Bienvenue sur la face cachée de la lune, le côté sombre de l’entertainment sur lequel les chiffres et le rendement règnent en maîtres. Après un feuilleton (assez fatigant) sur le rachat d’Activision-Blizzard de la part de Microsoft et le rachat de Bungie par Sony, la tendance continue : le géant Electronic Arts (Battlefield, Mass Effect, les derniers Star Wars Jedi et n’oublions pas EA Sports…) chercherait à vendre sa peau à quelques autres géants (des discussions avec Apple, Disney ou encore Amazon ont eu lieu l’année dernière déjà), un « quelconque » rachat à hauteur de 69 milliards de dollars aurait-il un rapport avec ce soudain intérêt qu’a Electronic Arts pour sa vente ? Nous vous laissons seuls juges.
Outre les stratégies économiques et les bouleversements sensibles pour les joueurs, les exclusivités de consoles, des monopoles abusifs et autres, ce rachat par un possible GAFAM (même si Disney paraît plus probable, on y reviendra plus tard) montre bien que la diversification économique des grandes entreprises se portent désormais sur le secteur du jeu vidéo, industrie en plein essor et qui devient d’année en année toujours plus juteuse.
Amazon is not going to make a bid for Electronic Arts, sources tell CNBC's @DavidFaber. Shares of $EA surged earlier on a report citing a "rumor." pic.twitter.com/k7wk0Fy7xv
— CNBC Now (@CNBCnow) August 26, 2022
Alors, pourquoi revenir sur ces rumeurs de l’année dernière ? C’est parce que Bloomberg a publié cette semaine un article sur Bob Iger, CEO historique de Disney depuis 2005, qui déclare à demi-mot qu’il songe à un éventuel rachat d’un gros éditeur dans le secteur du jeu vidéo pour sa compagnie qui se porte plutôt mal (activité à son plus bas depuis presque une décennie, des abonnés Disney+ qui partent par milliers vers des contrées plus vertes, des promesses à Wall Street intenables, une persistance désagréable de la part de Nelson Peltz…).
Trian Fund Management (où Nelson Peltz y occupe une place de cofondateur) critique aussi vivement la stratégie de streaming vidéo de Disney : ce segment accusait 1,47 milliard de dollars de pertes au troisième trimestre 2022. Il affirme ainsi qu’elle :
« […] a du mal à gagner en rentabilité, malgré des revenus similaires à ceux de Netflix et un avantage significatif sur la propriété intellectuelle. »
Le travail sur Star Wars Jedi: Survivor (2019) a été fait main dans la main avec Electronic Arts et les droits cédés temporairement ont certainement permis des retombés bienvenues pour Disney (le lancement de la première semaine était déjà 30 % supérieur à celui de Fallen Order en 2019). Si les droits détenus par Disney sont colossaux (Marvel, Star Wars, pour ne citer qu’eux), Bob Iger et son entourage semblent flairer le potentiel vidéoludique et surtout le potentiel économique de telles franchises.
Rien que pour les mois à venir, on rappelle qu’Ubisoft planche sur un certain Star Wars Outlaws et des rumeurs circule sur un FPS chez EA ancré dans l’univers Star Wars (dirigé par Peter Hirschmann, sous-directeur sur Star Wars Force Unleashed sorti en 2008) et on sait que ce n’est pas près de s’arrêter.
Bob Iger se trouve dans une tourmente réelle : le rachat de Hulu et de BAMTech qui a certainement mis du plomb dans l’aile du budget de la compagnie et une grève du cinéma persistante qui a désormais gagné le monde du jeu vidéo ne facilite pas non plus la vie du CEO qui a donc la tâche ardue de sauver le géant aux pieds d’argile qu’est Disney.
Avec déjà un pied glaiseux dans le monde du gaming, Disney y joindra t-il le deuxième pour consolider ses appuis ? Mais une question nous taraude, car bien qu’elle ne semble pas être primordiale pour EA et Disney, elle l’est pour nous : une union purement vénale accouchera-t-elle de bons jeux ?
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