Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas, tout comme notre 5 avis impopulaires sur Dragon Ball, qui pour une fois comporte des hésitations (eh oui, on hésite aussi chez nous).
Végéta est un débile
J’aurais pu parler des Saiyen en général, mais niveau titre putaclic, c’est moyen, et moi, la prostitution de la souris, j’adore ça.
S’il est de notoriété commune que Goku est une andouille de Guémenée (ou de Vire, selon votre penchant pour la boisson), Végéta a toujours eu la chance de paraître plutôt malin. Toutes proportions gardées, car rappelons quand même que le plus malin du groupe est sensé être Piccolo, aka le Namek tout juste ressuscité pour récupérer les Dragon Balls, mais qui va quand même aller se faire éclater les ligaments croisés pas Freezer.
Bref, pourquoi Végéta donc ? Primo, il est le dernier prince saiyan. Il a quand même la lourde responsabilité de toute une race sur les épaules, et pourtant il trucide littéralement les derniers représentants de son peuple (coucou Nappa). Et malgré ses très très nombreux rappels concernant son supposé statut de prince d’une planète complètement morte, il n’a pas pensé à un seul moment à ressusciter ses pairs à l’aide des Dragon Balls. C’est sûr, c’est plus simple d’être le prince d’un bouseux de Saiyan de la Terre et de trois/quatre métisses.
D’ailleurs, si Végéta était un peu moins stupide, il saurait qu’il n’est plus prince depuis longtemps, mais bien roi.
Secundo, ce que l’on assimile à de la fierté n’est rien d’autre que de la débilité profonde (et là pour le coup, le reste de la bande n’est pas mieux). Trunks revient du futur au péril de sa vie, pour prévenir que des cyborgs vont transformer les Z-warriors en happy meal dans 3 ans. Bulma, dans un éclair de lucidité rare, propose de tuer directement le Dr Gero, afin de ne pas avoir de problème #MinorityReport. Et Végéta qui refuse tout de go, prétextant qu’il pourra gagner. Hilarant quand on sait que Trunks qui lui était déjà un Super Saiyan à l’époque n’avait pas réussi à leur tenir tête. Un seul mot résume la situation : stupide (bon OK, il a éclaté C-19, mais cela ne change rien au problème de base, on peut être très débile, et très fort en même temps).
Tertio, il déteste Freezer, qui a asservi son peuple, et tué sa famille, sa bataille, fallait pas qu’elle s’en aille, who ho ho. Pourtant, il continue toujours de porter son armure de combat made in Freezer Army. Du grand n’importe quoi.
Dragon Ball GT a de très bons arcs
Les fans de Dragon Ball sont très variés dans leur approche et appréciation de l’œuvre de Maître Toriyama. Quand certains seront admiratifs des premiers arcs avec Goku enfant, d’autres ne jureront que par la triade majeure de la deuxième partie du manga représentée par Freezer-Cell-Buu. Et les remarques sur Dragon Ball GT et Dragon Ball Super ne font que confirmer la disparité des attentes du public.
Aujourd’hui c’est un passe-temps de cracher sur GT, parfois à raison, mais hélas souvent à tort. Les fans s’écharpant sur des détails fumants qui presque à eux seuls ont tourné la partie GT en dérision, comme la moustache de Végéta, Giru le robot agaçant ou a un doublage pas folichon.
Pourtant l’idée de rajeunir Sangoku est certainement ce qui pouvait arriver de mieux à un personnage qui est arrivé au bout de son évolution, et dont les joutes futures pourraient ne plus être intéressantes si l’on décidait de simplement lui faire enchaîner les power up *quinte de toux*.
Dragon Ball GT met donc en avant un Goku jeune qui repart en vadrouille pour retrouver des Dragon Balls, dans une ambiance digne des débuts de la série. Ceux s’étant simplement attachés à la partie Z du manga ne peuvent donc pas comprendre l’hommage certes parfois maladroit mais entier de cette première partie.
Ensuite, il est impossible de parler de GT sans évoquer l’arc Baby, sans aucun doute l’un des meilleurs tous DB confondus, avec l’un des rares antagonistes de la série à avoir un peu de profondeur et de véritables motivations. Seul Zamasu lui tient la dragée haute en matière de background.
Et enfin, mettre en porte-à-faux les Dragon Balls est juste génial. En effet ces dernières étant trop utilisées, l’on a pu constater un effet pervers qui est réellement bienvenue dans la série.
Bref si vous n’aviez jamais essayé GT, foncez.
