On ne parle que de FF VII ces jours-ci, et à raison, mais il s’agit de ne pas oublier son prédécesseur Final Fantasy VI, l’un des plus grands J-RPG 16-bit, et même au-delà.
Au début des années 90, il n’était guère aisé pour un joueur frenchie amateur de RPG de mettre la main sur une des merveilles qui composaient le genre sur machines 16-bit. Pour ma part, j’avais connu la licence Final Fantasy, curieusement, grâce à des titres qui n’étaient pas des Final Fantasy. Il s’agissait des Final Fantasy Legend, nom américain donné à une série de jeux GameBoy pour surfer sur l’engouement d’alors pour Final Fantasy NES, mais qui appartiennent en fait à une autre série émanant également de Squaresoft (nom d’une branche du studio avant sa fusion avec Enix). C’était en 1990, soit quatre ans avant la claque Final Fantasy VI.
Il faut dire que sur GameBoy, les choses étaient plus faciles que sur NES ou Super NES quand on voulait jouer à un jeu étranger, car la machine acceptait les cartouches de tous pays. C’est donc un peu par hasard que j’ai choisi le premier Final Fantasy Legend, sur un catalogue, en recherchant un « truc qui pourrait ressembler à Zelda » (ce qui n’est pas du tout le cas, mais ce n’est pas grave, l’expérience est différente mais tout aussi passionnante).
Comme dit plus haut, les épisodes NES de la série Final Fantasy me sont complètement passés à côté à l’époque, du fait que je n’avais pas moyen de jouer aux versions américaines. C’est donc sur Super Nintendo que je suis replongé dans le bain, grâce à ces adaptateurs qui permettaient à l’époque de faire croire à votre console que vous aviez inséré un jeu français alors qu’il s’agissait en fait de cartouches US ou japonaises.
Ces adaptateurs ont été du pain béni pour moi, car ils m’ont permis de découvrir ces merveilles qu’ont été Chrono Trigger, Final Fantasy IV et VI, Secret of Mana (bon, celui-là est sorti en France, mais à l’époque, c’était très rare de voir arriver des J-RPG en France, avant que Final Fantasy VII ne vienne chambouler toute cette notion territoriale et ne démocratise la pratique de faire profiter au monde entier des pépites japonaises).
Première acquisition américaine pour mon adaptateur, donc, Final Fantasy IV. Je pourrais disserter tout aussi longtemps sur ce jeu tant il m’a séduit lui aussi ; un épisode romantique, aux personnages charismatiques, au scénario soigné et aux musiques magnifiques. Notez que ce jeu est le quatrième de la licence au Japon, mais comme les USA n’avaient reçu que le tout premier FF avant celui-là, ils l’ont donc tout naturellement rebaptisé Final Fantasy II.
Raison pour laquelle, suivant sur la liste aux États-Unis, le jeu dont il est question aujourd’hui, soit Final Fantasy VI, a hérité du nom de Final Fantasy III au pays de Snoop Dogg, version que j’ai commandée immédiatement.
Final Fantasy VI est, bien entendu, un J-RPG 16 bit-assez classique dans son gameplay général, reprenant la formule usuelle des combats au tour par tour chère à la série et dont énormément d’autres jeux auront repris les grandes lignes au fil du temps. Là où il se démarque, c’est dans son histoire profonde et passionnante, son humour et son sérieux à la fois (dépendant des personnages), mais aussi et surtout, sur la place de chaque personnage dans l’équipe et sur son bad-guy reconnu encore aujourd’hui comme l’un des plus grands méchants de la saga.
Le jeu, comme son prédécesseur (aux US) avant lui, fait la part belle à la fantasy, aux châteaux, aux forêts, aux étendues verdoyantes, aux lacs et océans, aux créatures souvent reconnaissables du lore FF, tout en proposant un certain nombre de passages plus orientés techno-steampunk, avec des environnements métalliques, industriels, des armes futuristes… Vous aurez même droit à tout un pan de l’aventure façon post-fin du monde, où vous pourrez parcourir les terres fleuries que vous aviez connues, désormais calcinées et à l’agonie. C’est dire si Final Fantasy VI a bénéficié d’un travail approfondi sur son background.
