Créée en 1993, la licence de football d’Electronic Arts, Fifa, est aujourd’hui un incontournable dans le paysage vidéoludique, et se classe chaque année parmi les meilleures ventes. La dernière itération du jeu ne déroge d’ailleurs pas à cette règle puisque ce sont déjà plus de 9 millions de copies qui se sont écoulées, alors qu’elle est sortie depuis une semaine seulement.
Pour mieux se rendre compte du mastodonte qu’est devenu Fifa au fil des années, il suffit de voir la hausse des profits générés par son mode de jeu phare, Fifa Ultimate Team, communément appelé FUT. En 2015, celui-ci a généré 587 millions de dollars. Quelques années plus tard, en 2018, il rapportait déjà plus d’1,1 milliards de dollars. Fifa 20 a quant à lui permis à EA d’engranger presque 1,5 milliards de dollars ! Ce mode de jeu représente à lui seul 27 % de tous les profits d’Electronic Arts. De quoi aussi bien rémunérer, par effet boule de neige, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA).
Le jeu Fifa, et plus spécifiquement le mode Ultimate Team, subit depuis quelques années les foudres des politiques et associations de nombreux pays à travers le monde. Est mise en cause toute la partie monétisée de ce mode de jeu. À l’instar des cartes Panini de notre enfance, on peut acheter des paquets de cartes virtuelles pour collectionner des joueurs, entraîneurs, stades… et s’en servir pour créer son équipe parfaite. Sauf que l’aspect aléatoire et la possibilité d’utiliser de l’argent réel pour les acquérir, notamment par des personnes mineures, est beaucoup moins reluisant et s’apparente à du jeu de casino selon ses détracteurs. Plusieurs pays ont d’ailleurs déjà légiféré, et Fifa Ultimate Team est aujourd’hui interdit en Belgique ou au Pays-Bas. Le Royaume-Uni, premier marché d’Europe, commence aussi à s’en inquiéter et de possibles mesures pourraient y voir le jour.
On peut donc légitimement se demander si ce n’est pas en partie pour ces raisons qu’Electronic Arts commence à réfléchir à la possibilité d’opter pour un nouveau nom dans ses prochains jeux de sports. C’est en effet dans un communiqué paru ce 7 octobre 2021 que l’on apprend qu’ils l’envisagent pour l’avenir.
À l’avenir, nous étudions également l’idée de renommer nos jeux de football EA SPORTS mondiaux. Cela signifie que nous révisons notre accord sur les droits de dénomination avec la FIFA, qui est distinct de tous nos autres partenariats et licences officiels dans le monde du football.
Konami a d’ailleurs tenté cette expérience récemment en changeant le nom de sa licence PES, avec la déconvenue qu’on lui connaît, eFootball 2022 étant un ratage quasi complet. Et si, en changeant de nom, EA passait son FIFA en free-to-play, avec une philosophie et/ou un business model complètement différent ? La question mérite d’être posée, et les succès indécents de Fortnite ou Genshin Impact créés sur ce modèle, pour ne citer qu’eux, doit clairement faire envie à Electronic Arts.
Ce genre de changement brutal est toujours très risqué, mais le simple fait qu’ils l’évoquent aussi ouvertement dans un communiqué de presse officiel prouve que cette réflexion est loin d’être anodine, et des changements profonds vont probablement se produire dans les prochaines années, peut-être même dès FIFA 23.
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