Développé et édité par Square Enix qui tente une nouvelle fois sa chance dans l’action-RPG, Final Fantasy Explorers se veut être un mélange entre Monster Hunter pour son côté quêtes/exploration et du plus récent The Legend of Zelda: Tri Force Heroes pour l’aspect coopération intégré, le tout dans l’univers de Final Fantasy. Sorti initialement en 2014 sur la baie nippone sur les Nintendo 2DS/3ds/New 3DS, il nous aura fallu attendre, nous autres occidentaux, plus d’un an pour poser les mains sur ce titre que l’on attendait beaucoup. L’attente en valait-elle la peine ? Réponse tout de suite dans notre test effectué sur Nintendo 3DS.
Final Fantasy Explorers : Les richesses cristallines, ça coule de source !
Explorateur cherche denrées cristallines, Guy Roux n’a qu’à bien se tenir
Dans la séquence d’introduction de Final Fantasy Explorers qui met en place l’histoire, on découvre que les humains ont appris à utiliser l’énergie des cristaux pour régner sur le monde. Bien entendu, chacun est en marge de rêver de parcourir la planète pour acquérir ces cristaux s’il le souhaite. Ces personnes sont communément appelées des Explorateurs. Une île, Amostra, regorgeant de cette denrée voit débarquer un nouvel aventurier : vous ! Le héros que vous contrôlez est à votre « image ». Du moins, il vous est offert la possibilité de choisir son nom, son sexe ainsi que différentes caractéristiques physiques (couleur de peau, style et couleur de cheveux, la voix et…c’est tout). Les plus exigeants monteront sur leurs plus grands chevaux en râlant de la faible quantité de possibilités. Certes, mais, j’ai envie de dire l’essentiel est ailleurs. Au commencement de votre extraordinaire périple, vous vous retrouvez face à un eidolon (une chimère pour les plus vieux d’entre nous), Bahamut. Bon, inutile de vous préciser que vous n’êtes pas assez fort pour le battre et que vous devez fuir, comme à chaque fois dans ce genre de jeu. Vous êtes donc orienté vers Libertas, l’unique ville de l’île d’Amostra. C’est dans ce lieu que démarreront l’intégralité de vos quêtes et où vous pourrez acheter/vendre des objets ou de l’équipement entre autres. Après avoir passé des certificats tutoriels pour apprendre les rudiments du gameplay, vous voilà inscrit à la Guilde des Explorateurs et êtes fin prêt à partir à la recherche du Grand Cristal d’Amostra.
Lorsque vous sortez pour la première fois en exploration, vous vous rendez vite compte de la pauvreté graphique que nous propose Final Fantasy Explorers. En plus d’être dépourvu de la 3D stéréoscopique, le titre est pixélisé, les décors environnements sont pauvres et les animations des personnages sont ultra-simplistes et un contrôle de caméra des plus désopilants. Une fois votre rétine définitivement décollées, vous passez outre cette infamie et commencer à affronter quelques monstres tous issus de la série Final Fantasy, bien évidemment. En plus de vos attaques simples (qui ne sont là que pour dire qu’elles existent), votre héros peut bénéficier de compétences. Votre personnage peut associer en tout 8 compétences à différentes touches. De l’attaque physique ou magique, aux sorts de soin en passant par les bonus d’attaque et/ou de défense, on retrouve bien là encore l’univers de Final Fantasy. Ces compétences dépensent des Points de Techniques (PT) qui se régénèrent automatiquement avec le temps. De même, courir vous fera dépenser ces mêmes PT. Il faudra donc faire attention à toujours avoir un stock de PT disponible pour tenter d’esquiver une attaque en s’éloignant, en courant, d’un ennemi sur le point de déclencher une attaque dévastatrice. D’un autre côté, lorsque vous touchez un ennemi avec une compétence, votre résonance augmente. Lorsqu’elle atteint un certain seuil, il vous sera possible de déclencher un Flux Cristallin (une sorte de Limit Break) qui vous octroiera des bonus de toutes sortes. Sur le papier, le système à l’air compliqué. En jeu, il est assimilé très rapidement.
Tu sais la différence entre toi et moi ? C’est que moi j’ai la classe !
Comme tous les derniers Final Fantasy, vous avez accès un grand nombre de classe, vingt et une exactement. Les chevaliers, mages blancs, mages noirs, voleurs ou encore alchimistes sont bien évidemment présents dans cet action-RPG. Chacun ayant un équipement et une spécialité qui lui est propre. Si vous souhaitez cependant combiner plusieurs types d’équipement ou de spécialité, vous pouvez toujours vous rabattre sur la classe Free-lance. La variété des classes est un plus dans ce titre. En revanche, les classes défensives n’ont que très peu d’intérêt et risquent fort bien de vous plonger (encore plus) dans un ennui profond pour les parties en solo. Heureusement en coopération, ces classes prennent tout leur sens. Enfin sachez que toutes-ci ne sont pas accessibles dès le début de la partie et même une fois la quête principale terminée, il vous en manquera encore quelques unes, histoire de vous inciter à continuer.
