Loin de nous l’idée de plomber le moral mais 2024 est déjà l’année la plus mortifère pour l’emploi dans l’industrie du jeu vidéo, et plus précisément toutes les petites mains qui les fabriquent et les promeuvent. Pourtant, certains studios, malgré des licenciements encore récents, ne semble pas se gêner pour octroyer des bonus substantiels aux têtes dirigeantes, à l’instar d’Electronic Arts.
En effet, pas moins de 60 millions de dollars auront été distribués aux dirigeants de l’entreprise américaine. Cerise sur le gâteau, Andrew Wilson, CEO d’EA, aura perçu à lui seul presque la moitié de cette somme. Même si l’on reconnaît le stress et les responsabilités qui accompagnent ces postes, on ne peut s’empêcher d’y voir un grand mépris à l’égard des 800 personnes remerciées en 2023 et des autres 670 postes fermés en février 2024.
Toutefois, une lueur d’espoir dans cette noirceur ultra-libérale persiste, les actionnaires s’interrogent de plus en plus sur la finalité de leurs investissements. Déjà avec Bobby Kottick, personnage que l’on ne présente plus, certains actionnaires s’inquiétaient de voir le salaire du CEO indexé sur le cours des actions d’Activision-Blizzard, en plus de son salaire déjà très confortable. Peu convaincus de l’utilité de financements qui finissent toujours dans les mêmes poches, les actionnaires deviennent dubitatifs.
Il faut dire que ces licenciements inquiètent et ne font que souligner l’hypocrisie derrière ces fermetures qui seraient dues à des rendez-vous manqués, à des jeux pas assez rentables. La réduction de la masse salariale est avant tout un moyen de thésauriser et « d’optimiser » son entreprise, succès ou non. Lorsque l’on accorde si peu d’intérêt aux vies que l’on transforme avec la perte d’un emploi, surtout aux USA ou les aides restent précaires, on ne peut être surpris par cette nouvelle, pourtant, l’indignation monte.
En témoignent les récentes fermetures chez Xbox, véritable brèche dans l’image de la firme américaine que l’entreprise essaye toujours de colmater, avec IGN pour l’épauler. Cette inégalité et ce manque de logique creusent le fossé entre ces géants du jeu vidéo et les joueurs. La confiance s’érode et la fatigue devient une constante lorsque l’on épluche les news de cette industrie qui semble péricliter et naviguer pour les intérêts de quelques privilégiés.
Si tout ceci appartient plus à une idéologie politique dont nous avons conscience que d’un bilan comptable dont nous n’aurons jamais les chiffres exacts, nous pensons tout de même que nous pouvons nous interroger sur l’équité de cette affaire avec d’une part un bonus annuel pour le CEO d’EA de 25 millions de dollars et de l’autre, 1 470 personnes qui gardent leur emploi.
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