A l’occasion de la sortie de Like a Dragon: Infinite Wealth, disponible depuis le 26 janvier dernier, Omake propose Génération Yakuza, un beau livre revenant sur l’intégralité de la saga. C’est le huitième tome de la série « Génération… » de l’éditeur, commencée avec Génération Zelda, paru en mars 2021, qui a depuis traité de Resident Evil, de l’historie de SEGA, ou de Mortal Kombat. Huitième tome ? Tiens ! Inifinite Wealth est la huitième installation principale précédemment connue sous le nom de Yakuza, et qui voit ses personnages évoluer depuis bientôt 20 ans… Cela méritait bien un livre !
Leviator
« La porte est en néons rouges. Avertissement pour certains, invitation pour d’autres. Derrière, le scintillement des devantures fait briller la nuit. La foule bourdonne, se presse sur les grands boulevards, se disperses vers les ruelles plus étroites. Les rabatteurs de clubs haussent la voix espérant attirer le chaland. Quelque part, le sang sèche sur une batte de base-ball. Au loin, l’écho d’un gyrophare se meurt. » – extrait de la préface de Génération Yakuza, par Vincent Jourdaa
C’est à l’hiver 2005 que sort au Japon le premier épisode de la saga Yakuza. À l’origine, un jeu produit spécifiquement pour le public japonais, pour lequel son créateur, Toshihiro Nagoshi, aura dû jouer des coudes afin d’imposer sa vision, et avoir raison contre tout le monde : Yakuza fut un succès immédiat dans son pays d’origine, et s’exporte aujourd’hui même mieux qu’il ne se vend sur l’archipel.
Le petit poisson aura remonté la cascade pour se changer en dragon. Si cette croyance populaire sied si bien au destin de la licence, elle est présente au sein même de l’œuvre, ainsi que le note l’ouvrage de Vincent Jourdaa : c’est tout le sens du tatouage d’Akira « Nishiki » Nishikiyama, frère ennemi de Kiryu dans le premier épisode, ou de celui d’Ichiban Kasuga, la relève, héros des deux derniers jeux de la série.
Comment Nagoshi s’opposera parfois frontalement, parfois par la ruse, pour faire exister son projet, comment celui-ci s’inscrit dans la continuité de son travail avec Yu Suzuki sur Shen Mu, ou encore comment la première tentative maladroite de l’imposer en occident échouera complètement, Génération Yakuza revient avec force d’anecdotes, de faits et de photo sur ce qui est une saga dans l’histoire de la saga !
Sujidex
Si Yakuza = Kiryu Kazuma, évidemment, c’est tout une galerie de personnages hauts en couleur qui gravitent autour du Dragon de Dojima : Ichiban Kasuga, l’héritier, Goro Majima, le meilleur ennemi, mais aussi Haruka Sawamura, pour qui tout a commencé, Yumi Sawamura, l’amour perdu de Kiryu qu’il n’aura jamais oublié, ou encore Ryuji Goda, Taega Sejima, Toru Hirose…
Génération Yakuza propose une présentation de plus de 60 personnages ayant pesé dans la saga, revenant sur leur rôle dans le destin de Kiryu, mais aussi sur leur écriture, leur création, les acteurs qui leur prêtent leur traits et/ou les doublent…
« « Beat Takeshi, c’était mon rêve », confirme le père de Yakuza. « À chaque rencontre, mon désir d’emprunter son énergie devenait plus fort. Quand il a accepté, je n’y ai pas cru. J’étais persuadé qu’il allait me dire : « Je déconnais », alors j’ai insisté : « Vraiment ? Pour de vrai ? ». » – Génération Yakuza, p.96
L’autre personnage avec Kiryu a tenir la saga sur ses larges épaules, c’est le quartier de Kamurocho. L’ouvrage propose ainsi un voyage en photo sur les lieux emblématiques que nous font découvrir les jeux. A Kamurocho, donc, mais aussi Okinawa, Osaka et depuis peu Hawaï. Dommage, on aurait aimé découvrir les références du monde réel qui ont inspiré les décors du jeu, car la plupart d’entre eux sont en effet inspiré d’endroits bien réels, comme la fameuse arche de Kamurocho, qui tire son inspiration de celle de Kabukicho, le « quartier rouge » de Shinjuku.
DLC
En plus d’être très complet sur la saga et très richement illustré, l’ouvrage se veut quasiment exhaustif, et évoquera aussi les spin-off et autres variations autour de l’univers de Like a Dragon. Les deux titres de la série Judgment sont donc traités, avec comme pour les jeux Yakuza, une présentation assez complète et toujours très illustrés des jeux eux-même, de leur place dans la saga, mais aussi des personnages principaux.
Il en va de même avec les spin off Dead Souls, Like a Dragon : Ishin ! ou encore le titre situé dans l’univers de Ken Le Survivant, Fist of the North Star : Lost Paradise.
On aime les pages Chapitre du Souvenir, qui reviennent sur des points de détail pourtant lourds de sens des jeux. Ils évoquent ainsi les passages dans la seconde partie de Like a Dragon: Infinite Wealth, quand Kiryu rassemble ses souvenirs… On trouvera également des pages consacrées aux activité secondaires dans les jeux, dont la place est centrale (ce qui peut paraître paradoxal… !), au casting incroyable des acteurs de doublage, à la musique (géniale !) du jeu ou encore à son impact sur d’autres jeux vidéo ou sur la culture populaire.
Enfin, il nous faut souligner la magie des intertitres qu’on découvre tout au long de l’ouvrage : « Seiyuu, say me », sur le doubleur Takaya Kuroda (un « seiyuu » étant un acteur de doublage), « Surtout si la fille est mignonne », sur Yakuza 4 (vous l’avez ?!), ou, plus technique, « Plastique Love », en référence à un énorme tube du genre city pop, pour un paragraphe sur les mannequins de charme qui interviennent dans le jeu…
S’il faut aimer la saga Yakuza/ Like a Dragon pour vraiment apprécier Génération Yakuza, le livre, ce dernier montrera aussi au néophyte la richesse de la saga des studios Ryu Ga Gotoku. L’ouvrage s’adresse peut-être en priorité à tous ceux qui souhaitaient voir réuni en un même endroit l’ensemble des ingrédients qui font qu’ils aiment tant cette série : pour son scénario, ses personnages, ses lieux emblématiques, son ton WTF et son ambition « bigger than life ». C’est ce qu’on appelle un « beau livre », dans touts les sens du terme. Mine d’informations et d’anecdotes, très richement illustré sur un papier luxueux, notre seule toute petite critique concernera son format : à l’image des autres titres de la série « Génération… », l’ouvrage fait un petit 16 x 23 cm, et ses pages auraient mérité un format un peu plus grand. Cela permet néanmoins de le proposer à un prix très contenu, surtout pour un livre de cette qualité.
Génération Yakuza
de Vincent Jourdaa
édition Omaké
224 pages couleurs, 16,2 x 22,9 cm
Version Collector avec couverture alternative cartonnée, jaquette avec argenture à chaud, 24,90€
Version standards avec couverture souple, 19,90€
disponible en librairie et sur omakebooks.com dès le 7 mars 2024
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