Sortie tout début juillet, la saison 3 de la série majeure de Netflix, attendue par une grande communauté de fans, semble convaincre son public. Mais qu’en est il donc de son adaptation jeu vidéo Stranger Things 3: The Game sorti en parallèle ? (Test sans spoil)
Rappelez-vous, chers amis, cette belle époque où la saison 2 de Stranger Things sortait sur le catalogue de Netflix accompagnée d’un free to play intéressant mettant en scène toute la joyeuse bande so 80’ de Hawkins. Nous avions assisté à une belle surprise, en testant un jeu aux antipodes de ce qu’on pouvait penser de lui à l’époque, c’est à dire un titre purement marketing. Mike and Cie reviennent donc aujourd’hui dans un épisode payant intitulé Stranger Things 3: The Game, toujours développé par Bonus XP, auteur du premier volet mobile. Premier avertissement : le jeu suit la trame de la troisième saison.
Donc afin d’éviter de vous faire allègrement divulgâcher les derniers épisodes (comme moi, par exemple), jouez-y après avoir vu cette dernière saison. Autre point intéressant à souligner dès le départ, c’est l’intelligence du studio dans le nom de ses modes de difficulté, évitant le clivage entre joueurs experts et débutants, et permettant l’inclusion de ces derniers sans chichis.
(Test de Stranger Things 3 : The Game réalisé sur une version Switch fournie par l’éditeur)
Rétro, Eggo, Dodo
Cette adaptation Switch à l’ambiance délicieusement rétro tourne résolument vers le beat’em up, avec quelques soupçons de metroidvania (comprenez ici : allers-retours à foison) et d’énigmes où l’on incarne deux des personnages disponibles de la série en même temps (l’un étant contrôlé par l’ordinateur) allant de Mike et sa batte de baseball à Jonathan et son appareil photo, en passant par Hopper et sa double portion de torgnoles, pour un total de 12 personnages jouables.
Toutefois vous remarquerez vite que le roster est très inégal, et vous n’utiliserez qu’une minorité d’entre eux, pour des raisons de puissance et de portée de coup notamment (Eleven, on pense à toi). Tous disposent d’une attaque classique, et d’une capacité spéciale, pouvant annihiler moult ennemis ou redonner des points de vie par exemple.
Les ennemis, parlons-en, sont plutôt équilibrés sur le point de la difficulté, et les quelques boss rencontrés au fil du jeu pourraient vous donner du fil à retordre si d’aventure vous vous ameniez à sous-estimer le jeu. L’I.A de votre compère de bataille risque cependant de vous crisper un tantinet, son lock d’ennemis étant plutôt hasardeux, et vous laissant parfois, seul contre le monde.
Outre les combats, le titre se distingue par un ensemble de mécaniques agréables tels que le crafting vous permettant de créer certains items à partir de bricoles récupérées en vandalisant le voisinage de Hawkins afin de booster vos aptitudes, ainsi qu’une véritable composante d’exploration, avec de nombreux endroits disponibles seulement après l’obtention du personnage nécessaire. Car certains d’entre eux possèdent des capacités hors combats comme Dustin qui peut pirater des portes afin de les déverrouiller, ou Joyce qui, armée d’une tenaille, ira couper les cadenas vous entravant dans votre progression, le tout via un petit exercice de rapidité bien pensé.
A noter que si vous avez un autre personnage que celui nécessaire, ce dernier se change automatiquement, et peut ensuite être ré-remplacer par le personnage d’origine via un simple bouton. Sacré gain de temps, et réellement ergonomique.
La durée de vie du soft est en revanche plutôt légère, comptez 8-10h pour faire l’aventure principale, quelques paires d’heures en plus pour terminer les quêtes annexes, débloquer l’intégralité des items, et trouver le bataillon de 50 nains de jardins disséminés dans l’ensemble de la map. Un peu court compte tenu de l’investissement de départ.
Un enrobage digne de la série
Pour ce qui est de la map, Stranger Things 3: The Game vous donnera accès à une très grande partie de Hawkins découpée en différentes zones toutes libres d’accès, dans un enrobage 16 bits du meilleur effet. On y retrouve beaucoup de détails de la ville de Hawkins et de ses environs proches. Les couleurs sont agréables, les endroits les plus importants sont tous présents, et c’est un vrai plaisir de se balader dans le monde des frères Duffer, au début tout du moins. C’est d’ailleurs pourquoi l’on regrettera le fait de ne pas avoir un bouton permettant de courir, compte tenu du grand nombre de quêtes « FedEx » nécessitant des allers-retours.
Le point positif de ces longues marches reste sans conteste la bande-son, qui fait honneur à celle de la série, en reprenant les thèmes les plus emblématiques, et s’octroyant même quelques ajouts de bon goût, dans le plus pur style rétro. Vous vous surprendrez de temps à autres à vous arrêter simplement pour profiter des titres jusqu’au bout !
Enfin, abordons l’interface du jeu, simple sans être simpliste, vous permettant de choisir votre équipement crafté au cours de votre partie, de suivre vos quêtes actuelles, et de vous repérer grâce à une map de zone peu pratique puisque ne permettant pas le dézoom. Une option pas négligeable devant les allers-retours nombreux précédemment cités.
Si Stranger Things Switch s’apprécie pour ses qualités intrinsèques, il peut toutefois souffrir légèrement de la comparaison avec son prédécesseur gratuit offrant une expérience de jeu légèrement similaire.
L’enrobage graphique et musical de l’épisode ravira toutefois les fans en manque après un bingewatch de la 3ème saison de la série des frères Duffer. Un soft intéressant, avec quelques bonnes idées, sympathique pour passer le temps, mais pas indispensable.