Erreur ? Maladresse ? Résultat d’un conflit interne ou volonté de « vengeance » ? On n’en sait encore rien. Néanmoins, ce qu’on sait, c’est que le nom de plusieurs développeurs ayant travaillé sur les jeux Yakuza, aujourd’hui Like A Dragon, ont été effacés des génériques de ceux-ci pour leur dernière sortie en date.
En effet, les jeux Yakuza viennent de (re)sortir sur la plateforme GOG (pour Good Old Games), une boutique numérique comparable à Steam ou à l’Epic Games Store, mais qui s’est spécialisée dans la distribution de titres rétro, et qui vend ses jeux sans DRM (autrement dit, il est possible de les installer sur différentes machines, de les prêter…).
C’est l’intégralité de la saga Kiryu Kazuma qui est arrivée sur la plateforme, soit les jeux Yakuza 0, Yakuza 1 et 2 en édition Kiwami (des remakes réalisés sur un moteur de jeu plus contemporain), les remasters des épisodes 3 à 5 (ressortis en compilation sous le titre Yakuza Collection), et Yakuza 6, dernier épisode avant l’arrivée d’Ichiban Kasuga et le changement de titre pour Like A Dragon (plus proche du titre orignal japonais).
Des jeux qui ont été créés par Toshihiro Nagoshi, qui a aussi produit et réalisé de nombreux épisodes. Or, le nom de Nagoshi, comme ceux de certains de ses collègues ayant participé au développement de la série, a été effacé du générique des jeux dans leur version GOG. Pourquoi ? On sait que Toshihiro Nagoshi a quitté en octobre 2021 les studios Ryu Ga Gotoku, responsables de la franchise Like A Dragon, ainsi que SEGA, chez qui il était cadre et avait grimpé tous les échelons.
Il n’est donc plus impliqué dans les titres à venir (Like A Dragon Gaiden et Like A Dragon Infinite Wealth, le « Yakuza 8 »). Est-ce la raison ? SEGA ou les studios Ryu Ga Gotoku lui en veulent-ils d’avoir abandonné la licence et ses équipes ? À moins qu’il ne s’agisse que d’un problème technique ou d’une manipulation malheureuse…
Toujours est-il que cela pose la question du statut d’auteur dans le milieu du jeu vidéo. Un jeu est une œuvre collective, et si l’on a l’habitude de citer certains grands noms de l’industrie (Hideo Kojima, David Cage, Shinji Mikami ou… Toshihiro Nagoshi), il est évident qu’ils n’auraient pas pu signer seuls leurs œuvres, et que celles-ci doivent aussi beaucoup aux concept artists, chara designers, level designers, scénaristes… sans parler de tous les postes purement techniques et ô combien essentiels. On a, en jeu vidéo, probablement repris une mauvaise habitude issue du cinéma, qui vise à attribuer tout le mérite de la réussite d’un film à son réalisateur (alors que les producteurs, chef opérateurs, scénaristes et autres ont des rôles tout aussi essentiels).
Cependant, jamais, au cinéma, la ressortie d’un film ne permettrait qu’on ampute son générique d’un ou plusieurs nom(s). Et quand un film adapte une autre œuvre, voire un autre film, les créateurs originaux sont toujours mentionnés. Ne serait-ce qu’aujourd’hui, pas un film de super-héros ne sort sans que les créateurs des personnages du comic-book original ne figurent au générique. Si Toshihiro Nagoshi n’est pas le seul responsable du succès des jeux Yakuza, il n’en est pas moins le créateur, et a porté la licence sur ses épaules de ses débuts « confidentiels » exclusifs au territoire japonais, jusqu’à l’explosion internationale et le développement de spins-off.
On espère que l’effacement de son nom sur une œuvre dont il peut sans contestation possible revendiquer la paternité n’est qu’une maladresse, et même que les prochains jeux de la licence continueront de lui rendre hommage au moins par une petite ligne au générique…
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