FighterZ n’est pas le meilleur jeu DBZ
Au fil des années d’innombrables jeux estampillés DBZ ont franchi les portes de nos chambres d’ados. Et parmi ces derniers, deux types ont finalement joué face à face dans le cœur des fans : les Budokai et les Tenkaichi. Aujourd’hui, leurs successeurs spirituels s’affrontent de nouveau sous les noms de FighterZ et de Xenoverse.
Quand on pense aux hordes de fans qui se paluchent encore les joysticks devant Xenoverse 2 sans avoir touché un Tenkaichi, on est en droit de déprimer. 2 générations avant tout ce que faisait Xenoverse, Tenkaichi le faisait déjà en mieux. Poursuites, combos, coups chargés, roster et j’en passe, tout était mis en place pour retrouver des sensations dignes de la série. Donc déjà, les Xenoverse sont out.
Ensuite les Budokai ont été de bons jeux de combats (surtout le 3), mais ne permettaient pas de sentir le souffle délicat d’un Final Flash esquivé de peu latéralement, contrairement à Tenkaichi (le 3 j’entends). Vient ensuite et enfin le fabuleux FighterZ. Doté d’une D.A à faire bander un Namek, le jeu impressionne par son rendu graphique. Les sensations manette en main sont elles aussi prodigieuses. Mais, et c’est un vrai mais, une série aussi affamée d’espaces que Dragon Ball ne peut plus se contenter d’adaptation en combat 2D sans paraître frustrante. Alors, oui, l’effet de dessin animé de FighterZ est incroyable et le gameplay est vraiment plaisant, mais cela ne fait pas de FighterZ la meilleure adaptation en jeu Dragon Ball, à défaut d’en être le meilleur soft de combat pur et dur.
Tenkaichi 3 remporte donc le championnat.
Le dessin perd un peu en saveur avec le temps
Le dessin de Toriyama, tel celui d’Eichiro Oda, talentueux mangaka de One Piece, est reconnaissable au premier coup d’œil tant celui-ci est atypique comparé aux standards du genre. Que l’on aime ou pas, ces derniers font partie intégrante du légendaire de Dragon Ball. Toutefois, les fans, les vrais, savent qu’à partir de l’arc Cyborg, le dessin devient moins rond, un peu plus chirurgical, et bien plus mature.
Or, jusqu’à présent, c’était une sorte d’immaturité que représentait Dragon Ball, de part son humour naïf, parfaitement représenté par son protagoniste principal : P’tit Son.
Certes l’évolution du dessin est logique, car Dragon Ball a pris une tout autre dimension avec l’essor des Super Saiyen et leurs attaques capables de pulvériser la Terre en un coup de bras, mais elle me sort en tout cas de ce qui me plaisait initialement dans Dragon Ball, l’humour décapant, et l’insouciance un peu fantastique des personnages et de leurs péripéties. L’époque « Z » nous éloigne doucement mais surement de cette épopée onirique fièrement portée par les premiers arcs, pour nous plonger dans le bain des adultes, qui est certes impressionnant, mais dans un esprit différent. Pas d’hypocrisie ici, j’ai bien entendu le poil qui se hérisse lors des affrontements titanesques des derniers arcs, et je prends un plaisir incommensurable à suivre des histoires où la réflexion a laissé place à l’émotion, primaire peut-être mais toujours efficace et bien amenée, des joutes de Goku et compagnie.
Mais le dessin d’avant me manque parfois. Ces oreilles incroyablement trop grandes me manquent. La disparité des personnages, et leurs différentiations en fonction de leur technique, et non de leur puissance, me laisse aussi exsangue.
Par le dessin, c’est bien plus qu’une atmosphère qui change. C’est une vision, une narration complète qui évolue. Nous évoluons avec l’auteur tout au long de son œuvre, avec plaisir, bien entendu, mais une fois le recul pris, et lors de de nos 2ème ou 3ème lectures on ressent de plus en plus cet écart.
Et le dessin pour moi est clairement ce qui me laisse le plus orphelin de cette première partie.
Freezer, Cell et Buu sont-ils géniaux ou bien de simples sacs à puissance ?
Dans cette partie de 5 avis impopulaires sur Dragon Ball, je vais enchaîner les contradictions internes sur le trio de boss de fin de game que sont Freezer, Cell, et Buu.
Aujourd’hui, ils sont – dans l’imaginaire collectif des fans – les plus grands méchants de DB, et au même titre que les héros, sont entrés au Panthéon des Légendes du manga. Mais, et c’est un grand mais, dans le fond, sont-ils de bons méchants ? Et surtout, comment pouvons-nous juger de la qualité d’un antagoniste ?
