La rentrée est arrivée. Si cette dernière a des côtés tristes, les gamers que nous sommes l’attendaient probablement avec impatience puisque ce mois-ci voit arriver l’une des plus grosses productions de cette année : Metal Gear Solid V – The Phantom Pain. J’ai donc décidé pour fêter cet évènement de parler dans ce Jeu de Légende de celui qui m’a fait tomber dans la licence : Metal Gear Solid sur PlayStation. Prenez votre codec, enfilez vos lunettes thermiques et on y va.
Hideo Kojimagique
Retour en 2000. Je possède une PlayStation comme beaucoup de monde et un pote de lycée me parle d’un jeu qu’il a testé et qui est génial. Ce jeu comme vous vous en doutez c’est Metal Gear Solid. Il l’a terminé depuis un moment et veut bien me le prêter, je rentre alors chez moi avec et enfile la galette dans la console. Et là, comme pour beaucoup de titres de cette console je prends une claque monumentale. Les graphismes sont pour l’époque au top et les dialogues sont intégralement doublés, en français qui plus est ! Je découvre ainsi un univers particulier mélangeant réalité et fiction dans lequel je dirige Solid Snake, un super-soldat qui débarque dans la base de Shadow Moses en Alaska pour déjouer un complot terroriste. A l’époque j’étais bluffé par l’aspect crédible et réaliste de ce scénario, bien loin de ses concurrents qui préféraient proposer soit un scénario basique, soit complètement irréel. Hideo Kojima, à qui l’on doit tous les épisodes de la série, a su imposer sa patte dans le milieu vidéo-ludique et j’ai découvert le personnage grâce à Metal Gear Solid.
C’est du Solid (Snake) !
Mais manette en main, ce qui prime pour apprécier un jeu, quel que soit la qualité de son écriture, c’est bien sûr le gameplay. Et de ce côté-là non plus pas de déception. Bien au contraire. Metal Gear Solid a été mon premier vrai titre d’infiltration. J’ai donc appris à me cacher et à ramper pour échapper à la vigilance des ennemis mais aussi des nombreuses caméras de surveillance. Parce que si le jeu propose régulièrement des affrontements contre des Boss mythiques (Revolver Ocelot en tête), la plupart du temps il vous faudra au maximum éviter d’affronter les soldats ennemis en vous cachant. L’intelligence artificielle du jeu m’a par ailleurs pour l’époque complètement surpris puisque des soldats me cherchant n’ont pas hésité à jeter une grenade dans un camion dans lequel je me croyais à l’abri.
Si cela paraît anodin aujourd’hui, je saurais vous rappeler que nous sommes 15 ans en arrière et que dans des jeux récents (Assassin’s Creed par exemple pour ne pas le citer) on peut arriver à échapper à un garde en se cachant dans une botte de foin ou en s’asseyant sur un banc à la vue de tous. J’étais alors persuadé que tous les titres après celui-ci sauraient se baser sur une telle intelligence artificielle pour l’améliorer sans cesse.
Dans mon estomac !
Si l’IA n’était pas non plus parfaite elle avait le mérite de proposer plus que la concurrence et surtout de m’immerger complètement dans Metal Gear Solid. Et le reste du gameplay aidait grandement. Si Solid Snake était un brin rigide, ses déplacements répondaient au doigt et à l’œil malgré une caméra fixe au-dessus du personnage qui posait parfois souci. Toutefois, la possibilité d’avoir une vue interne (type FPS) pour pouvoir voir devant soi était un plus indéniable. La gestion de l’inventaire aussi était un chef-d’œuvre de réussite. D’un côté les armes, de l’autre les objets, chacun géré par une des deux gâchettes (R2 et L2) et accessible (quasiment) à tout instant. La traduction française intégrale aidait également à comprendre l’utilité de tel ou tel objet. Mention spéciale aux cigarettes qui grâce à leur fumée permettaient de détecter les lasers et ainsi d’éviter d’être repéré.
En contrepartie la vie de Snake descendait petit à petit. Mais ce n’est là qu’un aperçu des possibilités offertes au joueur puisque tout le monde se souvient de Psycho Mantis qui lisait les mouvements du joueur et l’empêchait de gagner. L’astuce consistait à brancher sa manette sur le port 2 de la console pour le vaincre. Astucieux et ingénieux. Et le titre est bourré de ce genre d’exemples pour notre plus grand plaisir.
Clin d’œil (de serpent)
La force de Metal Gear Solid c’est son contraste constant entre la gravité du scénario et les actions réalisables par le joueur. En effet, alors que Snake doit empêcher la mise à feu d’un missile nucléaire, on peut déjouer les gardes en se cachant dans un carton. L’absurdité de la chose est tellement énorme qu’on adhère immédiatement. Et des exemples de ce type il y en a des tas tout au long du jeu, parfois même dans les dialogues. L’humour dédramatise un peu le scénario sans pour autant le plomber. Les très (trop ?) nombreuses discussions (toutes traduites et doublées) au fil du titre auront tôt fait de vous en convaincre. Car Snake ne sera pas seul, il sera aidé tout au long du jeu par le biais de son codec qui lui permettra de discuter quand bon lui semble avec certaines personnes (ses supérieurs, sa collègue qui lui permet de sauvegarder, etc). J’étais à l’époque subjugué par le travail qu’il avait fallu abattre pour doubler tous ces dialogues. Et si la version française n’est pas parfaite elle a le mérite d’exister (les versions suivantes proposeront uniquement des dialogues anglais sous-titrés). Tout avait été fait pour combler le joueur.
Que dire aujourd’hui de Metal Gear Solid ? L’ayant relancé il y a peu, on sent que le jeu a un peu vieilli, notamment au niveau des contrôles, mais il serait vraiment malvenu de le bouder tant il a posé les bases des opus suivants. Ses graphismes propres faisant honneur à la PlayStation, son ambiance réussie et travaillée, son scénario incroyable et ses personnages tous différents font du titre une référence encore aujourd’hui. Alors bien sûr il n’est pas parfait et graphiquement il faudra un peu vous accrocher mais si vous ne l’avez jamais fait alors laissez-vous tenter par un titre qui a marqué ma vie de joueur et qui devrait également avoir un impact sur la vôtre.