Durant la période Covid-19, il a été beaucoup question du phénomène dit du play to earn, soit jouer pour gagner sa vie. On dit même que ces jeux auraient littéralement sauvé la vie de certaines familles, privées d’activité économique par le confinement, et donc, dans des pays où les gens vivent au jour le jour, de moyens de s’acheter simplement de quoi manger.
C’est ainsi que le jeu Axie Infinity, qui est une sorte de Pokémon-like sur mobile s’inscrivant dans la mouvance du play to earn, a connu un succès retentissant aux Philippines, qui concentre la plus grosse base de joueurs du titre, offrant réellement la possibilité à certains habitants de l’archipel de gagner les quelques dollars quotidiens leur permettant de se nourrir.
Un presque conte de fées qui cache néanmoins une réalité qui fait moins rêver : Axie Infinity est basée sur les NFTs, une technologie largement accusée aujourd’hui d’être une arnaque (il faut d’abord s’acheter trois créatures virtuelles pour commencer à jouer, Wikipédia indique que le prix des créatures s’élevait à environ 400 $ en 2020, puis à 1 000$ en 2021), mais surtout, un système de jeu qui oblige à « farmer » pour commencer à gagner quelque chose. Résultat : les fameux Philippins qui ont pu un temps gagner leur vie avec le jeu effectuaient un travail comparable à celui de ces fermes situées en Chine dont les employés « jouent » répétitivement à des MMO pour ensuite revendre en ligne les objets ou la monnaie in-game remportée… Ou quand le jeu vidéo devient une usine.
Alors, le play to earn n’était qu’un mirage… Évidemment, l’idée était séduisante. Et depuis que les jeux vidéo existent, les joueurs passionnés rêvent de pouvoir gagner leur vie en jouant. Dans les années 80 et 90, le Graal était de devenir journaliste jeux vidéo. S’imaginer écrire pour Joystick était l’équivalent pour un « gamer » (le mot n’était pas encore employé, à l’époque) d’être drafté par une équipe NBA pour un amateur de basket…! On ne vous le cache pas : vue d’ici, la situation n’est plus aussi enviable !
Puis avec l’arrivée et la généralisation d’internet, les casinos sont apparus, avec leurs tables de poker ou leurs machines à sous 1 centime en ligne, permettant aux plus chanceux de toucher le gros lot. Mais surtout, le gaming est devenu un spectacle, et les premiers arrivés ont été les premiers servis, et certains se sont fait un nom et ont fait fortune en diffusant et commentant des parties de jeux vidéo sur internet.
Enfin, la dernière activité qui a uni jeu vidéo, internet, et cash prices, c’est l’esport. Avec l’essor de la diffusion de jeux vidéo en ligne, des fédérations se sont constituées, les joueurs se sont professionnalisés, et des équipes entières, avec les joueurs, bien sûr, mais aussi les entraîneurs, dirigeants, attachés de presse… vivent du jeu vidéo ! Et les kids d’aujourd’hui rêvent autant de devenir YouTubeur ou joueur pro esport que champion de football…
Mais comme pour les grands champions, si des YouTubeurs ou des joueurs esport vivant de leur passion existent réellement, il y a beaucoup, beaucoup de candidats, et très peu d’élus. Play to earn, gagner sa vie en jouant aux jeux vidéo, est effectivement possible, mais un peu comme gagner au loto, ce n’est pas ce qu’il y a de plus probable.
(En collaboration avec Lucky8.com)
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