Le 11 novembre prochain, cela fera un siècle qu’aura été signée l’armistice qui a mis fin à la Grande Guerre, cette boucherie sans nom de quatre ans qui a saigné les populations d’Europe. Le monde était entré dans le vingtième siècle en pataugeant dans la boue et le sang. Bandai Namco, les studios Aardman (Wallace & Gromit, Shaun le Mouton) et Digixart se sont associés afin de nous faire vivre cette terrible période de notre histoire. 11-11: Memories Retold est une aventure narrative qui vous plonge au cœur du conflit. Nous avons pu tester le jeu à l’occasion de la Paris Games Week 2018, et nous pouvons nous faire un premier avis.
Lui, c’est Harry. Ce jeune photographe canadien un peu désinvolte ne se doute pas de l’enfer dans lequel il met les pieds, quand il accepte de suivre ce haut gradé qui lui a promis la gloire s’il le suivait pour devenir reporter de guerre sur le front. L’autre, c’est Kurt. Cet ouvrier allemand apprend la disparition de l’unité de son fils. N’écoutant que son courage, il décide de se rendre au front afin de retrouver son rejeton. Et sinon, il y a aussi ce chat. Petite bestiole qui peine à comprendre l’absurdité humaine. Pourquoi se prendre la tête à se tirer dessus à coups de chevrotine et se manger du schrapnel dans les fesses, quand on peut aussi chasser les piafs ? Ces trois destins vous sont confiés. Saurez-vous faire les bons choix ?
11-11: Memories Retold évoquera sans aucun doute Soldats Inconnus, d’Ubisoft. Et pour cause, les jeux prenant pour cadre la Seconde Guerre Mondiale ne sont pas légion. 11-11: Memories Retold est un jeu d’aventure mettant l’accent sur la narration. Passant successivement d’un personnage à l’autre, vous devrez faire divers choix et remplir moult objectifs (comme par exemple trouver de l’eau pour refroidir la mitrailleuse en surchauffe ou prendre en photo un gradé un peu trop zélé). Vous êtes au milieu d’un champ de bataille. Aussi, le danger est permanent, et vous devrez faire très attention à ne pas vous prendre une balle dans le buffet, lorsque ça canarde à tout va.
La première chose qui frappe, dans 11-11: Memories Retold, c’est sans conteste son aspect visuel. Les graphismes du jeu baignent dans une sorte de flou artistique, qui donne à l’ensemble une saveur un peu impressionniste. Plutôt déroutant au début, on se fait très vite à ce rendu flou qui donne au titre une forte identité visuelle. Pad en main, si on peut regretter une légère lourdeur dans les déplacements des héros, il n’en reste pas moins que ce n’est pas préjudiciable.
Nous ne sommes pas là face à un jeu d’action dans lequel on défouraille à tout va. La démo à laquelle nous avons pu jouer était cependant très dirigiste. Un comble, pour un jeu qui ambitionne de laisser la part belle aux choix. N’imaginez pas pouvoir explorer à votre aise les environnements, le jeu reste très linéaire. Il proposera cependant des choix moraux qui vous questionneront sur votre manière d’agir en situation de conflit.
Avec sa direction artistique très intéressante, son cadre sous-exploité dans notre médium préféré et l’implication d’un studio aussi réputé qu’Aardman dans sa conception, 11-11: Memories Retold a de quoi nous intriguer. Il se dégage du jeu un réel charme qui devrait, à n’en pas douter, plaire aux amateurs d’histoires chargées en émotions. 11-11: Memories Retold sortira sur PlayStation 4, PC et Xbox One le 9 novembre prochain.