« Le sauveur de l’Europe », « le petit prince de l’esport », tant de surnoms pour un seul jeune joueur de 18 ans : Caliste Henry-Hennebert, qui faisait une arrivée très attendue en LEC, première ligue européenne, la semaine dernière. Le bilan est sans appel, l’entrée dans la compétition du joueur star de la Karmine Corp est une réussite, avec une première semaine en 2 – 1.
Plus encore, ce n’est pas contre n’importe qui que Caliste s’est imposé avec son équipe : les deux premiers points de la saison ont été remportés contre G2 Esport et Mad Koi, deux équipes pour lesquelles il est possible d’avoir beaucoup d’attentes. Le jeune rookie s’inscrit bien dans son collectif, au sein duquel il retrouve Targamas, avec qui il avait pu jouer en 2023.
La partie contre Mad Koi, particulièrement, a été une démonstration de force pour le jeune rookie : c’était une vraie partie de référence, au cours de laquelle Caliste n’a pas fait la moindre erreur. La voici, la réponse à toutes les questions qui ont pu fuser ces dernières semaines, au sujet de la pression qu’il pouvait ressentir.
En même temps, Caliste est un habitué de ce genre d’attentes : ce n’est pas la première fois qu’il joue avec les situations à grande pression. En 2023, lorsqu’il rejoignait Karmine Corp, une structure déjà alors l’un des ténors de la ligue française, certains analystes s’inquiétaient d’une potentielle pression. Il avait alors répondu de la même manière.
Du haut de ses 16 ans, il avait empoché le trophée de la ligue française, le titre de MVP du segment, puis il avait enchaîné avec les EU Masters, la compétition européenne internationale dédiée aux ligues mineures. La Karmine Corp l’avait emporté, en partie grâce aux mécaniques de son jeune prodige, devant le public des Arènes de Montpellier.
Face à un tel historique, il n’est pas forcément si surprenant que Caliste réussisse à trouver ses marques aussi tôt. Cependant, il faut tout de même garder à l’esprit que jamais il n’y avait eu autant d’attentes, autant de regards portés sur la montée d’un joueur en LEC.
Après, ce n’est pas la première fois qu’un joueur extrêmement talentueux est en passe d’arriver dans la ligue : Caps, Rekkles… des joueurs talentueux, très attendus, qui sont devenus par la suite des grands noms, il y en a déjà eu beaucoup. Cependant, Caliste l’aura été plus encore. Plus qu’une question de niveau, c’est une question de public.
En 2025, le public du League of Legends compétitif est bien plus large qu’en 2014 ou en 2017 : la finale des championnats du Monde 2024 a dépassé la barre des six millions de spectateurs, en excluant le public chinois qu’il n’est pas possible de comptabiliser. Ne serait-ce que pour ça l’attente de Caliste allait être plus médiatisée. Cependant, ça ne s’arrête pas là : Caliste ne joue pas pour n’importe quelle équipe.
La Karmine Corp est, en terme de visibilité, peut-être l’une des structures qui reçoit le plus d’exposition. Que ce soit par la popularité de son fondateur, le streamer Kameto, ses résultats compétitifs, toujours dans les extrêmes, ou son identité qui tend à la provocation, elle fait parler d’elle, beaucoup, que ce soit en bien ou en mal.
Autant de facteurs qui ont mis la pression sur les épaules du joueur dès l’annonce de l’arrivée de Karmine Corp en LEC dès la fin 2023. Mais Riot, semblant se vouloir taquin, met une embûche de plus sur la trajectoire du petit prince de la Karmine : la même année, une nouvelle règle entre en vigueur. Les joueurs doivent avoir 18 ans pour pouvoir jouer en LEC. alors âgé de 17 ans, Caliste ne peut pas rejoindre la ligue.
Un blocage qui, avec le temps, aura peut être plus l’allure d’une bénédiction, puisque la Karmine Corp a eu une année compétitive 2024 très compliquée, avec des joueurs historiques de la structure qui n’ont pas su être au niveau. Dès lors, l’équipe 2025 reçoit immédiatement une lourde tâche : redorer le blason de la structure, et prouver qu’elle a les dents nécessaires pour performer au plus haut niveau.
Telle aura été la recette pour créer une attente exceptionnelle sur le joueur. En réalité, c’est quelque chose qui a déjà bien été discuté : pour la première semaine de Janvier, Caliste a fait la une de l’Equipe, le premier journal sportif de France, justement pour pouvoir parler de l’événement que son arrivée représentait.
Ce début d’année, sur les chapeaux de roues, rassure. Pas seulement sur les capacités de Caliste : le format compétitif très punitif du LEC se joue en neuf parties, sur trois semaines. Une première semaine ratée peut complètement anéantir la cohésion d’une équipe, quelque chose qui a eu raison d’une partie de l’équipe en 2024. Avec un tel départ en 2 – 1, malgré une défaite, la Karmine Corp se positionne bien pour réussir un beau segment d’hiver.
C’est un beau départ cependant, rien n’est joué. Si une chose est ressortie de cette première semaine de LEC, c’est qu’il n’y a pas de clair favori au titre. Pour la première fois depuis des années, avec un G2 en restructuration, d’autres beaux projets ont pu émerger, et on peut espérer que le premier titre de l’année sera fortement disputé. S’il est prématuré d’imaginer Caliste et ses équipiers vaincre des équipes avec des joueurs bien plus expérimentés lors de matchs plus importants, il est clair que cette année, la Karmine aura son mot à dire.
KCX 4 – La Karmine Corp remplit encore Paris La Défense Arena
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A League of its Own – T1 contre l’Europe, round 2
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Carton plein pour l’ouverture des Arènes de la Karmine Corp
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