Ah l’enfance ! L’insouciance des petits êtres que nous étions, prêts à dégainer quelques liasses de billets de 100 francs pour acheter un jeu juste parce que la jaquette nous avait tapé dans l’œil. Eh oui, au siècle dernier, nous n’avions pas encore la chance d’avoir internet et de lire des tests en tous genres pour se faire une opinion de tel ou tel jeu. Nous étions encore obligés d’aller en ville pour aller feuilleter les magazines spécialisés (Joypad ou Joystick pour ne citer qu’eux) chez notre marchand de journaux ou de faire marcher le bouche à oreille dans la cours de récréation. Aujourd’hui, sur LightninGamer, nous vous proposons de prendre la DeLorean (la célèbre voiture à voyager dans le temps de Retour vers le Futur) et de remonter quelques années en arrière, avant les années 2000, pour vous parler des jeux de course – essentiellement de voitures – qui auront marqué notre enfance.
Étant donné qu’il est toujours délicat de réaliser un classement, qui ne conviendra en plus à personne, les jeux seront annoncés par ordre chronologique, du plus vieux au plus récent. Bien entendu, il ne s’agit que d’une petite liste qui mériterait forcément d’être complétée. Nous vous laissons donc le soin de vous prononcer sur vos avis et vos choix de jeu en commentaire.
Les jeux de course : retour vers le passé !
Outrun et Hang On (1985-1986) – Borne d’arcade
Développé et édité par Sega, Outrun est l’un des premiers jeux de course automobile à faire sensation dans les salles d’arcade, 13 ans après Astro Race, le premier des jeux de course recensés. Assis dans votre voiture, les mains sur le volant et les pieds sur les pédales de la borne d’arcade, vous conduisez votre Ferrari rouge en charmante compagnie. L’objectif est simple, rallier la fin du parcours divisé en 5 stages. La difficulté réside sur la limite de temps imposée pour atteindre les checkpoints intermédiaires ne permettant quasiment aucun raté. Une fois la ligne franchie qui se retrouve être en réalité bloquée par un troupeau de dromadaires, un gentil monsieur vous apporte une lampe magique que vous vous empressez de frotter pour réaliser votre vœu le plus cher : être entouré de jolies nanas. Un jeu de course vraiment efficace qui sera ensuite adapté sur différentes plateformes. Outrun est sorti un an après Hang On, toujours développé par Sega qui repose sur le même principe mais pour le coup, aux commandes d’une moto. Ce jeu ne vous est pas inconnu ? Sachez que les deux jeux, Outrun et Hang On ont été créés par Yu Suzuki, qui n’est autre que le père de Shenmue ! Vous pouvez d’ailleurs jouer à Hang On dans Shenmue I dans la salle d’arcade de Dobuita ou dans le salon de Ryo sur sa console (dans le cas où vous auriez remporté le jeu dans la supérette du quartier).
Corvette ZR-1 (1990)
Comment ça vous ne connaissez pas Corvette ZR-1 sur la NES ? Bon OK, je vous l’accorde, ce n’est pas le jeu le plus connu. Mais comme nous sommes dans la section des jeux de course qui ont marqué notre enfance, je ne pouvais passer à côté. Il s’agit en effet de mon tout premier jeu de course, jouable en multijoueurs qui plus est (2 joueurs max à l’époque, on ne se moque pas). Avec une musique 8 bits (caractéristique de la console) entêtante, vous contrôlez une Corvette ZR-1 rouge pour le joueur 1 et bleue pour le joueur 2. L’objectif est là aussi simple : franchir la ligne d’arrivée en tête. Trois phases de gameplay sont disponibles. Le départ, sur un même écran, vous oblige à être vigilant pour éviter les tâches d’huile et perdre un avantage certain pour la suite de la course. Lors de la course en elle-même en écran « splitté » (le joueur en tête a un écran plus grand que le second) vous devez éviter les voitures et les motos que vous doublez sous peine de perdre un temps considérable sur votre opposant. Précisons également que le passage des vitesses est manuel, c’est tellement plus fun. Enfin, lorsque les deux joueurs se retrouvent au même endroit, l’écran splitté switche sur un écran commun. Ici, il faut maîtriser ses réflexes, puisque d’autres véhicules vont apparaître rapidement sur l’écran que vous devez là encore éviter à tout prix. Enfin, les développeurs ont rajouté un petit détail supplémentaire, à savoir la gestion de l’essence. En effet, la quantité embarquée dans votre voiture est parfois insuffisante pour atteindre la ligne d’arrivée. Il faudra alors attendre de voir des petits items sur le bas côté et ralentir pour faire le plein et repartir de plus belle.
Peu connu du grand public, Corvette ZR-1 reste un jeu que je conseillerais par-dessus tout, du moins si vous avez un ami avec qui l’essayer.