Tout d’abord, le but principal de l’antagoniste, c’est d’être un obstacle au but du héros. Dans notre cas, protéger la Terre et ses habitants, ou venir en aide aux opprimés. Simple, mais efficace. C’est un contrat rempli pour les 3, qui à grands coups de massacres sur Terre et Namek ont permis à nos héros de se mettre en valeur, et de faire leur boulot.
Ensuite, un bon antagoniste se juge sur la menace qu’il représente pour nos héros (et pas forcément pour l’univers de ce dernier). Si Freezer incarne parfaitement cette menace ultime à une époque ou Goku faisait ses débuts dans l’Univers, c’est déjà moins le cas pour Cell, qui bien qu’extrêmement puissant, n’est apparu comme une menace que lors de sa résurrection sortie du cul, et pour Buu, c’est inexistant, car à aucun moment le danger n’a été ressenti (bien qu’il ait massacré l’ensemble de la planète ou presque). Alors, je vois d’ici les Jean-Guy rageurs yoyoter de la touffe en si bémol, donc tout d’abord, on respire, et ensuite, on se pose les bonnes questions.
Pourquoi ces 2 derniers personnages qui transpirent la puissance et le charisme échouent-ils dans leurs rôles de menace ? Peut-être tout d’abord par le principe et le fonctionnement de ces derniers. Dans Dragon Ball, à partir de l’arc Saiyen, le manga raisonne beaucoup plus par « puissance pure» que par le passé. Nous découvrons donc de manière rapide, les différents niveaux de puissance des héros et de leurs ennemis, ces derniers n’étant que surenchères. Et si la sauce prend facilement dans l’arc Saiyen, puis Freezer, c’est parce que les évolutions sont encore logiques en termes d’échelles. On ne parle plus simplement de la Terre, mais de l’Univers tout entier, et Goku en est encore à une phase d’apprentissage, avec la fin de l’entrainement de Maître Kaïo. Nous nous retrouvons donc avec un héros qui doit se mettre au niveau de l’ampleur de son environnement, ce qui implique de facto, de nouveaux codes, et une montée en puissance crédible.
Là ou les deux autres échouent, c’est parce que l’on régresse dans l’environnement dans un premier temps, puisque l’on revient à l’échelle de la Terre (même si les ennemis viennent du turfu ou du fin fond du cul de l’univers). Puis dans un second temps sur l’absence de mise en danger de nos héros, qui devrait nous provoquer cette sensation de « on est cuit Maurice ». Cell passe son temps à se faire exploser les miches jusqu’à atteindre sa forme parfaite, et Buu devient une menace inexistante dès l’apparition des Potalas, bien que nos blaireaux de saiyen rechignent à l’utiliser de nouveau. De plus, après avoir vaincu le supposé maître incontesté de l’univers (Freezer), comment avoir peur du reste ? D’autant plus que la désacralisation du Super Siayan, via la multiplicité de ces derniers, ainsi que le changement de statut, passant de transformation ultime et légendaire à niveau CP de la puissance made in DBZ, nous fait perdre pied sur les notions de puissance.
Car c’est aussi pour cela que je n’admire plus autant les grands méchants de Dragon Ball, qui n’ont que pour seule et unique différence d’être plus puissant que l’ennemi précédent (attention, je ne parle ni de Super, ni de GT, ni des films). Ce qui en soi ne serait pas un problème si ces derniers ne manquaient pas de profondeur. Or, entre un résidu de fond de cyborg qui passe son temps à se faire chier, et un chewing-gum qui a autant de vocabulaire qu’un lapin crétin, on va pas loin. A aucun moment ces derniers n’ont de réels projets, et quand bien même la destruction du monde devrait alarmer, ces antagonistes ont le don de nous rendre distant de tout danger les empêchant d’être menaçants.
Et c’est là qu’entre la contradiction.
Avons-nous besoin d’intellectualiser Dragon Ball, alors que son héros n’est rien d’autre qu’un encéphalogramme plat ? Un méchant de Dragon Ball se doit-il d’être profond dans ses intentions et ses volontés, pour être bon ? Bien que mon entre-jambe frémile lors des incessantes montées en puissance des héros et de leurs ennemis, le peu de matière grise dont je dispose ne sait plus maintenant se satisfaire de cela pour trouver l’histoire enrichissante. Car oui Dragon Ball n’est pas qu’un combat, c’est une histoire, une légende, ce qui laisse mon cœur balancer entre l’amour et l’indifférence pour ces personnages, et me perd dans ma quête de réponses aux questions existentielles de ces antagonistes.
Si vous avez les réponses à cette dernière partie, libre à vous de nous l’expliquer dans les commentaires, ou de m’insulter vivement, cela me fait toujours plaisir !