En témoignent certains passages marquants qui, tant de temps après, seront restés cultes pour les chanceux qui ont eu la chance de mettre la main sur ce jeu merveilleux, et qui sauront de quoi je parle en évoquant la scène du théâtre, entre autres, ou celle du train maudit.
Si Final Fantasy VI est culte, nous le disions plus haut, c’est aussi par sa manière de traîter ses personnages. On a certes une héroïne amnésique avec qui tout commence en début du jeu, mais au fil de ses aventures, elle rencontrera sur son chemin tout un éventail d’alliés qui viendront se greffer à l’équipe, et chacun, à un moment du jeu, fera comprendre qu’il est lui aussi un héros à part entière, recevant le même travail que Terra, l’héroïne, tant au niveau du caractère que de l’importance au sein du groupe (même concernant les personnages cachés, tels le ninja ou le yéti).
Point ici, donc, de schéma classique avec un héros et ses side-kicks en retrait ou faisant office de potiches, mais bel et bien une bande solide de personnes qui dépassent leurs limites et font de leur mieux pour faire face à un contexte de fin du monde écrasant. Chapeau pour l’écriture des personnages, donc, et c’est quelque chose qu’on n’avait jamais vraiment vu avant, et qu’on n’aura pas toujours revu après non plus.
Et puis, il y a l’antagoniste principal, le grand méchant, Kefka. Ressemblant à un clown un peu ridicule et drôle dans ses réflexions ou certaines scènes de comique de situation, il n’est a priori pas à prendre vraiment au sérieux, mais il ne se fera jamais vraiment oublier de vous, vous le retrouverez souvent sur votre chemin .
On pensera un peu à une sorte de Joker. Mais Kefka, derrière ses airs de guignol, est en réalité ce qui reste un des méchants les plus appréciés de la série (avec Sephiroth, probablement), mais aussi le plus cruel et meurtrier de tous. Très puissant maître de la magie, il n’hésite pas à affronter et tuer des dieux, et le nombre de ses victimes dans le jeu est nettement supérieur à celui de la plupart des autres bad-guys de la série. Une saleté, mais géniale !
Pour terminer et vous divertir, trois petites anecdotes autour de ce jeu, du vécu vrai de vrai par votre Humble Narrateur…
- Premier jeu acquis et utilisé avec un adaptateur sur la Super NES, je l’ai tout d’abord branché à l’envers, car les instructions n’étaient pas claires (en japonais). Résultat, ça a flingué la console en l’allumant… Comme j’avais la machine depuis peu, je l’ai rapportée au magasin en disant que l’orage de la veille me l’avait cramée, et j’ai réussi à en avoir une nouvelle. Ouf !
- Il existe une épée très rare dans Final Fantasy VI, qu’on ne trouve d’ailleurs qu’en un exemplaire, et qui n’est pas utilisable par tous les persos : Illumina, un monstre de puissance qu’on acquiert vers la fin du jeu. Hé bien, par un bug du jeu que je ne me suis jamais expliqué, je me suis retrouvé, les dernières heures et lors du combat final, avec une Illumina dans chaque main pour chacun de mes personnages. Autant dire que les ennemis et le boss ont pris cher !
- Import oblige avec l’adaptateur (car apparemment je n’étais pas le seul à qui c’est arrivé), une fois le boss vaincu, le jeu a freeze juste avant le générique de fin et les cinématiques venant conclure ces dizaines d’heures de bonheur… Je n’ai donc pu voir la fin de mon jeu préféré que des années plus tard, sur GBA…
Merci à vous de votre attention, et n’hésitez pas à venir nous dire en commentaire ce que vous pensez de ce jeu et des autres FF ! Voici pour vous qui avez connu cette merveille le boss-fight final. Il va sans dire que si vous n’avez jamais joué à ce jeu et comptez le faire, il serait de bon ton de passer votre chemin, sur ce coup-là…
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