Days of Thunder (1990)
Days of Thunder est lui aussi un des premiers jeux de course auxquels j’ai pu jouer. Sorti en 1990 sur NES en Europe et 2 ans plus tard aux Etats-Unis, ce jeu se base sur le film du même nom de Tony Scott, avec Tom Cruise et Nicole Kidman entre autres. Intitulé Jours de tonnerre en France, le film narre l’histoire du retour à la compétition d’un pilote de course victime d’un grave accident sur les circuits de NASCAR (les circuits ovales). En ce qui concerne le jeu, vous l’aurez compris, vous êtes pilotes et devez remporter les différentes courses. Il s’agit honnêtement du jeu de course le plus difficile auxquels je me suis frotté. Vous commencez la session par quelques tours de qualification pour vous placer le mieux possible sur la grille de départ. N’espérez même pas gagner la course en partant dernier, ni même en milieu de tableau. Une fois en course, il faut être prudent, ne pas percuter les autres voitures sous peine d’amocher sa voiture et de faire un arrêt au stand supplémentaire. La particularité de Days of Thunder par rapport aux autres jeux de course automobiles est justement la gestion des arrêts aux stands. En effet, ici, vous contrôlez les 5 mécaniciens. Vous devez surélever la voiture sur un côté pour changer les pneus, déplacer vos mécanos de l’autre côté de la voiture pour changer les 2 autres pneus, réparer le moteur ou l’échappement en cas de dégâts et enfin faire le plein d’essence. Si vous êtes trop lent, vos adversaires n’auront aucun scrupule à vous dépasser, d’autant plus qu’on ne sait toujours pas si vos concurrents passent aux stands, eux…
Days of Thunder, voilà encore un jeu que je conseillerais aux amateurs de courses qui rechercheraient plus la difficulté que le plaisir du gameplay très répétitif du titre.
Micro Machines (1991)
Revenons maintenant sur des franchises que tout le monde connait. Micro Machines a été édité et développé par un grand studio des courses automobiles, Codemasters, à qui l’on doit notamment la série des Colin McRae mais aussi F1 2015 ou encore le tout récent DiRT Rally. Pour le coup, je n’ai pas réellement accroché à Micro Machines, mais il faut reconnaître qu’il a eu un certain succès. Dans ce jeu, vous conduisez des voitures miniatures sur des environnements du quotidien d’un jeune enfant notamment (bac à sable, baignoire, bureau…). Vous devrez par exemple effectuer des tours de circuit sur une table de cuisine délimitée par des miettes de biscuit, où des taches de miel viendront ralentir votre progression. Un gameplay original qui lui aura notamment valu la note de 93% sur le magazine Console + en septembre 1992. Il faut reconnaître qu’à plusieurs, le jeu offrait d’excellentes parties de franche rigolade, que les jeux actuels auraient tendance à oublier. Avec un écran commun pour 2 joueurs, le but était de faire disparaître son adversaire pour gagner des points. TrackMania Turbo, que la rédaction de LightninGamer a qualifié de Micro Machines des temps modernes au cours de son test pourrait vous procurer les mêmes émotions que ce hit de la NES !
Super Mario Kart (1993)
Comment ne pas parler de Super Mario Kart sur Super NES lorsque l’on évoque les jeux de course ayant marqué notre enfance ? Il s’agit bien d’un incontournable. Véritable succès de la firme Nintendo depuis sa sortie en 1992 au Japon et sur le continent américain, puis en 1993 dans nos contrées, Super Mario Kart a été le premier jeu vidéo de karting. Il aura ensuite été reproduit par certains développeurs sans pour autant connaître le même succès. On pensera notamment à Crash Team Racing. De loin le plus fun des jeux de course arcade grâce aux différents coups de Trafalgar que l’on peut faire à ses concurrents en leur lançant une peau de banane sous les roues ou en leur envoyant une bonne carapace verte dans les chicots, les développeurs de Super Mario Kart ont eu du nez il y a 24 ans (déjà !!) puisque la série continue de cartonner aujourd’hui avec les 8 versions sorties à ce jour. Véritable phénomène de société, Super Mario Kart n’est pas seulement à classer dans les jeux de course par excellence mais bien dans les immanquables du jeu vidéo en général. Poussons même la caricature plus loin, n’est pas un véritable geek celui qui n’a jamais conduit un kart sur la Vallée Fantôme ou dans le Château de Bowser. À bon entendeur…
Destruction Derby (1995)
D’abord sorti en 1995 sur PC et PlayStation puis en 1996 sur Saturn, Destruction Derby fait vraiment partie des jeux de voitures ayant marqué plus d’un jeune joueur, avec un joli petit 95% attribué par Joypad à la sortie du jeu. Le principe est très différent de ce qui avait été fait jusqu’à présent. L’objectif n’est pas de remporter une course mais de déglinguer les voitures des autres concurrents dans des arènes closes pour être le dernier en piste. Tous les coups sont permis et il faut reconnaître qu’il sortait vraiment des sentiers battus. Bon en réalité, il y a également un mode course, mais qui ne fera pas réellement l’unanimité parmi les joueurs. Même si dégommer les autres caisses fait toujours partie intégrante de ce mode, il connaîtra un enthousiasme beaucoup moins prononcé que les parties dans l’arène. Destruction Derby connaîtra 3 opus les années suivantes avant de sortir définitivement des rayons de jeux vidéo, du fait de son gameplay vite répétitif.
