Développeurs du sympathique (mais mort) Stellar Impact, Tindalos Interactive s’est très récemment lancé dans le STR avec leur nouveau jeu : Etherium. Le pitch est assez simple : trois factions se battent pour le contrôle d’une ressource extrêmement rare, et on dirigera l’une d’entre elles. Si on ne se rappellera pas le titre pour son scénario de qualité, peut-être s’en souviendra-t-on pour son gameplay ? Réponse dans ce test.
Test de Etherium sur PC
Encore ?
Venons-en directement à un des grands problèmes d’Etherium : on a déjà l’impression d’avoir joué à ce jeu. L’exemple le plus flagrant vient des trois factions qui nous sont proposées : le Consortium qui consiste en des humains assez génériques, l’Intar constitué d’une race alien très en avance technologiquement puis enfin de l’Empire Vectide dont le peuple insectoïde est dirigé par un cerveau central. Ces factions ne vous rappelleraient-elles pas, par hasard, les Terrans, Protoss et Zergs de Starcraft ? Si prendre inspiration dans un tel chef-d’œuvre vidéoludique n’est en soit pas un mal, les développeurs auraient pu essayer de s’éloigner un peu de leur modèle. Or, l’un des facteurs sympas du titre de Blizzard est le background donné à chacune des races jouables. Ici, on ne sait quasiment rien d’elles, ni vraiment pourquoi elles en viennent à s’exterminer joyeusement pour récupérer cette fameuse ressource. Heureusement, 3 factions mineures avec qui les joueurs peuvent flirter apportent un poil plus de diversité aux unités du jeu, sans pour autant gommer ce défaut.
Notamment à cause du fait qu’on a affaire à des types de factions déjà vus et revus, la direction artistique d’Etherium manque cruellement d’originalité. Si encore le jeu était sympathique à regarder, on aurait pu pardonner ce manque d’inventivité. Seulement, le RTS est doté, au mieux, de graphismes désuets sinon carrément moches. Enfin, au moins, ça tournera sur les machines un poil anciennes. Tindalos Interactive semble ainsi avoir oublié que des RTS dans un cadre futuriste, il y en a déjà des tonnes et très bien implantés, et ne fait rien pour se sortir de la masse. Si la direction artistique pêche par son manque de qualité générale, on peut par contre saluer le travail effectué sur la bande-son d’Etherium. Si aucune piste n’est capable de rester en tête plusieurs jours d’affilé, elle accompagne parfaitement les sessions de jeu malgré un voice-acting plutôt à la ramasse.
Un gameplay intéressant, mais déjà vu
Etherium ne possède pas de campagne solo à proprement parler. Le jeu est ainsi clairement destiné au multijoueurs même si deux modes solo subsistent : conquête et escarmouche. Si vous avez déjà touché à Star Wars : Empire at War (sorti en 2006), vous ne vous sentirez pas vraiment dépaysé : les gameplays des deux jeux sont particulièrement proches.
En mode conquête, une partie de la partie se déroule sur la carte du système solaire où les trois factions se battent autour de 6 planètes pour le contrôle d’une ressource rare dont le nom du titre est tiré. S’il est plutôt sympa de diriger ses flottes autour des planètes, effectuer quelques recherches, on remarque réellement le plus gros défaut du jeu une fois en combat : son manque de profondeur.
Chaque escarmouche débute avec le déploiement d’une base. De la même manière que dans Empire at War, aucune ressource n’est directement produite de la planète mais provient de l’espace. La zone de jeu est divisée en différents territoires, où des monolithes doivent être transformés par une unité particulière (qui disparait dans la procédure) afin de construire colonies et avant-postes. Il s’agira donc de posséder un maximum de ces territoires pour augmenter le nombre d’unités déployables puis d’aller écraser l’adversaire en détruisant son centre de commandement. Les unités ne sont d’ailleurs pas produites par les bâtiments mais larguées depuis l’espace, ce système de drop-zone rend ainsi les déploiements un poil plus intéressants, mais le manque de raccourcis rend impossible une utilisation optimale en plein combat. L’une des rares idées propres aux développeurs est l’intégration d’un système météorologique influant vos unités : une tempête de sable diminuera leur précision et leur infligera quelques dégâts, tandis qu’un puissant blizzard pourra les engloutir.
Le mode escarmouche, jouable en ligne, permet de créer des batailles relativement customisées et surtout de grimper dans le classement des meilleurs commandants. Le problème est que, pour l’instant, il n’y a pas grand monde et que Etherium souffre de quelques problèmes de lags, chose plutôt embêtante dans un titre principalement multijoueurs.
Conclusion Etherium
On se ne rappellera Etherium ni pour son scénario, ni pour son gameplay. En réalité, on ne se souviendra probablement pas d’Etherium. Non pas qu’il s’agisse d’un mauvais jeu, mais plutôt d’un jeu moyen en tout. Son gameplay semble issu d’un titre sorti 9 ans auparavant, et sa direction artistique laissera tout amateur de science-fiction de marbre. C’est dommage, car le jeu n’est pas désagréable à jouer et aurait pu avoir du potentiel. Si toutefois vous êtes intéressé par le titre, je vous conseille de vous rendre sur son site officiel où sa page Steam où il est d’ailleurs en vente pour 29,99€, une bagatelle.