La Gamescom 2024 bat actuellement son plein, et beaucoup de titres mineurs sont perdus dans le tumulte des grandes annonces. Entre un Opening Night Live et un Future Games Show dans les carcans habituels (c’est-à-dire indigestes), difficile de ne pas passer à côté de certains projets de moindre envergure. On vous propose donc une sélection non exhaustive de quatre jeux indépendants présentés qui nous ont fait lever les sourcils.
We Harvest Shadows (David Wehle)
Nouveau projet du papa de The First Tree, We Harvest Shadows se présente comme un survival-lite, enrobé d’une couche épaisse d’horreur et de narration, avec comme inspirations Animal Crossing, What Remains of Edith Finch et le P.T. de Kojima. Son développeur le décrit comme un « anti cosy game », à la fois « relaxant et terrifiant ».
Nous incarnons Garrett, qui a quitté la ville pour s’isoler dans une ferme abandonnée, perdue dans les montagnes Appalaches. Il ne veut plus voir ou parler à un autre être humain, et va donc devoir s’occuper de sa nouvelle bâtisse et planter des choux. Mais Garrett n’est visiblement pas seul et devra faire face aux horreurs de la nuit.
We Harvest Shadows tire son épingle du jeu de par ses thèmes et son approche narrative du genre. Nous sommes clairement face à une œuvre très personnelle pour David Wehle, notre héros est brisé par ses angoisses existentielles et son anxiété sociale, se manifestant par son exil et sa peur viscérale de sortir de chez lui. Une démo est déjà disponible sur Steam pour les plus curieux, pas de date ni d’autres plateformes de sortie prévues pour l’instant.
PVKK: Planetenverteidigungskanonenkommandant (Bippinbits)
Vous avez une fascination pour les gigantesques canons tout droit sortis de Warhammer 40K, Final Fantasy VII ou encore du film d’animation Memories ? Eh bien PVKK est peut-être fait pour vous. Nous sommes face à un simulateur allemand dans lequel on incarne un pilote de canon servant à la défense planétaire d’un régime autoritaire. Isolé dans votre bunker, vous devrez l’améliorer et l’entretenir entre chaque mission, mais aussi explorer ses mystères à travers des puzzles pour découvrir où se trouve la vérité dans ce monde fort intriguant.
Mais le cœur du jeu est bien l’utilisation du canon en lui-même, son évolution et ses différentes étapes de fonctionnement à l’aide d’un manuel : gérer son niveau d’énergie, monitorer les vaisseaux arrivants pour les identifier et les classifier, puis enfin établir un plan d’approche et une séquence de tir, avec, entre autres, le choix de la munition et le calcul de l’angle de tir.
Des choix éthiques et moraux, clairement inspirés de Papers, Please, se rajoutent en surcouche, apportant sans aucun doute de la texture et du sens à l’univers de ce simulateur. Tous les ingrédients sont là pour nous offrir une expérience mémorable. PVKK est annoncé pour 2025, uniquement sur PC.
Worshippers of Cthulhu (Crazy Goat Games)
Le monde crée par H.P. Lovecraft a été essoré dans tous les sens depuis sa tombée dans le domaine public, mais Worshippers of Cthulhu prend le parti du city builder, genre peu abordé avec l’univers du célèbre auteur. Malgré l’abondance des titres mettant en scène cette horreur cosmique propre au romancier, ses thèmes autour de la santé mentale, de l’insignifiance de l’être humain face au monde, ou encore la question de l’héritage des crimes de nos aïeux, ne cessent de nous fasciner.
Pas besoin de s’étaler longtemps, Worshippers of Cthulhu a des mécaniques classiques du genre : gestion de ville, de force ouvrière, et de chaîne de production, conquête de nouveaux territoires à convertir, etc. Tout cela dans le but de réveiller le Grand Ancien. Une démo est disponible temporairement sur Steam et un accès anticipé est prévu le 21 octobre 2024, uniquement sur PC.
The Stone of Madness (The Game Kitchen)
Le studio espagnol derrière Blasphemous (épaulé par Teku Studios) nous dévoile un jeu d’infiltration tactique en temps réel, nous jetant son amour pour Le Nom de la rose d’Umberto Eco au visage, et s’inscrivant dans la veine des productions de feu Mimimi Games (Desperados, Shadow Tactics). Le jeu prend place au 18e siècle, dans un monastère au cœur des Pyrénées, et servant d’asile de fous et de prison pour l’Inquisition.
Nous aurons le contrôle de cinq personnages distincts, des prisonniers voulant s’échapper et ayant leurs propres phobies et traumatismes, qui affecteront directement leurs capacités et statistiques.
La disposition du monastère changera entre chaque partie, donnant un aspect rogue-lite au titre, et un cycle jour/nuit est au centre de l’expérience : le jour, nous pourrons récolter des ressources, explorer et faire avancer nos plans d’évasion. Mais la nuit, les horreurs surnaturelles engendrées par les souffrances commises au sein du monastère seront de sortie et menaceront la santé mentale de nos protagonistes.
Notons aussi la patte graphique singulière du jeu, avec des environnements peints à la main et s’inspirant des œuvres de Francisco De Goya. Sommes-nous face à un digne héritier de Mimimi Games perpétuant un genre de jeu ultra niche ? Réponse en 2025 sur PC, PS5, Switch et Xbox Series X|S.
Avec ses 1 400 exposants cette année, la Gamescom ne cesse de croître, et occupe toujours une place de choix dans le parcours médiatique de l’industrie vidéoludique. Malgré ses conférences d’annonces mollassonnes au possible, le salon donne toujours la parole aux développeurs de tous horizons, et cela mérite d’être salué. L’événement prendra fin ce dimanche 25 août, et nous continuerons à suivre les annonces de près, comme toujours.
Gamescom 2024 – Vers une édition de tous les records
DracoSH
Hela – Quand le chat n’est pas là, les souris dansent
Poulet
Reanimal – Le vrai (?) Little Nightmares 3 se dévoile enfin
Riku