Elite: Dangerous est le successeur, développé par Frontier Developments, de Frontier: First Encounters sorti en 1995. Simulateur spatial novateur et quasiment unique à l’époque de la sortie du premier opus (c’est à dire dans les années 80), la licence refait surface presque 20 ans après avoir disparu des écrans radar après une campagne Kickstarter réussie. Suite à quelques phases de développement, Elite: Dangerous est enfin disponible en version 1.0, soit la version finale. Alors, come-back réussi ? Réponse dans ce test .
Attention, ce test sera légèrement différent que ceux que vous avez pu lire sur LightninGamer jusque là. Il sera en effet écrit en majeure partie à la première personne pour mieux expliciter l’ambiance dégagée par Elite: Dangerous.
Test Elite: Dangerous sur PC
Des débuts difficiles dans l’espace
Train d’atterrissage rentrés ? Réacteurs enclenchés ? Phares allumés ? Systèmes de combat vérifiés ? Comme d’habitude, tout est OK. Après un entraînement particulièrement long mais enrichissant, je pouvais enfin mettre la poussée sur les gaz et quitter cette station qui m’a vu grandir et apprendre. Le noir d’encre du vide spatial était plus effrayant que jamais, même si les quelques missions que j’avais acceptées au poste n’étaient que des livraisons. Je n’avais strictement aucune idée de ce qui pouvait m’attendre dans les 400 milliards de systèmes connus, et même au-delà. Une fois l’autorisation de décollage reçue du QG, je n’avais plus le choix, il ne me restait plus qu’à mettre la poussée au maximum et à quitter ce système.
La pression parentale m’avait poussé à m’engager dans l’armée impériale, alors que certains de mes amis d’enfance étaient devenus des marchands, des chasseurs de prime, des freelance, ou avaient même disparu pour devenir des pirates. Même si je partais avec une légère avance par rapport aux autres (la solde impériale me fournissait un nombre conséquent de crédits pour mieux débuter), j’étais obligé de passer par une sorte de bizutage consistant à s’occuper uniquement de livraisons longues et assez mal payées. Enfin, c’était surtout indispensable pour finaliser mon apprentissage et apprendre à naviguer entre les systèmes. Après quelques jours trop longs à livrer du minerai et des produits chimiques, je reçus enfin un ordre consistant à éliminer un groupe de pirates se situant à deux années-lumière de la station où je m’étais arrêté par hasard. Sans réfléchir, je passai immédiatement en hyper-espace pour rejoindre le lieu-dit. A peine arrivé, les pirates reconnurent mon Sidewinder aux couleurs de l’Empire et commencèrent à faire feu sur mon vaisseau. Les boucliers se limitèrent à arrêter aux premiers tirs et ma coque fut bientôt atteinte. Devant ces dégâts dangereux, pouvant mener à la destruction irrémédiable de mon vaisseau et surtout à ma mort, je fus obligé de fuir la queue entre les jambes en laissant derrière moi quelques pirates et les carcasses des deux vaisseaux que j’avais réussi à abattre. Une fois amarré à la station alliée la plus proche et les yeux au bord des larmes, je me rendis compte que j’avais pêché d’arrogance, et surtout d’ignorance.
Une galaxie cruelle…
La Voie Lactée est bien cruelle. Alors que je me prenais pour un pilote aguerri suite à mon entraînement, de simples pirates m’ont remis à ma place de novice malgré leur vaisseau en piteux état. J’avais toujours pensé que l’Empire tenait son hégémonie de sa supériorité technique et économique, mais c’est bien les pilotes et les commandants à son service, tous chevronnés, qui tenaient les frontières et qui remportaient les guerres civiles.. J’étais alors face au mur : je n’avais pas d’autre choix, pour progresser, d’affronter des vaisseaux ennemis étant donné que l’entraînement montrait finalement assez vite ses limites. Seulement, le risque de mourir seul dans le vide spatial me faisait frissonner rien qu’à y penser. C’est alors qu’une solution finalement très simple me vint à l’esprit : demander de l’aide. J’avais quelques amis à l’académie dont j’avais pris les coordonnées. Il s’agissait maintenant d’espérer qu’ils ne se situent pas trop loin dans la galaxie, ou qu’ils ne soient tout simplement pas morts. Après deux refus, je finis par retrouver un de mes anciens camarades qui accepta de m’aider dans ma mission, bien entendu en échange de quelques ressources. Il avait d’ailleurs déjà changé de casquette pour devenir un chasseur de primes, la paye étant bien meilleure si on se débrouille bien.
Nous repartîmes ainsi vers le système donné, en espérant que les pirates n’avaient pas eu l’envie ou le temps de quitter leur base. Quand nous sortîmes de l’hyper-espace, ils étaient encore là, mais deux vaisseaux semblaient également les prendre en chasse. Devant ce risque de voir s’envoler la prime pour la mort de ces bandits, nous mîmes les gaz à fond afin de se rapprocher le plus rapidement possible de nos cibles. Les deux autres pilotes ne réagirent pas, continuant tranquillement à roder dans la zone tandis que nous combattions nos cibles, que nous finîmes par abattre au prix de quelques éraflures sur nos coques. Alors que nous partagions notre joie par messages radio et que nous allions récupérer les débris des vaisseaux abattus, les deux inconnus mirent les gaz droit sur notre vaisseau.
