Comme si le mois n’était pas déjà assez chargé, Last Epoch, hack’n slash de Eleventh Hour Games, sort de son early access le 22 février. Pendant ce temps, Diablo IV continue de vivoter et déçoit encore les foules avec une troisième saison qui refuse de prendre en charge son problème de l’itemisation. Pour Blizzard, l’arrivée imminente d’une concurrence aux dents longues pourrait bien sonner le glas de la licence culte.
Mais qui sont ces fameux concurrents capables de faire trembler les enfers ? Path of Exile 2 et Last Epoch pour ne nommer qu’eux. Mais ce serait oublier une scène plus discrète qui se densifie depuis quelques mois : Cult of the Lamb (qui, au passage, vient de sortir une très correcte mise à jour), Brews and Bastard, Hero Siege, etc.
Avec l’arrivée de cette 1.0, c’est aussi une innovation non négligeable qui fait son entrée dans le genre. Si les hack’n slash sont sans surprise devenus des jeux-services, et Last Epoch n’échappe pas vraiment à la règle avec une boutique cosmétique intégrée dans le jeu, le système des Factions d’Objets permet d’entrevoir une issue vers le conflit entre joueurs sur la question de l’itemisation qui recouvre le loot, le commerce et l’artisanat.
Confectionner son équipement est certainement la partie inévitable de tout RPG. Si certains mettent un point d’honneur à le fabriquer par eux-mêmes, d’autres préfèrent se constituer un stuff via le système de loot tandis que d’autres utiliseront le commerce pour rester dans la course.
Le jeu de Eleventh Hour Games propose avec les Factions d’Objets de choisir son camp, littéralement. Si vous vous tournez vers la Guilde des Marchands, vous aurez la possibilité de commercer à des taux de change plus intéressants tandis que si vous décidez de rejoindre le Cercle de la Fortune, la qualité et la quantité du loot seront plus abondants.
Eleventh Hour Games arrondit les angles sans pour autant céder à la facilité ou à la fadeur. Cette envie d’innover dans un genre vieux comme le monde nous pousse à nous interroger sur cette scène hack’n slash qui se revitalise en apportant des concepts simples et rafraîchissants. Il est concrètement difficile de ne pas voir ce regain de popularité sur la scène AAA avec un regroupement des cadors du genre sur une temporalité si serrée : 2023 pour Diablo 4 et 2024 pour Last Epoch et Path of Exile 2.
Si, comme on l’a dit, le genre n’est jamais vraiment parti, le hack’n slash hardcore traîne encore aujourd’hui cette identité élitiste de camés du RPG n’en ayant jamais assez et voulant optimiser un personnage sur le temps long (le système de saison est une autre histoire).
Allant vers toujours plus de personnalisation de personnage jusqu’à l’indécence avec des jeux comme PoE ou Wolcen qui proposent plus des constellations que des arbres de talents, le hack’n slash devient extrêmement complexe et s’adresse avant tout à un public d’initié. C’est là que notre hack’n slash sort de sa manche son atout principal. En effet, le jeu a un pied dans les racines hardcore du genre et un autre dans l’accessibilité.
Le jeu peut être situé entre PoE, qui demande énormément d’investissement et semble encore plus démesuré que jamais avec sa seconde itération, et un Diablo 4 vidé de toute substance qui tend clairement la main vers un public casual. Les arbres de talents sont certes présents, les classes nombreuses, mais on n’atteint jamais le vertige et la boulimie d’un Path of Exile.
Avec une concurrence très rude, Last Epoch doit composer avec un calendrier difficile. On espère que le jeu d’Eleventh Hour Games ne sera pas seulement l’amuse-bouche dans l’attente d’un PoE 2, mais un vrai hack’n slash avec des propositions innovantes et plus qu’attendues pour la vitalité du genre.
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