petits studios être obligés de mettre la clé sous la porte après l’échec d’un projet n’est jamais agréable pour personne, mais c’est malheureusement inévitable, comme pour toute petite entreprise dans n’importe quel domaine.
Mais lorsque Microsoft, l’un des trois acteurs majeurs du jeu vidéo moderne, annonce plus de 1 900 licenciements dans ses rangs pour commencer l’année 2024, c’est que quelque chose cloche, ou qu’un vrai choix stratégique est dans les tuyaux. Après les annonces de Riot Games et Twitch, en moins d’un mois, ce ne sont donc pas moins de 6 000 personnes du secteur du jeu vidéo qui ont déjà perdu leur emploi cette année. Alors que 2023 avait été dévastatrice, 2024 démarre encore plus mal.
Ainsi, près de 8 % des forces de l’entreprise Microsoft sont priées de faire leurs bagages, particulièrement parmi les effectifs des branches Xbox, Activision Blizzard et Zenimax. C’est via un mémo envoyé aux équipes que Phil Spencer, le chef de la division gaming, s’est exprimé. Et comme souvent dans ces moments-là, il est question de décision douloureuse, mais nécessaire au vu de la conjecture actuelle et des projets à moyen terme de l’entreprise. Bref, les poncifs habituels.
Moins de trois mois après l’acquisition d’Activision-Blizzard pour une somme record, des choix forts étaient attendus. C’est malheureusement souvent le cas lorsque les effectifs de deux entités fusionnent après un rachat. Mais aujourd’hui, à chaud, plus que les licenciements en eux-mêmes, c’est surtout leur très grand nombre qui pose question.
Alors que de nombreux développeurs sont d’ores et déjà victimes de la décision et commencent à proposer leurs services ailleurs, notamment sur le réseau social X, le journaliste Jez Corden (Windows Central) annonce quant à lui que certains départements de création et de distribution des jeux physiques de Xbox auraient été purement et simplement supprimés de l’organigramme.
De là à imaginer la fin des jeux physiques sur les consoles de Microsoft, il n’y a qu’un pas, que nous ne franchirons pas pour le moment. Car si la politique de Xbox est de plus en plus basée sur le dématérialisé, notamment via l’offre game pass, le temps du tout dématérialisé n’est peut-être pas encore venu.
Mais quoi de mieux pour démocratiser le service d’abonnement que de produire moins de jeux physiques ? Xbox n’a jamais caché son intention de changer la façon de consommer du jeu vidéo, pour le rendre moins cher à fabriquer (mais toujours aussi cher à acheter). Et au vu de la conjoncture actuelle, avec moins de 10% des jeux vendus en 2023 qui étaient des éditions physiques, il semblerait bien que le pari soit en passe de réussir.
On attendra bien sûr confirmation des services les plus touchés par les coupes budgétaires annoncées cette semaine. Mais compte tenu des très bons résultats financiers de la marque, il semble clair que c’est plus par stratégie que pour pallier un besoin que cette décision humaine a été prise.
En mettant fin à ses branches de fabrication de jeux physiques, Microsoft pourrait se permettre de sous-traiter ce genre de service uniquement en cas de besoin. Mais alors que les grosses franchises Xbox apparaissent maintenant day-one sur le game pass, il est fort probable que ce besoin se fasse de plus en plus rare. Senua’s Saga: Hellblade II, l’un des jeux les plus attendus du début d’année sur Xbox, n’est par exemple pas prévu en physique pour le moment.
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