La saga des Mega Man, et plus particulièrement les épisodes NES, a connu moult dérivés parfois à la limite du plagiat au fil des années. Il faut dire qu’un shooter/platformer 2D typé 8-bit, ce n’est pas un travail de titan à réaliser et ça fait immédiatement vibrer la fibre nostalgique des amoureux du Blue Bomber. Seulement, tous ces « clones » n’offrent pas la même qualité. Et ce Firework fraîchement paru, alors, il se range dans quelle case ?
Notez que ce jeu existe depuis 2018 sur PC. Notre article ici présent concerne uniquement la version Switch, qui, quant à elle, a allumé le feu aux poudres tout récemment, puisque le titre est sorti le 11 septembre 2020 (c’est pas bien de jouer avec le feu un 11 septembre, certes, mais le hasard de cette date n’a probablement pas été voulu par les équipes qui se trouvent derrière sa réalisation).
(Test de Firework sur Switch via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
I’m a firestarter, twisted firestarter…
Dans Firework, vous incarnez Yan, chargé de garder les lieux et de veiller sur le bien-être d’une horde de petites sphères noires (et conscientes) au sein d’un mystérieux et gigantesque complexe sous-terrain. Le petit job tranquille en somme, jusqu’au jour où l’endroit part littéralement en flamme, et où Yan, tentant de découvrir l’origine du sinistre, tombe sur un être incandescent bien décidé à tout cramer du sol au plafond, accompagné de ses trois généraux les plus proches.
Vous l’aurez compris, le feu va être l’élément moteur du jeu, son squelette, sa ligne directrice, un adversaire multiple et constant qui va régir votre partie de par les pièges et autres adversaires qu’il va jeter sur votre route. Que ce soit les diverses flammèches allumées tout au long de votre parcours, ou encore les ennemis de base, mais également les mini-boss et les gros bills qui servent votre ennemi ultime, la température risque de ne pas baisser d’un degré à chaque niveau parcouru, bien au contraire.
Cool stop
Heureusement pour lui (et vous), votre héros n’est pas totalement démuni face à cette fournaise ravageuse. Il bénéficie d’un tir glaçant, dont on aimerait d’ailleurs qu’il se voie offrir une plus longue portée, mais bon, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Du coup, cette attaque vous permettra de vous démettre de la plupart des flammes de chaque stage, mais néanmoins, ne vous attendez pas à une promenade de santé.
Car les flammes, finalement, même si elles peuvent entamer votre capital vie, elles font plus ou moins partie du décor, et il vous suffira de tirer dessus au passage pour les annihiler et en recevoir des fragments de fraîcheur bienvenus. Mais les adversaires, par contre, ce ne sera pas la même mayonnaise…
Dès lors, il va s’agir, comme dans tout Mega Man (et -like) qui se respecte, d’apprentissage par l’échec, de die and retry, de répétition et d’évolution à force d’essais manqués, bref, manger de plus en plus de salves vous permettra de vous améliorer en enregistrant mentalement les schémas à garder en tête (surtout avec les boss).
Maniement tout feu tout flamme
Heureusement, face à ce déferlement pyrotechnique de grande ampleur, notre héros possède quelques atouts intéressants. Tout d’abord, il bénéficie d’un dash, et croyez-le bien, vous allez très rapidement apprendre à l’apprécier et à vouloir le maîtriser au mieux, car sans lui, ça risque de sentir rapidement le roussi. Tandis que si vous vous en faites un allié, vous pourrez vous tirer des situations les plus inextricables, alors exercez-vous dès que possible avec cette commande.
Le dash fonctionne de manière horizontale, mais également diagonale et verticale, il vous permettra même d’escalader des murs à grande vitesse sans avoir à bondir encore et encore ; à vous de choisir en fonction de la situation. Il vous servira à atteindre des lieux inaccessibles sans son aide, car trop hauts ou trop éloignés.
Votre tir, lui aussi, s’avère plutôt bien conçu au vu des épreuves qui vous attendent, puisqu’il évite la frustration qu’on ressent souvent dans des jeux du même genre, en permettant de tirer vers le haut, de se baisser pour les ennemis (ou flammes) de petite taille, et également de shooter vers le bas après un saut, ce qui ralentit votre descente vers le sol tout en livrant au passage une belle salve de projectiles glacés vers les flammes ou ennemis se trouvant en-dessous de vous.
Un bon point, et un élément de maniement qui vous sera bien utile tout au long du jeu, et surtout contre certains boss. On se remémorera alors le gameplay de Downwell, un titre que vous devriez essayer si Firework vous a séduit, qui axait, quant à lui, la totalité de son gameplay sur l’attaque par le haut dans une chute abyssale au sein d’un puits semblant sans fond.
8-bit do, ou 8-bit don’t ?
Vous l’aurez compris, parfaire votre manière de jouer ne va pas être de toute douceur, puisque la difficulté exponentielle du jeu ne tardera pas à venir punir votre moindre erreur. Mais toute cette maestria nécessaire à votre progression constante est-elle desservie par une réalisation de qualité permettant à vos prouesses de s’exprimer dans le meilleur environnement possible ? Voyons à présent ce qu’offre Firework en termes techniques.
On ne va pas se mentir : même pour un jeu qui aurait pu sortir sur NES, Firework n’est pas bien plaisant à reluquer. Du fait de son environnement underground et de sa thématique incandescente, la palette de couleurs s’avère assez terne, majoritairement composée de marron et d’orange, y compris bien évidemment en ce qui concerne les ennemis. Alors bon, on a vu pire sur NES, mais on a aussi vu des jeux néo-rétro plus élégants.
Par contre, on ne va pas cracher sur la bande-son. Firework fait le choix de délaisser l’habituel chiptune censé reproduire les sonorités 8-bit généralement imposé à ce genre pour des musiques plus léchées, plus modernes, qui contrastent certes avec le rendu visuel, mais qui flattent bien plus l’oreille que ce à quoi on nous a habitués dans un Mega Man-like.
NB : Sachez que le jeu est parcourable à deux joueurs en local. Du Mega Man-like avec un pote ? Hell yeah ! (Hell, c’est le mot, au vu des conditions climatiques…).
Firework est un jeu néo-rétro plutôt agréable. Il offre une expérience similaire à du Mega Man dans l’esprit, mais avec des variations bienvenues, notamment liées à son gameplay qui propose une jouabilité tant horizontale que verticale.
Alors certes, on ne va pas s’extasier devant ses graphismes, qui ne s’avèrent réellement pas magiques. Mais ça se tient, cependant, si on est un nostalgique de la NES. Et les musiques, quant à elles, sont impeccables. La difficulté en rebutera plus d’un, mais ho, c’est comme ça qu’on jouait, dans les 80s, on n’était pas des fragiles !