Cette fin d’année 2020 est placée sous le signe d’un courant artistique particulier : le cyberpunk. Et en attendant la sortie du très attendu Cyberpunk 2077, il nous est possible de passer nos nerfs sur le nouveau titre du studio polonais One More Level. Ainsi, Ghostrunner est un jeu de plateforme à la première personne comme l’était Mirror’s Edge.
Plongeons ensemble au cœur d’une ville futuriste et commençons l’ascension de la Dharma Tower, où vous attend le Maître des Clés, un ennemi terriblement puissant qui aura réussi à venir à bout des Ghostrunner. Le jeu nous place dans la peau de Jack, le dernier Ghostrunner, souhaitant prendre sa revanche et libérer la ville armé de son épée, d’un grappin et de nombreuses aptitudes.
Nous vous en avions déjà parlé lors d’une preview à l’occasion de la sortie de la démo sur Steam. Le titre nous avait marqué par son gameplay innovant, mais comportait quelques défauts. C’est pourquoi nous allons voir aujourd’hui si Ghostrunner possède les qualités requises pour susciter un intérêt aussi fort que l’avait fait Mirror’s Edge en son temps.
(Test de Ghostrunner sur PlayStation 4 réalisé avec une version fournie par l’éditeur)
Un savant mélange de genres
Pour évoquer encore une fois Mirror’s Edge, on se souvient de la frustration de ne pas pouvoir attaquer comme nous le voudrions les ennemis. Ici, vous aurez la possibilité de découper en morceaux vos adversaires tout en alternant avec des phases de parkour. Cependant, il ne vous sera pas possible de profiter des animations de roulades et autres cabrioles que nous offrait Faith.
Toutefois, ce nouveau titre nous offre plusieurs capacités comme la possibilité de ralentir le temps, d’effectuer des dash et plusieurs autres compétences à débloquer au fil de l’aventure. Celles-ci sont vraiment utiles et apportent de la fluidité dans certains de vos mouvements pour esquiver plus facilement les projectiles de vos ennemis.
Le système d’amélioration est lui aussi intéressant, puisque vous disposerez de plusieurs modules, ressemblant aux pièces de Tetris, et d’un nombre de places limité. Il faudra donc faire preuve de réflexion pour réussir à caser les modules souhaités, mais ils permettront de nous créer un style de combat personnalisé avec possibilité de les modifier à tout moment suivant la difficulté de certains passages.
Ghostrunner est plutôt difficile et nous propose un certain challenge. Pour commencer, le jeu est un one-hit-one-kill, c’est-à-dire un jeu dans lequel vos coups tuent en un seul coup, cependant il en va de même pour ceux de vos ennemis. De plus, à moins d’utiliser certains modules, la position de vos ennemis est indiquée uniquement sur votre mini-carte, qu’il est difficile de consulter durant les affrontements.
Ainsi, Ghostrunner se rapproche grandement des die-and-retry et vous obligera à recommencer plusieurs fois certains passages et ainsi avancer à tâtons. Une mécaniques qui va à l’encontre du principe même du parkour. Cependant, la fluidité des mouvements et l’ouverture des niveaux nous offrent plusieurs façons de venir à bout des adversaires.
De plus, l’ajout de boss à défaire et des nombreux chemins pour exécuter nos ennemis apporte une grande diversité dans le gameplay et nous force parfois à opter pour des déplacements dans la hâte ou encore patienter pour passer certains pièges. La présence de certaines énigmes à résoudre nous pousse aussi à passer par la réflexion plutôt que la force brute.
Écoutez la voix dans votre tête
La rejouabilité du titre est assez grande et il sera possible de recommencer n’importe quel niveau pour essayer des combinaisons de pouvoirs différentes ou trouver tous les collectibles présents dans le jeu. Il sera possible de trouver différentes épées dans les niveaux et ainsi modifier l’apparence de cette dernière pour lui donner différents styles toujours inspirés par le cyberpunk.
De plus, Ghostrunner est un parfait exercice pour le speedrun et les amateurs de cette discipline pourront s’en donner à cœur joie et essayer de refaire les niveaux en essayant de réduire le nombre de morts, mais aussi le temps afin d’espérer peut-être établir de nouveaux records. Cette rejouabilité est bienvenue puisque le jeu ne devrait pas vous prendre plus d’une dizaine d’heures pour votre première partie.
Tout au long du jeu, on ressent clairement l’envie du studio de nous offrir une immersion poussée. Pour commencer, l’esthétique et le chara-design sont plutôt réussis dans l’ensemble et collent parfaitement à l’ambiance cyberpunk. De plus, il nous est possible de masquer complètement l’ATH et ainsi entrer plus facilement dans l’ambiance et dans la peau de Jack. La bande originale synthwave de Daniel Deluxe accompagne parfaitement nos aventures et nous plonge encore plus loin dans cette dystopie.
L’immersion risque d’être plutôt difficile pour celles et ceux qui ne maîtrisent pas parfaitement l’anglais. Si vous souhaitez suivre l’histoire, il faudra passer obligatoirement par la case sous-titres et encore une fois, il est parfois difficile de les consulter durant les phases d’action, si bien que l’on se retrouve vite à se cacher dans un coin en attendant la fin des discours.
Le menu des options est lui aussi très complet et en plus de cette possibilité de supprimer l’ATH, il est également possible de modifier les touches pour un meilleur confort, afficher le temps et le nombre de morts, mais aussi activer les effets gores. Ainsi, les personnes qui ont l’estomac bien accroché pourront profiter encore plus des éliminations ultra-violentes du titre.
Ghostrunner est une œuvre de science-fiction très réussie, l’ambiance et la musique nous plongent réellement dans un univers cyberpunk et nous prenons plaisir à admirer les décors de cette ville dystopique. De plus, la rejouabilité saura satisfaire les personnes qui souhaitent le platiner ou encore le speedrunner. Il serait très difficile d’identifier le genre exact puisqu’il emprunte de nombreuses mécaniques de gameplay, il en ressort alors une sorte de mélange entre Mirror’s Edge, Dishonored, Superhot et Hotline Miami. Il réussit à prendre le meilleur de chacun et nous offre une expérience unique en son genre.
On pourrait également espérer voir apparaître une extension VR adaptée à l’image de Superhot VR, afin de profiter une fois de plus des décors, améliorer l’immersion avec les mouvements de l’épée et nous plonger encore plus loin dans le Cybervoid, une réalité virtuelle dans laquelle on acquiert les différentes compétences.
One More Level nous offre ainsi une nouvelle expérience très particulière, dans laquelle on se laisse emmener sans grandes difficultés. Les amateurs de science-fiction seront ravis et se laisseront porter entre les néons de la ville et le sang des gardiens de Dharma Tower. Les défauts de Ghostrunner sont facilement surmontables et on appréciera recommencer nos niveaux préférés pour améliorer nos scores ou simplement effectuer des cascades spectaculaires.