À quelques semaines maintenant de l’arrivée des consoles next-gen, nous revenons sur le catalogue des machines de huitième génération à travers dix titres qui auront durablement marqué l’histoire des jeux vidéo. Aujourd’hui, on revient sur l’un des titres les plus critiqués d’une formidable saga traversant les générations, à savoir : Final Fantasy XV.
Si Final Fantasy XV a vu le jour en 2016, rappelons tout de même rapidement qu’il fut annoncé en 2006 sous le nom de Final Fantasy Versus XIII et qu’il devait, comme son nom l’indique, faire partie du même univers que celui de Final Fantasy XIII. Mais tout comme pour Final Fantasy Agito XIII renommé en Final Fantasy Type 0, le temps a passé, les choses ont changé de direction au fil des années, et le jeu imaginé à la base du processus créatif, nous ne le verrons certainement jamais.
Cependant, sur les cendres encore bien chaudes de Final Fantasy Versus XIII est né Final Fantasy XV, et même si le résultat aura divisé les joueurs, il n’en reste pas moins l’un des projets les plus ambitieux de la génération, qui avait pour vocation de nous proposer une œuvre transmédia colossale. Le résultat n’a pas été totalement au rendez-vous, mais pour autant, quatre ans après sa sortie, les joueurs en débattent encore.
Indéniablement, Final Fantasy XV a représenté une fracture dans la franchise, et lorsque Tetsuya Nomura laissa son bébé entre les mains de Hajime Tabata, il n’était pas certain qu’il savait exactement où cela allait mener. Affublé d’un gameplay définitivement orienté action à la manière d’un Kingdom Hearts, proposant un monde ouvert pour coller à la « mode » lancée par cette génération de consoles, le jeu semblait vouloir porter la licence vers de nouveaux horizons. Mais relancer et terminer en deux ou trois ans un développement avorté depuis tout autant d’années, en tentant au passage d’étendre l’univers sur plusieurs médias, était peut-être légèrement trop ambitieux.
Final Fantasy XV, c’est tout de même un film d’animation à la hauteur de Advent Children pour mettre en place son univers et venant faire office de prologue. Mais c’est aussi un jeu mobile sous forme de beat’em up, ainsi qu’une série animée de cinq épisodes visant à présenter un à un les personnages avec lesquels nous allions passer l’aventure. Sur le papier, l’idée était excellente, surtout que la réalisation de chaque élément avait été très soignée. Mais dans les faits, cela posait un énorme problème, car si l’on n’avait pas vu le film au préalable, le scénario pouvait sembler carencé à de nombreux moments.
Mais plutôt que de voir cet aspect transmédia comme un défaut, nous préférons le voir comme un choix artistique audacieux, et cette prise de risques venant d’une grosse société comme Square Enix est toujours plaisante à observer.
Par contre, là où le jeu s’est totalement planté, c’est dans son planning intenable. Le projet était en cours depuis dix ans au moment de sa sortie, ce qui n’est tout de même pas rien, sauf qu’à vouloir le sortir le plus rapidement possible, l’équipe a dû raccrocher les wagons scénaristiques sous couvert d’une politique de DLC catastrophique qui aura écœuré bien des joueurs.
En 2016, même si le jeu semblait souffrir de quelques manques, il représentait une expérience vraiment unique, un voyage sans pareil, et cela aurait finalement pu s’arrêter là. Mais c’est suite à la sortie de DLC souvent poussifs, étalés sur deux ans, que les manques du jeu de base ont le plus été mis en lumière. Sans ça, Final Fantasy XV n’aurait certainement pas subi autant de critiques de la part des joueurs, qui auraient simplement accepté ce jeu pour ce qu’il était, et pas pour ce qu’il aurait dû être.
En 2020 que reste-t-il alors ? Un jeu légèrement flingué par ses antécédents, certes, mais qui représente enfin la meilleure expérience possible autour de cet univers. Final Fantasy XV, nous l’avons aimé pour son voyage initiatique, pour ses personnages attachants, pour ses musiques monstrueuses, ou encore sa mise en scène souvent impressionnante menant à un final à couper le souffle.
Mais au-delà de l’expérience de base qui nous avait tout de même tiré les larmes sur sa scène post-générique, quatre ans ont passé, et pour une bouchée de pain, il est dorénavant possible de profiter de l’expérience complète, incluant tous les correctifs, l’amélioration de la fluidité, un mode coopératif, des pans de scénario supplémentaires, de nouvelles cinématiques, mais surtout la totalité des DLC scénarisés. Alors pourquoi s’en priver ?
Aurions-nous aimé que le jeu soit différent ? Le fan de la licence en nous vous dira que oui, mais si l’on reste objectif, le jeu est parfaitement à sa place dans l’histoire de la licence. Il fallait un Final Fantasy XV pour faire évoluer la série et préparer son avenir.
Avec cet opus, c’était la première tentative de faire un Final Fantasy en monde ouvert, c’était le premier gameplay autant porté sur l’action, et ces premières fois, accompagnées par de multiples erreurs de parcours, nous ont donné, en 2020, un certain Final Fantasy VII Remake, dans lequel on retrouve l’action du XV, mais parfaitement cadrée par les vestiges solides du VII, ainsi qu’un monde semi-ouvert, plus dirigiste, mais qui de fait ne commet pas les mêmes erreurs et nous immerge bien plus dans l’univers.
Final Fantasy XV gardera donc une place particulière dans notre cœur, mais surtout dans l’histoire de la licence, et nous continuerons de l’aimer malgré ses défauts. Si vous ne l’avez pas fait, on vous conseille vraiment de vous pencher dessus en tentant de vous sortir de l’esprit tout ce que vous avez pu lire sur le net, et de juste vous laisser porter par l’aventure, car elle mérite vraiment le détour.
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