Si vous avez suivi nos pérégrinations ces dernières semaines et même ces derniers mois, alors vous comprendrez aisément pourquoi notre test de Until Dawn n’arrive que maintenant. Le moins que l’on puisse dire c’est que rien n’aurait pu prédire le succès « phénoménal » de Until Dawn tant il se destinait à n’être qu’un titre moyen que l’on abandonne en plein mois d’août suite à plusieurs reports.
Cependant Until Dawn a surpris tout son monde en étant le jeu le plus diffusé lors du mois d’août dernier et en arrivant à imposer son style narratif, un style qui est sujet à controverse ces derniers temps. En ce qui me concerne, l’expérience a été tout bonnement fantastique et vous saurez pourquoi en lisant mes impressions détaillées dans le test qui suit.
Pouvoir intervenir dans un slasher ? Désormais une réalité !
Ah il en aura connu des déboires ce Until Dawn depuis son annonce en 2012. Même si initialement prévu sur PS3, Sony aura bien fait de garder confiance en Supermassive Games, qui aura fini par abandonner le gameplay au PlayStation Move afin de mettre en avant les fonctionnalités de la manette PS4. Ce qui n’a fondamentalement pas changé par contre, c’est les fondations du scénario, mettant en scène huit amis partis dans un chalet au milieu de la montagne afin de tourner la page concernant un incident dramatique s’étant produit en ces lieux un an auparavant.
On se retrouve donc dans un scénario de slasher pur jus à l’ancienne avec les stéréotypes de personnages biens connus que peuvent être le geek, la reine de promo, le sportif… etc. Ce point a pour avantage de nous présenter une diversité psychologique dans l’approche des moments clés du jeu, ce qui est je pense très important dans le genre narratif. D’ailleurs si vous ne l’avez pas vu, toute la publicité autour de Until Dawn a été réalisée en mettant en avant l’effet papillon et le fait que tant que quelque chose n’est pas arrivé, c’est que tout reste encore possible. C’est à ce moment que rentrent en jeu les fameux Totems qui vont tantôt vous aider tantôt vous mener droit à la mort.
Au cours du jeu nous les trouvons sur notre route, ces Totems sont des fenêtres ouvertes sur notre avenir et il en existe 5 sortes, à savoir : les Totems de mort, de chance, de conseil, de perte, et de danger. Ils offrent une courte vision de l’avenir, différente en fonction du type du Totem, il faudra alors composer avec les informations délivrées pour mener au mieux sa barque dans ce monde des horreurs. A mon sens il s’agit de quelque chose de plutôt mal exploité, l’idée est excellente mais ne parvient pas à faire le job qui est censé lui revenir, c’est à dire nous permettre de réellement intervenir sur le futur.
On se retrouve alors avec quelque chose d’assez bancal car de manière général les Totems ne nous fournissent pas assez d’information pour vraiment exploiter quoi que ce soit, ce qui nous laisse avancer droit vers l’inconnu. Vous allez alors me dire que si les totems nous en disaient trop il n’y aurait plus de surprise et vous aurez raison, c’est pour cela qu’entre les deux extrêmes il doit exister un juste milieu qui serait le dosage à apporter lors d’une éventuelle suite.
Un casting d’acteurs qui fait mouche
Malgré un système de Totems à revoir, ce qui fait le coeur du jeu c’est son système narratif à embranchements multiples et dans ce domaine Until Dawn parvient à faire quelque chose d’absolument fantastique en nous mettant face à une expérience très crédible et qui sera différente pour tout le monde. Le premier point important c’est que j’ai retrouvé quelque chose qui me semblait perdu à tout jamais : la diversité d’expérience au sein d’un même jeu.
En effet je me suis retrouvé à parler de Until Dawn avec des amis et ce qui faisait plaisir, c’est de se rendre compte que d’une personne à l’autre l’expérience vécue était totalement différente, on peut alors discuter, échanger nos points de vue, partager, tout simplement. D’autant plus que le scénario est très bien ficelé et riche en rebondissements tous plus horrifiques les uns que les autres. Mais si cela fonctionne aussi bien, c’est avant tout grâce au casting des acteurs qui est tout simplement au top, chaque rôle est très bien joué (surtout en ce qui concerne la VO) et cela nous amène à nous identifier à certains personnages en fonction de notre propre personnalité renforçant encore plus l’immersion.
