Treize ans. Treize longues années sans qu’un seul jeu vidéo digne de ce nom ne rende justice au plus culte des héros Marvel (à l’exception de Spider-Man), le redoutable Wolverine. Depuis l’excellent X-Men Origins: Wolverine de 2009 (ironie du sort, bien supérieur au film médiocre dont il était tiré) aucun titre n’avait su retrouver cette brutalité, cette sauvagerie sanglante et cette catharsis qui font toute l’essence du célèbre mutant. Et voilà qu’enfin, après un simple teaser CGI en 2021, plusieurs leaks et un silence assourdissant depuis, Insomniac Games brise le mutisme et dévoile un trailer qui résonne comme un coup de griffes sur le cuir : hémoglobines, lames et rage sont au rendez-vous. Mieux encore, Marvel’s Wolverine dispose désormais d’une fenêtre de sortie : automne 2026.
Et il y a un plaisir véritable à enfin voir un projet d’une telle envergure consacré à un autre super-héros emblématique que Spider-Man ou Batman. Dans un paysage vidéoludique où les adaptations Marvel se limitent le plus souvent à l’homme-araignée, ou se perdent dans des échecs comme Marvel’s Avengers et Les Gardiens de la Galaxie, retrouver Wolverine en solo, un héros aussi populaire que cruellement sous-exploité vidéoludiquement, apporte un souffle de fraîcheur.
Un héros exploité à son plein potentiel
Wolverine n’est pas un héros comme les autres : il se rapproche davantage de la brutalité du Punisher ou de la ténacité sombre de Daredevil que de la légèreté de Spider-Man. Logan est rugueux, bestial, impitoyable. Là où Peter Parker jongle avec ses responsabilités adolescentes et son devoir de super-héros, et où Bruce Wayne du côté de chez DC incarne une justice vengeresse mais maîtrisée, le Griffu tranche, au sens propre comme au figuré, avec une férocité sans compromis.
Et pourtant, sa mythologie, riche de lieux emblématiques tels que Madripoor, le Japon ou les forêts nord-américaines, et peuplée de figures inoubliables (Mystique, Omega Red, Dents-de-Sabre, déjà présents dans ce trailer, sans oublier l’ensemble de l’équipe des X-Men, dont certains membres devraient apparaître selon les fuites d’il y a quelques années) est demeurée étonnamment absente du paysage vidéoludique récent.
Le trailer présenté lors du State of Play change la donne : sang qui gicle, corps tranchés, Logan qui rugit. Ici, pas question d’adoucir le propos. Insomniac semble déterminé à livrer un récit mature, violent et personnel, qui assumera la nature sauvage de son héros. Après des années d’adaptations aseptisées, notamment au cinéma, incapables de saisir l’essence tourmentée et brutale du Serval des comics (à l’exception notable de Logan en 2017), il est revigorant de découvrir enfin un projet qui semble prêt à explorer avec intensité sa rage, sa force indomptable et la complexité d’un héros trop souvent incompris.
Insomniac sort les griffes
Après avoir redonné vie à Spider-Man et Miles Morales dans trois aventures saluées et maitrisées, Insomniac prouve qu’il est capable de varier les tons. Loin du côté lumineux et quasiment « feel-good » des aventures de l’homme-araignée, Marvel’s Wolverine semble embrasser la noirceur de son personnage. Comme dit plutôt, la bande-annonce insiste sur le combat viscéral, la rage incontrôlable et la quête identitaire de Logan.
C’est aussi une promesse pour les amateurs du mutant : retrouver l’esprit du jeu X-men Origins: Wolverine, adoré des fans, de 2009, qui avait su rendre justice au personnage en offrant un gameplay brutal et viscéral, mais cette fois avec les moyens techniques de 2026. L’acteur Liam McIntyre (vu nottament dans Spartacus) incarnera donc cette nouvelle version du personnage, et le studio promet de plonger dans les traumatismes et les secrets de son passé.
Avec une fenêtre de sortie fixée à l’automne 2026 et une présentation plus détaillée prévue pour le printemps de la même année, l’attente sera longue mais terriblement excitante. Insomniac semble avoir trouvé le juste équilibre : rester fidèle à l’essence sauvage de Logan tout en proposant une version inédite de son histoire, originale mais respectueuse du matériau de base.
Après des années où le super-héros canadien était cantonné à des caméos ou à des rôles secondaires dans les jeux de la Maison des Idées, Marvel’s Wolverine s’annonce comme une revanche, tant pour les fans que pour le personnage lui-même. Si le jeu tient ses promesses, il pourrait bien devenir l’un des titres super-héroïques les plus intéressants de ces dernières années. Mieux encore, il pourrait même ouvrir la voie à des adaptations ambitieuses de héros tout aussi sombres, torturés et cruellement absents des consoles : Daredevil, Jessica Jones… ou pourquoi pas paver la voie au Blade d’Arkane, annoncé il y a plusieurs mois.
Il est permis de rêver d’un univers vidéoludique Marvel où la noirceur et la complexité des personnages seraient enfin pleinement explorées. Reste à espérer qu’Insomniac confirme son talent pour adapter des héros Marvel et ne tombe pas dans les écueils où d’autres studios se sont aventurés, en s’éloignant trop du sentier balisé de l’homme-araignée. Réponse à l’automne 2026.
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