Suite au très beau succès de Life is Strange premier du nom, beaucoup de joueurs attendaient impatiemment la suite des aventures de Max Caufield. Alors oui, certains d’entre eux ont été très déçus lorsqu’il fut annoncé que le deuxième épisode n’allait pas prolonger l’histoire de Max, et à toutes ces personnes nous conseillons vivement de se pencher sur la bande dessinée dont nous allons parler aujourd’hui : Life is Strange L’Effet Papillon.
Autant prévenir de suite, si vous n’avez pas fini le jeu et que vous comptez le faire, ne lisez pas ce qui va suivre, car cela va spoiler sans demi-mesure les événements narrés dans Life is Strange, dont sa conclusion. Vous l’aurez donc compris, cette BD s’adresse avant toutes choses aux fans du jeu et ne pas l’avoir fait limite grandement la compréhension de cette dernière. Alors si vous n’êtes pas au fait du déroulé de l’histoire jusqu’ici, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Code Quantum
Un an après les événements dramatiques qui se sont déroulés à Arcadia Bay, Max Caufield et Chloé Price habite désormais à Seattle, ville dans laquelle elles essaient tant bien que mal de tourner la page et vivre leur vie. Alors que tout semblait aller pour le mieux, et ce malgré le traumatisme toujours présent dans l’esprit des deux jeunes filles, un nouvel événement surnaturel vient rompre cet équilibre si précaire. Max est victime de sortes d’hallucinations paraissant plus vraies que nature.
Ces dernières semblent refléter plusieurs réalités parallèles dans lesquelles les choix qu’a faits la jeune photographe en herbe un an plus tôt n’ont pas amené aux mêmes conséquences par la suite. Pour comprendre et tenter de mettre un terme à ce phénomène qui va de mal en pis, Max et Chloé décident de se rendre à Arcadia Bay, là où tout a commencé.
Les choix et leurs conséquences
Si vous ne connaissez pas Life is Strange, ou très peu, et que vous n’avez pas tenu compte de notre avertissement quelques lignes plus hautes, voici un petit et très bref résumé de ce dernier. On y incarne Max Caufield, jeune étudiante fraîchement revenue dans sa ville natale d’Arcadia Bay pour y rejoindre l’académie de Blackwell, afin d’y étudier la photographie. Elle revient alors qu’une adolescente du nom de Rachel vient de disparaître et voit sa meilleure amie, Chloé, mourir sous ses yeux des mains de Nathan Prescott.
Sous le choc, elle se découvre des pouvoirs qui lui permettent de rembobiner sur un cours instant le temps, ce qui lui permet de sauver son amie. Ensemble, elle décide alors de découvrir ce qui est advenu de Rachel et de percer certains mystères de la ville d’Arcadia Bay, ce qui amènera Max vers un choix final cornélien, celui d’empêcher qu’une terrible tempête s’abatte sur la bourgade ou de sauver une nouvelle fois Chloé de la mort.
La bande dessinée, scénarisée par Emma Vieceli, démarre donc de l’une des fins du jeu, celle dans laquelle Chloé survit et que la tempête s’abat sur Arcadia Bay. Prenant le choix de débuter un an jour pour jour après le dénouement des premières aventures de Max et Chloé, le récit nous entraîne dans une intrigue intéressante et mystérieuse avec toujours ce petit côté surnaturel qui sied élégamment à Life is Strange. Si l’histoire est bien écrite et bien menée, offrant quelques très jolis moments et d’autres assez intenses, ce sont bien les personnages de Max et Chloé qui passionnent tout du long. On nous propose ici un voyage dans le jour d’après, de retrouver deux personnages meurtris par leur passé commun et qui tentent de reconstruire leurs vies sans jamais s’abandonner.
Le duo est toujours aussi solide et l’évolution de leur relation passionne. On se prend même de tristesse lorsque l’on voit revenir certains personnages appartenant à une timeline différente de celle que l’on suit principalement. On est baladé d’une réalité à une autre et si cela peut perturber au départ, on se prend vite au jeu et l’appréhension monte à mesure que les choses empirent. Et mine de rien, heureusement que les deux jeunes filles détonnent un peu, car le reste des personnages, on parle ici des petits nouveaux, sont très clichés et ne captivent à aucun moment, ils ne font office que de seconds couteaux illustrant la nouvelle vie que tente de construire les deux héroïnes.
Cependant, il nous appartient aussi de rappeler que le jeu de Dontnod marchait sur ces clichés et cela ne gène en rien. Bien au contraire, le ton, les personnages et l’intrigue de Life is Strange L’effet Papillon s’harmonise sans fausses notes avec ce que l’on connait du jeu. Il est aussi très appréciable de pouvoir voir, grâce aux réalités alternatives, d’autres univers dans lesquels les choix de Max ont amené d’autres conséquences, comme la mort de Chloé, la survie de Rachel ou encore une ville d’Arcadia Bay qui n’a pas été victime de la tempête. Cela parlera surement aux joueurs et aux choix qu’ils ont eux-mêmes effectués, leur donnant un aperçu du futur qu’ils ont créé.
Alors oui, ce premier tome est franchement plaisant et emballant tant le matériel de base est respecté et tant l’auteur semble avoir compris ce qui fait l’essence de Life is Strange. Et on ne peut que conseiller aux fans du jeu de se jeter sur cette bande dessinée qui saura les ravir, car c’est à eux que s’adresse avant tout l’oeuvre.
Ensuite, il nous appartient aussi de parler du dessin. On le sait, Dontnod avait effectué un travail d’orfèvre sur la direction artistique de Life is Strange, faisant appelle à de nombreux artistes pour rendre son jeu unique de ce point de vue. En ce qui concerne L’effet Papillon, les choses sont un peu plus compliquées. Les dessins de Claudia Leornardi sont certes très beaux, mais aussi extrêmement classiques. Hormis quelques plans très inspirés, on reste dans le ton comics habituel et on regrette une prise de risque minimale durant la majeure partie du récit. Les couleurs, le design des personnages ou encore les décors n’ont rien de bien original et on perd même le côté pastel du jeu, ce qui est fort dommage. Les différentes vignettes manquent parfois un peu de dynamisme aussi, alors encore une fois, c’est joli et bien dessiné, mais cela manque d’un petit quelque chose pour sortir du lot.
Une BD pour les fans
Vous l’aurez compris, nous avons véritablement apprécié la lecture de Life is Strange L’effet Papillon. Retrouver Max et Chloé est un réel plaisir et l’intrigue développée est des plus intéressantes. Le développement psychologique de nos deux amies suite au traumatisme vécu un an plus tôt est l’un des points forts du récit, alors que l’apport d’une sorte de multivers est une très bonne idée faisant écho aux choix des joueurs dans le titre de Dontnod. Hormis nos quelques réserves sur la partie dessinée, même si, on le répète, c’est fort joli, on ne peut que se réjouir de découvrir la suite de cette nouvelle histoire à paraître prochainement, car sachez-le, les actions de Max ont des conséquences…
- Life is Strange Tome 1 : L’effet Papillon
- Éditeur : Urban Comics – Urban Games
- Date de parution : 06/2019
- Prix conseillé : 14, 50€
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