Nous entrons dans la dernière semaine d’août, période qui sonne le glas de la Gamescom 2024. Cette édition a, encore une fois, été riche en jeux de tous genres et de tout horizons. Revenons sur l’un d’entre eux qui nous a marqués, aperçu subrepticement lors d’un des lives du Future Games Show : le jeu de cartes tactico-narratif Crown Gambit et l’annonce de son édition par Playdigious Originals, accompagnée d’un trailer à la direction artistique toujours aussi somptueuse (qui n’a pas manqué de remplir nos petits cœurs français de fierté).
Développé par le studio rennais Wild Wits, déjà remarqué avec Aetheris, leur précédente production à la proposition artistique radicale, Crown Gambit résulte d’un Kickstarter ayant récolté 30 000 € durant l’été 2023. Parlons tout de suite de l’éléphant dans la pièce : la direction artistique singulière du titre et son character design. Une dark fantasy, mise en images par l’artiste Gobert, faisant écho (comme bien souvent) à l’œuvre de Gustave Doré et à celle de Kentaro Miura (Berserk), plus particulièrement aux apôtres rassemblés par Griffith et leurs armures extravagantes, cachant toute la noirceur du monde.
La vision d’un monde sombre et oppressant de Crown Gambit, ses intrigues politiques et ses personnages aux mille nuances de gris nous rappellent aussi les écrits et mondes développés par Andrzej Sapkowsky (The Witcher), et ceux du compatriote oublié de H.P. Lovecraft : Clark Ashton Smith. Des inspirations fort réjouissantes donc, le tout infusé de folklore breton et celtique.
Le royaume de Meodred est en proie à une crise politique, engendrant chaos, révoltes et conspirations pour s’emparer du trône. Nous incarnerons trois paladins aux caractères et névroses bien marqués par les affres de la vie, devant choisir leurs alliés parmi les différentes maisons de la noblesse et les prétendants à la couronne, ayant visiblement tous de sombres secrets à cacher.
Nous sommes donc face à un jeu de cartes évoquant forcément Foretales par sa dimension narrative, celui-ci étant plombé par une boucle de gameplay bien trop répétitive. Ici, l’aventure semble beaucoup plus organique et protéiforme que ce dernier, Crown Gambit se démarque par les conséquences issues des choix du joueur : chaque paladin a voix au chapitre au travers de saynètes à choix multiples, qui influenceront la suite de l’aventure.
Un combat se déroule sur un échiquier de taille et de forme variables, avec des ennemis et nos trois protagonistes, chacun ayant leur propre deck à construire et une main de départ. Le positionnement, ainsi que notre plan de jeu pour chaque tour, sont des éléments clés de la victoire, surtout dans le but d’économiser un maximum de points de vie sur la durée.
L’une des originalités du titre réside dans sa mécanique de « Grâce Ancestrale ». Chaque carte possède un second effet dévastateur qui, à chaque utilisation, est retirée du deck pour le reste du combat et sème les graines de la folie dans l’esprit de nos héros (chaque paladin ayant sa propre jauge de « démence »), pouvant entraîner des crises de nerfs lors des dialogues, à la manière de Darkest Dungeon et de sa gestion de la santé mentale.
Pour équilibrer cette mécanique, des reliques peuvent être trouvées au cours du jeu, nous offrant le choix d’acquérir de nouvelles compétences ou de les détruire pour nous libérer de l’influence des Ancestraux.
Dans un genre déjà bien représenté dans l’industrie, Crown Gambit a clairement une place à prendre avec sa prédominance de la narration et de l’impact des choix et des actions du joueur. Ajoutant à la simplicité d’un Foretales, la profondeur des combats d’un Slay The Spire, tout sur le papier promet une expérience fun, intéressante et équilibrée, enrobée d’une identité visuelle forte et radicale. Nous avons hâte d’avoir la nouvelle production de Wild Wits entre les mains, qui sortira sur PC en 2025.
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