La GoG Dreamlist est un projet qui embellit un peu notre dure semaine d’actualité jeux vidéo voguant entre licenciements et autres morosités sociétales. Mis en place en 2008 par CD Projekt, GoG revêt de plus en plus souvent la tenue du paladin des temps modernes. Un costume de super-héros que personne ne semble vouloir endosser, pourtant, le site se construit petit à petit une belle réputation parmi toute une communauté de joueurs reconnaissants.
La liste de GoG vous permet de voter pour un jeu pour qu’il soit sans DRM, c’est-à-dire jouable sur PC dans n’importe quelle configuration. Vous pouvez donc voter mais aussi inscrire des jeux que vous voudriez voir venir, pour la première fois ou non. Une communication très bien rodée de la part de GoG qui a bien identifié sa cible.
Sans revenir sur la technologie DRM et sur le dernier programme lancé en novembre 2024, GoG s’inscrit totalement dans cette tendance dans laquelle le jeu vidéo semble obsédé par sa propre histoire et sa patrimonialisation. À grand renfort de dates commémoratives : la date anniversaire de tel jeu, de telle console, le GOTY de telle année… Le jeu vidéo est une culture qui aime regarder son nombril pour deux raisons : parce qu’il s’aime bien, certes, mais aussi pour se rappeler d’où il vient car sa quête de légitimité semble sans fin.
Un fait qui nous rappelle un article de Felipe Pepe sur la gentrification du jeu vidéo et de son histoire et notamment de la visibilité et de l’invisibilisation de certains jeux. Cet article montre clairement que les jeux qui restent dans les mémoires sont principalement américains ou japonais, tandis que d’autres tombent dans l’oubli.
Si GoG met bien le doigt là où ça fait mal avec un chiffre choc : 87% des jeux sortis avant 2010 ne sont plus accessibles, on ne peut s’empêcher de penser que, dans l’optique de faire monter ce chiffre, un éventuel jeu de cricket indien ou un obscur jeu pakistanais a été ajouté pour gonfler le tout. La GoG Dreamlist reste cependant extrêmement louable, il ne tient qu’à nous, joueurs, de sauvegarder les jeux qui nous sont chers, mais aussi ceux des autres.
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