Et à ce niveau-là nous ne sommes pas en reste puisque malgré un début de développement sur PS3, il faut admettre que le jeu possède une certaine « patte » qui ne laisse pas indifférent, les décors sont sublimes, variés, allant de l’énorme chalet montagneux aux mines désaffectées, en passant par tout un tas de lieux plus glauques les uns que les autres. De plus, mention spéciale à la modélisation des personnages, surtout en ce qui concerne les visages qui possèdent des expressions faciales laissant transparaître la moindre petite émotion.
Un gameplay en mode QTE style
Globalement l’ambiance nous mettra constamment sous pression, nous aurons alors droit à des moments de frayeurs intenses (ceci est subjectif) réalisés à partir de jump scares biens placés, mais la menace constante du personnage masqué fera aussi son oeuvre en ce qui concerne notre appréhension des événements. On en arrive alors à comment progresser dans le jeu et malheureusement pour certains ou bienheureusement pour d’autres nous allons parler de QTE. Alors pour ma part j’ai trouvé les QTE de Until Dawn très bien réalisés et surtout, très surprenants. J’entends par là que le point fort de ces QTE, c’est leur caractère parfois imprévisible mettant nos réflexes à rude épreuve comme si nous étions confrontés à la scène dans la vraie vie.
Cependant il y a un autre genre de QTE beaucoup plus prévisibles et là on retombe sur quelque chose de beaucoup plus convenu avec un laps de temps plus ou moins long pour appuyer sur les boutons qui apparaissent à l’écran, en fonction de la difficulté du passage. Autre point intéressant, l’évolution de la psychologie des personnages via un tableau de statistiques accessible par les menus et qui nous montre à la fois les changements dans le caractère mais aussi l’évolution des affinités des personnages les uns envers les autres.
Ce point mène directement à une modification des scènes du jeu comme vous pouvez vous en douter, étant donné que de manière générale nous avancerons par groupe de 2, scindant l’aventure en plusieurs petites histoires qui se réuniront vers la fin.
Les fonctionnalités de la Dualshock 4 bien exploitées
Revenons maintenant si vous le voulez bien sur les fonctionnalités de la manette PS4, car Until Dawn fait partie des jeux qui exploitent la détection de mouvement de façon plutôt sympa. En effet à certains moments du jeu, il vous sera demandé de ne plus bouger un orteil, cela veut dire qu’il ne faut plus bouger la manette sous risque de rater l’action et de courir vers une mort presque certaine. À moins de jouer avec la manette posée sur une table ce petit exercice devrait vous demander un peu de self-controle, surtout si vous êtes du genre tendu par les jeux d’horreur, et cerise sur le gâteau ce n’est pas un élément de gameplay redondant que l’on nous sort à tout va.
Une petite originalité intéressante qui encore une fois rajoute un petit quelque chose à l’immersion pour peu que vous vous mettiez complètement dans l’ambiance. Dernière petite originalité rigolote, mais qui n’est pas accessible à tous, l’utilisation de la PlayStation Caméra afin de nous prendre en vidéo lors des jump scares. La vidéo se lance automatiquement dès que le moment choisi par les développeurs se présente et il est alors possible de revivre ces moments de frayeurs qui restent enregistrés sur le disque dur de la console. C’est rigolo, c’est fun, on en redemande. Bien entendu si vous êtes du genre complètement impassible, vous ne devriez pas mourir de rire en vous regardant totalement stoïque sur l’enregistrement.
Pour finir, Until Dawn est étrangement la meilleure expérience de slasher que j’aie pu vivre, cinéma et jeux vidéo confondus. On a pour une fois vraiment l’impression de prendre les décisions de personnages qu’on a tant insultés devant les films pour le caractère risible de leurs choix.
Ce jeu est une totale réussite, immersif, effrayant, il nous met constamment sous tension, nous surprend, et continue d’enfoncer les portes du genre narratif dans le jeu vidéo avec son casting aux petits oignons et ses originalités dans le gameplay. Sans défaut majeur, Until Dawn est un incontournable pour tous les amoureux des expériences horrifiques.