V-Rally (1997) Vs Gran Turismo (1998)
Avant l’arrivée du premier Colin McRae et sa future hégémonie de la licence pour les jeux de rallye pour plusieurs années, c’est V-Rally qui a su profiter dans un premier temps du champ libre pour se faire un nom dans les courses de voitures sur PlayStation, Nintendo 64, Game Boy et PC. Véritable coup de cœur à l’époque, pour un gameplay et des graphismes qui ont pourtant aujourd’hui mal vieilli, V-Rally a été une belle rampe de lancement pour les développeurs qui ont voulu s’essayer à ces courses à la conduite si particulière. Les dégâts deviennent de plus en plus réalistes avec les carrosseries des voitures qui s’enfoncent en cas d’accident et une altération de la conduite en cas de forts dommages. Véritablement divertissant jusqu’à 4 joueurs, V-Rally était le jeu de voiture arcade à posséder avant l’arrivée des grosses pointures et notamment de Gran Turismo la même année (au Japon). Ce dernier a en effet révolutionné les courses automobiles abandonnant peu à peu l’arcade pour venir bluffer les joueurs avec un jeu orienté simulation et changeant ainsi radicalement la prise en main des jeux de voitures. Axé principalement sur son mode Carrière à la durée de vie incroyable pour l’époque et l’arrivée de courses d’endurance, Gran Turismo est sans aucun doute le précurseur des jeux de voitures actuels. Atrocement difficile à appréhender et légèrement rebutant aux premiers instants lorsque vous étiez passé maître dans les jeux de course arcade, il aura tout de même su convaincre un énorme public pour être devenu aujourd’hui une référence en la matière. Environnements bluffants (les villes de nuit), catalogue de voitures impressionnant, et incontournable des jeux de course de Sony, Gran Turismo a depuis sorti 5 autres éditions et tous les joueurs sont dans l’attente d’un Gran Turismo 7… Affaire à suivre !
Les inclassables
Difficile de ne pas évoquer d’autres jeux qui auront marqué notre enfance bien que difficilement classables dans les jeux de course. Je pense notamment à GTA d’une part, sorti sur PC et PlayStation en 1997 et 2 ans plus tard sur Game Boy Color qui vous mettait aux commandes de différents véhicules en arpentant les villes mythiques de Liberty City, Vice City et San Andreas. Véritable succès malgré des graphismes vraiment décevants (même pour l’époque), GTA aura su conquérir un large public pour devenir une licence majeure de ces dernières années, notamment avec le plus récent GTA V et ses 60 millions de copies vendues à travers le monde se plaçant ainsi dans le top 5 des meilleures ventes de jeux vidéo de tous les temps.
D’un autre côté, mais dans un genre relativement comparable, on retrouve Driver, sorti en 1999, un jeu de course poursuite dans les villes de Miami, San Francisco, Los Angeles et New York. À l’inverse de GTA, Driver est beaucoup moins violent et axe entièrement son gameplay sur la conduite de ces belles bagnoles et met un point d’honneur dans la poursuite avec les forces de l’ordre qui sont affreusement agressives en cas de non respect du code de la route. Bien que finalement légèrement moins apprécié que son concurrent malgré des graphismes nettement supérieurs, Driver sortira quelques nouveaux épisodes par la suite sans réussir pour autant à faire bonne figure face au géant de Rockstar Games. La guéguerre entre ces deux jeux vaudra d’ailleurs quelques clins d’œil in-game fort sympathiques pour les joueurs, mais beaucoup moins pour les développeurs du camp adverse.
C’est ainsi que s’achève notre rétrospection sur les jeux de course ayant marqué notre enfance et nous vous invitons à partager avec nous vos expériences en tant que pilote invétéré ou simple amateur. Et pour les plus friands de classement, je vous envoie vers ce Top 10 des jeux vidéo de voiture à avoir chez soi (toutes générations confondues). Et vous, quel est le jeu de course qui a marqué votre âme d’enfant ?