Parlons-en des quêtes de Final Fantasy Explorers justement. Disons, pour rester correct, qu’elles sont toutes plus ressemblantes les unes que les autres. Vous devez vous rendre à un endroit indiqué en utilisant l’aéronef pour gagner du temps et vaincre un ou plusieurs ennemis ou ramasser des matériaux. Une fois votre quête accomplie, vous retournez presque instantanément à la base de Libertas. Vous récupérez votre récompense, vous choisissez une nouvelle quête, retournez à l’aéronef, remplissez votre mission… et ainsi de suite jusqu’au crédit de fin. Au cours de l’aventure, vous aurez la possibilité d’accroître la difficulté de vos missions en choisissant différentes options. Si au début vous prenez le temps d’en activer certaines plus que d’autres, à la fin, vous ne perdrez même plus les 10 secondes que nécessitent la sélection pour en finir au plus vite avec ces missions. Pour vous faciliter d’autant plus la tâche, vous pouvez « dompter » des ennemis et en emmener trois avec vous. À la fin de chaque quête les monstres qui vous ont accompagné gagnent en niveau et finissent par devenir de véritables machines à tuer. Pour être honnête, ils sont amplement suffisants pour terrasser les ennemis. Vous pouvez aller siroter un cocktail maison sur votre transat ou vous détendre dans le jacuzzi de l’espace balnéaire près de chez vous, vos compagnons de routes pourront tuer presque n’importe qui sans votre aide, mêmes les eidolons. C’est bien là un autre point noir du jeu : la difficulté du jeu est risible. On se contente d’énchaîner les quêtes sans réellement se préoccuper de notre équipement. Il est en effet possible d’acheter ou d’améliorer des armes et des constituants d’armure en échange de divers matériaux récoltés sur les ennemis. Bon il faudra évidemment en acheter des plus puissantes pour terminer le jeu, mais sans pour autant devenir une arme de destruction massive. En réalité, des tenues complètes de personnages emblématiques de Final Fantasy peuvent être achetés lorsque le jeu est bien avancé et chacun y trouvera son bonheur au point d’en négliger les autres accessoires.
Des clins d’œil aux anciens Final Fantasy pour faire passer la pilule ?
Pour plonger le joueur dans un état encore plus comateux qu’il ne l’était jusqu’à présent, les développeurs de Final Fantasy Explorers ont eu la bonne idée de rajouter des quêtes secondaires (comme il est de coutume dans ce type de jeu d’ailleurs). Pour relever le niveau dites-vous ? Que nenni ! Elles sont encore plus ennuyantes que Bernadette Chirac un soir d’opération Pièces Jaunes. Par exemple, lancer chaque Flux Cristallin correspond à une quête annexe. Sauf que si vous lancez le FC sans avoir accepté la quête en question, celle-ci ne sera pas validée bien entendu. D’autres quêtes, toutes aussi rébarbatives viennent compléter le tableau telles que vaincre trois fois un eidolon (que vous avez déjà battu 5 fois avant, mais c’est pas grave il faut le refaire quand même). Je vous assure que c’est la sous-quête la plus intéressante à faire, c’est vous dire le niveau des autres.
Une des choses sympathiques de Final Fantasy Explorers (ben oui, il n’y a pas que des mauvais points) et le système de Transe. C’est bien connu me direz-vous. Oui, mais ici, le système est légèrement différent. Lorsque que vous combattez un eidolon pour vous pouvez récupérer un magilithe. Pour cela, il faut utiliser le Flux Cristallin Transmuer lorsqu’il reste très peu de points de vie à l’eidolon. Une fois le magilithe en votre possession, vous pourrez l’associer à votre transe. Il existe d’autres magilithes correspondant à différents personnages de la saga Final Fantasy que vous pouvez associer à votre Transe. En combat, lorsque vous activez la Transe, vous pourrez utiliser la limit break du personnage ou de l’eidolon associé. En d’autres termes, si vous associez le magilithe de Squall à votre Transe, une fois cette dernière activée, vous pourrez lancer la limite Coeur de Lion de ce-dernier sur les ennemis faisant un maximum de dégât. Le principe étant le même pour les eidolons. Un détail supplémentaire : lorsque vous entrez en Transe avec un personnage issu des différents FF, vous l’incarnez pendant une petite minute. Notez cependant que vous n’incarnerez pas d’eidolon. Rajoutons qu’une fois votre Transe activée, les thèmes de combat issus des précédents Final Fantasy nous parviennent aux oreilles pour notre plus grand bonheur.
En fait, l’intérêt de Final Fantasy Explorers réside essentiellement dans la coopération jusqu’à 4 joueurs. Vos 3 alliés remplacent alors vos trois monstres et vous aident à remplir les quêtes. Oui mais comme tout jeu en coopération qui se respecte, il vous faudra jouer ces parties avec trois amis. Si vous vous risquez aux quêtes avec des inconnus, ce sera la porte ouverte au grand n’importe quoi. Aucun esprit d’équipe ni tactique n’est à envisager. Avec de vrais compagnons, en revanche, le plaisir se ferait presque ressentir, du moins le temps de quelques missions seulement, puisqu’au final ce qui pêche vraiment dans ce titre, c’est bel et bien la répétitivité des missions et non le gameplay qui reste quant à lui plutôt agréable.
Conclusion Final Fantasy Explorers
Que dire de ce Final Fantasy Explorers si ce n’est de la déception. Un scénario inexistant, une redondance des quêtes principales et annexes, des graphismes qui ne feraient même pas pâlir la Nintendo 64, une difficulté enfantine, voilà comment l’on pourrait décrire ce nouvel action-RPG de Square Enix. Si l’on retrouve des idées intéressantes de gameplay avec un système de combat original, tous les défauts précédemment cités viendront entacher votre plaisir de jeu. Après une quinzaine d’heure pour voir défiler les crédits de fin (logique, à refaire cinquante fois la même chose, on y passe du temps), l’aventure peut se prolonger en effectuant des quêtes à la difficulté accrue. Oui mais voilà, l’envie n’y sera plus, mais l’ennui lui sera bien là et vous fera échanger votre console portable contre une pilule de Xanax. On attend beaucoup plus de vous Square Enix !