Pour approcher correctement Eiyuden Chronicle: Rising, il faut se pencher sur Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes, le vrai jeu attendu. Car en réalité, il s’agit d’une introduction censée nous faire patienter jusqu’à la sortie du véritable opus fixé à l’année prochaine, une sorte de préquel posant les bases de l’univers. Mais pourquoi tant de moyens autour du titre ? Eiyuden Chronicle est en fait un projet Kickstarter (très) réussi mené par des vétérans du jeu de rôle japonais tradtionnel. On vous le donne en mille, ceux à l’origine de la trop méconnue saga Suikoden. Oui, Yoshitaka Murayama et Junko Kawano dirigent le projet, et on ne peut pas rêver mieux.
Développer un jeu convenablement demande du temps, surtout quand l’attente est importante. Il faut dire qu’une armée de joueurs ont répondu présents pour financer ladite campagne. Certes, le studio a maintenant tous les moyens nécessaires pour mener à bien son projet (et bien plus), mais la pression est de mise. Et pour faire patienter tout ce beau monde, rien de mieux qu’une mise en bouche nommée Eiyuden Chronicle: Rising.
(Test du jeu Eiyuden Chronicle: Rising sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur)
L’appel de l’aventure
Contrairement à Hundred Heroes et ses combats au tour par tour, Eiyuden Chronicle: Rising est un action-RPG des plus classiques. Si vous cherchez de l’innovation ou de l’inattendu, passez votre chemin. Si vous cherchez une claque graphique ou une prise de risque de la direction artistique, repartez d’où vous venez. Ce dernier transpire le jeu de rôle traditionnel par tous les pores et ne souhaite en aucun cas s’en détacher, un parti pris totalement assumé qui fera la part belle aux nostalgiques du genre.
Pour bien comprendre le classicisme dont on vous fait part, laissez-nous vous conter son scénario tenant sur un timbre-poste. Une héroïne au passé mystérieux débarque dans un hameau perdu dans la montagne. Elle se dit en quête d’aventures et d’artefacts magiques. Sans réelle raison, celle-ci va aider les habitants à développer le village. Voilà. Peut-on faire plus simpliste ? Alors oui, il y a quelques détails supplémentaires et rebondissements plaisants, mais ne vous attendez en aucun cas à de la profondeur.
La simplicité n’est pas obligatoirement un défaut, loin de là. On se doit juste de préciser à quoi nous avons affaire. Dans une époque où nos jeux vidéo se veulent de plus en plus complets et complexes dans leurs mécaniques, Eiyuden Chronicle: Rising revient à la base de la base en prenant le strict minimum.
En résulte un titre certes très limité, mais réussi dans ce qu’il propose. Et c’est tout l’objectif d’une introduction, non ? Mieux encore, cette austérité voulue fait un bien fou (du moins, un certain temps). Pas besoin de réfléchir, pas besoin de tout planifier. On suit l’aventure comme elle vient, et c’est fort agréable.
Le revers de la médaille
Dans la première partie, on vantait les mérites de la simplicité, rendant Eiyuden Chronicle: Rising honnête et plaisant à parcourir. Mais quel est le pire ennemi du trop simple ? L’ennui. Plus les mécaniques de gameplay sont limitées, et plus on en fait vite le tour, ce qui risque d’instaurer une certaine redondance. Malheureusement, Eiyuden Chronicle: Rising n’y échappe pas.
Mais. Oui, il y a un mais à souligner. Le commentaire ci-dessus est surtout vrai si on s’amuse à compléter toutes les quêtes secondaires (et il y en a un sacré paquet). Si vous vous focalisez sur l’histoire principale, la redondance ne devrait pas vous atteindre. Avec une durée de vie assez faible (environ une douzaine d’heures), l’ennui peine à s’installer de justesse. Et encore une fois, sa maigre durée de vie pour le genre ne pose aucun problème étant donné son contexte (et son prix affiché).
Avant de conclure, on se doit de mentionner deux efforts honorables. Pour présenter le premier, nous nous devons d’expliquer un tant soit peu le gameplay. Eiyuden Chronicle: Rising est un action-RPG en vue 2D composé de trois personnages jouables aux capacités différentes : une voleuse portée sur la rapidité, un mercenaire aux coups lourds et une magicienne.
Il faudra ainsi jongler entre leurs compétences pour venir à bout des hordes d’ennemis. Avec un bon timing, il sera même possible d’effectuer une attaque de liens, autrement dit une attaque coopérative multipliant les points de dégats infligés. Très vite, cette mécanique deviendra votre salut pour avancer efficacement. Les attaques de liens sont plutôt bien pensées et incitent à utiliser les autres personnages. Un bon point à souligner, donc.
Second point à aborder : la musique. Que serait un RPG sans une bonne OST ? Eiyuden Chronicle: Rising s’en sort dignement et arrivera même à vous faire chantonner quelques refrains une fois la console éteinte. Pas de chef-d’oeuvre à l’horizon, mais un travail plus qu’honnête à saluer.
Eiyuden Chronicle: Rising remplit sa part du contrat haut la main. En se focalisant sur l’essentiel, le jeu parvient à accompagner les premiers pas des joueurs en quête d’aventures. Pas d’innovation, tout dans la simplicité, la recette fonctionne parfaitement.
Et surtout, il ne prétend jamais être plus. Une simple invitation à un début d’aventure qui prend une plus grande ampleur sur sa fin. Rien de plus, rien de moins. On passe maintenant au plat de résistance ? Vivement Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes !