Ok, là, on a clairement décidé de prendre des sacs de purin en plein visage en s’attaquant au beau Geralt de Riv. Enfin bon, qu’à cela ne tienne, l’intégrité rédactionnelle avant tout. Car oui, le troisième opus sorti sur console est un succès indéniable, il représente un boulot de dingue, et reste encore à ce jour une véritable prouesse technique. L’occasion pour nous d’aller chercher la petite bête bien loin dans ce 5 avis impopulaires sur The Witcher 3 (de manière complètement subjective, bien entendu).
- Les combats
Reprenons les bases. Oui, l’esquive, les potions, la garde et tout le tintouin, c’est chouette. Mais soyons honnête, passé un certain niveau, il n’y a presque plus de plaisir à se battre tant le système est simple. Une simplicité d’autant plus prononcée que finalement, entre un brigand lambda et Caleb Menge par exemple, l’on ne sent pas la différence. Le son de cloches est plus ou moins identique avec les monstres. Car si leurs patterns sont différents, il n’y a pas non plus 36 manières de les occire. Il y a certes pendant une partie du jeu une phase de préparation nécessaire, toutefois, il n’y a pas différents moyens de les affronter (sauf quelques rares exceptions). « Comment améliorer le système de combat ? » direz-vous. Eh bien, en piochant du côté de Dragon’s Dogma par exemple, afin de ramener un vrai sentiment de progression dans les combats. Et pourquoi pas (dans un autre registre) le dernier God of War ? Tout n’est pas transposable, répondrez-vous. Oui, vous avez raison, mais force est d’admettre qu’un système plus poussé de progression de compétences et non simplement de statistiques aurait permis à The Witcher 3 de s’ancrer encore plus dans la légende.
- La dépression
Le jeu The Witcher 3, il faut l’avouer, n’est pas conseillé aux dépressifs. Je veux dire, outre Geralt qui boit sans arrêt et qui arrive à ken une fois sur une, le reste du continent ne vit pas la FastLife (quoique au sens propre…). De l’histoire made in Misérables en passant par des musiques dignes d’un Benjamin Biolay en bout de course, une grande partie de l’ambiance créée par CD Projekt en appelle au nœud coulant. Et accrochez-vous, car les conséquences de vos actes sont rarement pour le meilleur. Génocide, pendaison et cuisson d’enfants à basse température, tel sera votre pain quotidien. Et on ne parle même pas de la météo. Que ce soit à Velen, à Novigrad, ou à Skellige, vous aurez à chaque fois l’impression d’être à Brest en automne. Bref, The Witcher 3 en cas de déprime, c’est génération nan nan.
- Les mers
Oui, on crache allègrement dans la bonne soupe qu’est The Witcher 3, mais n’avez-vous pas ressenti, après l’immense joie de voir une belle queue de « baleine » sortir de l’eau lors de votre premier voyage en barque sur l’Archipel de Skellige, la déception, en découvrant qu’il n’y a en fait strictement aucun monstre/animal marin sous l’eau ?
Et là, on ne parle que de voir des bêtes immenses, même pas de les combattre ! Car ô combien on aurait aimé pouvoir donner des coups de poing dans l’eau, ou au moins lutter un peu, parce que le Geralt, une fois qu’il n’a plus pied, il ne sait plus se battre (OK, il sait toujours tirer à l’arbalète) ! Ce qui finalement, lorsqu’on se réfère à mon point plus haut, ne change pas grand-chose, étant donné l’absence absolue de vie sous-marine (excepté les noyeurs).
Sans forcément aller dans l’excès, quelques créatures marines, pour des batailles sur un bateau (comme lorsqu’on traverse la mer pour arriver à Skellige), auraient été bienvenues dans le monde déjà pas très sûr de Geralt de Riv, et auraient ajouté une tension bienvenue à nos épées sur notre petit navire en bois.
- L’inventaire
Dans un jeu aussi complet que The Witcher 3, on ne peut pas être au top partout. Et c’est le cas de l’inventaire, cette purge sans nom. Quel agacement chez le marchand d’avoir à regarder plusieurs fois si nous avons déjà tel ou tel ingrédient avant de l’acheter. De plus, le jeu régale en nous proposant de nous éclater la rétine sur une police taille 6 qui rendrait myope un aveugle. Ah, et petite cerise sur le gâteau, l’impossibilité de mettre en mode « recherche » plus d’un ingrédient pour potion dans les menus commerce.
(Cadeau, lien pour un ophtalmo sur Paris : Super ophtalmo paris wouah.)
Pour faire simple, quand vous voyez une note de 19/20 pour The Witcher 3, eh bien le 1 restant, c’est pour l’inventaire.
- Il a détruit l’ensemble de la concurrence
Clairement, quiconque jouera à The Witcher 3 ne pourra toucher à aucun jeu de la concurrence tant CD Projekt vous en mettra plein les manettes. Alors, oui, merci les gars, vous nous avez fait rêver 400h, mais derrière, on ne peut plus jouer sans comparer nos prochaines aventures à celle que vous nous avez proposée.
C’est ici que l’on se rend compte que l’excellence ne devrait rester qu’une quête, puisque achevée, elle n’offre plus de place à la surprise. De surcroît, une fois la pilule de perfection consommée, il est impossible de ne pas ressentir un manque de sensation, tant cette drogue si douce et pure nous a élevé l’âme et l’esprit pendant de nombreuses heures. Nous restons donc béât, incapable de palper le bout d’un joystick, tremblant à l’idée que notre périple vidéoludique s’achève enfin, heureux et terrifié que nous sommes d’avoir pu profiter de cette expérience ultime du jeu vidéo.
Vous remettez ensuite le CD dans sa boîte, et vous replacez cette dernière dans votre bibliothèque de joueur, vous persuadant que jamais plus vous ne serez ébahi et surpris par la richesse d’un jeu… Enfin… Jusqu’à The Legend of Zelda: Breath of the Wild.