C’est historique : les cinq joueurs de T1, les mêmes que l’année dernière, soulèvent le plus prestigieux trophée de l’esport League of Legends. Ce samedi 2 novembre se jouait la finale du championnat du monde, opposant T1 aux joueurs chinois de BLG. C’est une finale qui a été fortement combattue, avec un résultat de 3-2 en faveur des joueurs coréens. T1 ajoute ainsi une cinquième étoile à son maillot.
Une nouvelle fois, l’équipe de T1, encore dirigée par Faker marque l’histoire de League of Legends et de l’esport, en étant la première équipe à remporter le championnat du monde, sans changer aucun joueur ou membre de l’organisation, deux fois de suite. C’est un exploit qui n’a pas été réalisé sans mal : les joueurs de BLG se sont révélés être de redoutables adversaires.
Lors du coup d’envoi de la partie, difficile de prédire l’issue de la rencontre. D’un côté, T1, difficilement arrivé au championnat du monde suite à un segment d’été difficile. De l’autre, BLG, une équipe montée en force, qui a tout gagné dans sa ligue régionale, avait montré quelques faiblesses lors des premières étapes du championnat. Cependant, les deux équipes ont, au cours de la compétition, réussit à élever leur niveau de jeu, pour proposer une finale de haut vol.
D’un côté, BLG, l’espoir de la Chine, a proposé un jeu millimétré, et a bien paru être la meilleure équipe au cours des premières parties. Cependant, un homme renverse la situation, au centre de toutes les discussions depuis sa première victoire en 2013 : Faker, entouré de ses quatre prodiges, prend ses responsabilités, et saisit toutes les opportunités et risques possibles pour réaliser l’impensable et protéger son titre dans deux dernières parties très serrées.
C’était du beau, très beau League of Legends, qui a renversé une tendance observée depuis le début de ce championnat. À un tel niveau de jeu, en réalité, peu de parties ont laissé un doute sur leur issue. L’équipe qui avait le meilleur départ ne faisait que dérouler sa partition, sans que l’équipe en face ne puisse faire grand chose. Ce jeu à sens unique, s’il est caractéristique du niveau des joueurs, ne réussit pas à proposer du grand spectacle.
Cette finale, grâce à des joueurs portés au bout de ce qu’ils peuvent offrir, en allant jusqu’à la cinquième partie, brise ce modèle. On a pu voir des parties avec plus de retournements.
En atteignant son dénouement en faveur de T1, elle a marqué l’histoire de l’esport : la structure avait déjà repoussé les limites en signant trois années de suite les mêmes cinq joueurs, Zeus, Oner, Faker, Gumayusi et Keria. Leur nouvelle victoire cémente la place de cette formation comme la meilleure ayant touché au jeu.
Pendant trois années d’affilée, les joueurs ont été au rendez-vous à chaque finale des championnats du monde, et ont soulevé la coupe de l’invocateur deux fois de suite. C’est un exploit que seule une structure avait réussit auparavant, T1 elle-même, à l’époque déjà portée par une même constante, le jeu de Faker. La seule différence, c’est que de 2015 à 2017, l’équipe avait subit chaque année des départs et des arrivées de joueurs à certains postes clés.
Plus encore, avec le niveau de jeu dont Faker a fait preuve lors de ce match, ce qui lui permet de remporter le titre de MVP de finale 2024, il redéfinit aussi ce qu’il est possible d’accomplir lors d’une carrière dans l’esport. A 28 ans, le roi de la midlane a été, de manière incontestable, la clé de cette victoire.
C’est une réussite importante dans un milieu où l’on érige la jeunesse comme étant un facteur essentiel de succès. Lorsque les joueurs atteignent 25, 26 ans, on estime qu’ils sont en fin de carrière, des vétérans aux mécaniques qui s’émoussent et fatiguent. Plus encore même, ne pas avoir réussi à atteindre une ligue majeur à 22 ans est synonyme d’échec.
Déjà l’année dernière, en étant le joueur le plus âgé à remporter le championnat, Faker apparaissait comme un symbole intouchable de l’esport. Cette année, en réussissant à réaliser un second doublé, en prenant la responsabilité de cette réussite sur ses épaules, il creuse encore plus le fossé déjà profond qui le sépare du reste des joueurs professionnels.
Une chose est certaine : sa présence dans le circuit est bon signe pour Riot. Si d’un point de vue financier, la situation de l’esport est toujours compliquée, le public est, quant à lui, grandissant. Ce n’est jamais aussi vrai que lorsqu’il est question de T1. Lors de cette grande finale, c’est un pic de plus de 6 900 000 spectateurs, en excluant la Chine, qui a été enregistré. C’est un nouveau record, qui, en réalité… ne fait que battre un record précédemment mis en place par un autre match de T1. Une dictature, on vous dit…
C’est une situation historique, pourtant l’avenir est, quant à lui, incertain. Nous l’avons déjà dit signer les mêmes joueurs trois ans d’affilée, c’était inespéré. Il y a également la question de la fatigue qu’il faut poser. Déjà cette année, à de nombreuses reprises, les joueurs ont été mis à bout mentalement, la faute à un calendrier trop chargé. L’année prochaine, le calendrier se densifie avec une nouvelle compétition internationale.
Si T1 souhaite, bien sûr, aligner ces cinq joueurs une nouvelle année, il n’est pas certain que les joueurs soient tous prêts à signer pour une année de plus, malgré l’amitié profonde qui transparait dans chaque cliché de cette équipe.
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