Qu’on se le dise, dire que Final Fantasy Tactics est mon FF préféré revient un peu à dire que je supporte l’équipe féminine de l’Olympique Lyonnais. On aura beau gagner x fois la Ligue des Champions féminine, on ne sera toujours pas pris au sérieux par les fans de foot masculin. Eh bien, c’est un peu pareil avec la série Tactics. Le jeu a beau représenter le summum du T-RPG (à l’époque) en compagnie des Fire Emblem qui commencent tout juste à s’occidentaliser, les amateurs purs et durs de FF boudent un peu le titre, loin des standards graphiques ou scénaristiques de la franchise. Pourtant, le jeu est là. Il est excellent, et nom de nom, on va en parler.
Nous allons ici nous contenter de parler de l’épisode sorti sur GBA, parce qu’il s’agit de celui qui m’aura le plus marqué.
Would you like a Mog of T ?
On va être clair tout de suite, le J-RPG au tour par tour m’ennuie. La dimension tactique (certes présente) ne me touche pas d’un iota, et le plaisir de jeu est pour moi inexistant. Loin de moi l’idée de critiquer les FF, car j’ai toujours adoré les univers proposés par Square Enix, mais bordel, que les combats m’agacent. Et puis, un jour, on m’offre FF Tactics sur GBA. Ma première réaction aura été de faire la gueule (à cause du nom FF), on ne va pas se mentir. Mais, ô grand mais, quel plaisir cela aura été pour moi, à l’âge de 12 ans, de mettre la main sur le tout premier T-RPG de ma vie, qui sera l’un de mes styles de jeu de prédilection.
Déjà, la première bataille de boules de neige pose les bases d’un style de combat qui me séduira directement. On peut se déplacer sur une map en 3D isométrique, et se battre au contact, ou à distance, sur différents niveaux de hauteur, offrant de véritables possibilités tactiques pour notre équipe de six personnages, pouvant inclure les Mogs, les Vieiras ou les Bourriquet magiciens (si, les trucs là, avec les oreilles qui tombent).
Un système de combat donc, qui réside sur la complémentarité des jobs de votre équipe, avec par exemple les classiques archers et mages qui pourront taper à distance, et les guerriers ou voleurs qui devront aller au front. Un équilibre à gérer, sur et hors du champ de bataille, car une fois qu’un personnage aura maîtrisé un certain nombre des techniques affiliées à son job, il débloquera de nouveaux jobs, offrant des techniques plus puissantes encore (alchimiste, ninja, ou chevalier Mog), ce qui assure un sentiment de progression dantesque pour un jeu de ce genre, où jusqu’à la fin, vos personnages pourront être améliorés.
3D isomé-trique
FF Tactics, malgré des apparences trompeuses, recèle une histoire riche en immersion et en rebondissements. En immersion tout d’abord, parce que vous êtes le héros de votre histoire qui démarre dans le monde réel, pour prendre place ensuite dans le monde magique d’Ivalice, suite à un Wingardium Leviosa lu sur un vieux bouquin. Puis en rebondissements grâce aux nombreuses péripéties que je ne vous spoilerai pas.
Niveau combat, pour moi, il n’y a pas de débat, le T-RPG est beaucoup plus divertissant et immersif que le tour par tour. J’ai eu un attachement particulier à gérer mon armée de mercenaires, me prédisposant déjà à la saga des Advance Wars que je poncerai plus tard, au point de délaisser l’intégralité de ma ludothèque de l’époque ! Je pense d’ailleurs très sincèrement que si tous les systèmes de combats des FF classiques avaient été calqués sur celui des Tactics, alors peut-être que les Final Fantasy auraient fait partie de mes licences préférées. Je préfère encore aujourd’hui jouer à un Tactics qu’à FF XV, c’est vous dire.
Si je ne peux bouder le monument vidéoludique que sont les FF dans leur ensemble, mon cœur ne bat que pour Final Fantasy Tactics qui, par l’ajout simple d’une notion de déplacement et d’une personnalisation ultra poussée des membres de son équipe, a transformé un tour par tour que j’honnis en un havre de divertissement.