… mais gratifiante
Après quelques secondes de flottement, nous réalisâmes que le but de ces deux pilotes n’était certainement pas de discuter. Au même titre que les pilotes que nous venions de descendre, ils étaient des pirates. Ils avaient simplement attendu que nous ayons dépensé munitions et énergie pour plus facilement nous abattre avant de piller les restes des vaisseaux pirates et les nôtres. Devant cette menace, je voulus m’enfuir, mais mon coéquipier, plus intrépide que moi et surtout attiré à l’idée que ces deux pirates pourraient bien avoir un contrat sur leur tête me retint en me promettant une probable cargaison de valeur. Je sentais les limites de mon simple Sidewinder devant la violence et l’immensité de l’espace qui s’offrait à nous et quelques crédits supplémentaires pour l’améliorer ou changer de vaisseau n’auraient pas été du luxe. Je me laissai convaincre en quelques secondes et après avoir esquivé un missile, nous prîmes en chasse nos deux adversaires.
Ces pirates anonymes avaient visiblement commis le même pêché d’arrogance que j’avais commis quelques heures plus tôt : le vaisseau de mon allié était mieux équipé que les leurs et sa coque était largement renforcée. Il ne luit fallut pas longtemps pour mettre en fuite sa cible alors que j’étais toujours en train de combattre âprement mon adversaires qui avait légèrement le dessus. Il intervint donc dans notre combat et alors que notre opposant tentait de prendre la fuite, il l’abattit d’un missile bien placé.
L’intervention de ces deux pilotes maintenant macchabées fut finalement assez positive : l’un d’eux avait en effet un contrat sur la tête pour avoir agressé un vaisseau marchand, et leurs cales étaient remplies de minerai probablement volé. Cette première victoire m’avait ainsi rapporté plusieurs milliers de crédits qui me permirent de racheter munitions, carburant et surtout, d’améliorer mes systèmes d’armements trop faibles pour survivre à un véritable combat. Après avoir discuté des prix de différents vaisseaux, bien trop élevés, avec le marchand présent sur place, il ne me restait plus qu’à tenter de faire mon nom dans la galaxie pour accéder au rêve des pilotes : l’Anaconda qui avait une valeur de 13 millions de crédits. Après avoir salué et remercié mon ami, qui prit la route pour remplir un autre contrat, je partis alors vers d’autre systèmes, et d’autres aventures.
Du contenu à n’en plus finir et un emballage somptueux
Comme vous l’aurez compris, j’ai choisi d’incarner un soldat de l’Empire dont le but consiste principalement à aller abattre quelques renégats, escorter des missions civiles ou aller chatouiller les coques des vaisseaux pirates. Mais dans Elite: Dangerous, on peut être à peu près ce qu’on veut : marchand, mineur, pirate, chasseur de prime ou tout ça à la fois. Si divers profils de bases sont disponibles quand on commence une partie, on peut toutefois débuter sans rôle particulier, offrant ainsi la possibilité aux joueurs le désirant d’être complètement libre dans leurs possibilités et leurs obligations. C’est bien là toute la force d’Elite: Dangerous, le sentiment d’immensité et de liberté que nous offre le titre. Devant la taille de l’univers qui s’offre à nous (plus de 400 milliards de systèmes), on ne se sent étonnement pas perdu une fois le gameplay maîtrisé. Alors que j’avais des doutes quant à la capacité des développeurs de rendre intéressant autant de lieux à visiter, ils m’ont donné tort. En effet, si tous les systèmes sont inégaux en matière d’intérêt, on se rend compte qu’il ne s’agit pas de remplissage mais bien d’une idée travaillée et bien construite. Ainsi, si un certain sentiment de solitude nous surprend après avoir visité quelques systèmes trop vides, on retrouvera bien vite une station, alliée, ennemie ou neutre à quelques années-lumière de distance. La possibilité de vivre l’aventure en multijoueurs ajoute également une énorme plus-value au jeu, et rappelle EVE Online (en moins dantesque, toutefois). Le multijoueurs permet en effet au titre de garder de l’intérêt sur le long terme au-delà du système de quêtes. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que de véritables corporations de joueurs se créent et de voir apparaître des batailles gigantesques pour le contrôle de certains lieux.
L’aspect sonore du titre est à mettre à l’honneur : les bruitages sont très réussis et nous plongent très rapidement dans l’ambiance du jeu. Quant à la musique, elle est tout simplement somptueuse. On a ici affaire à des compositions orchestrales écrites par le talentueux Erasmus Talbot dont je vous invite à écouter le travail. A propos de l’aspect graphique, le jeu est très propre et bien réalisé. Aucun bug graphique, aliasing excessif ou chute de framerate n’est à déplorer. Elite: Dangerous fait donc un sans-faute à ce niveau là, comme au niveau du reste.
L’ambiance, quant à elle est très bien rendue. L’obligation pour nous de rester en vue subjective permet une immersion assez puissante dans le jeu, tant tous nos indicateurs se trouvent dans le cockpit de notre vaisseau et l’impression de vitesse est bien rendue malgré les grandes distances parcourues. La possibilité de parcourir le titre en multijoueurs ajoute également un plus à cette ambiance, et vous vous surprendrez bien vite à faire du role-play malgré vous, avec vos amis et ennemis.
Quelques avertissements toutefois
Si Elite: Dangerous est un excellent jeu, reste qu’il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Contrairement à ce que son trailer peut laisser penser, il s’agit avant tout d’un jeu à l’action lente. La moindre erreur peut vous coûter cher et absolument rien n’est géré automatiquement. Il faudra atterrir manuellement, décoller manuellement, viser manuellement, gérer votre vitesse, etc. Si les habitués des simulateurs ou shooters dans un cadre spatial n’y verront rien de surprenant, un temps d’adaptation assez long sera toutefois nécessaire aux néophytes. Peu accessible, il promet également de la frustration à ces nouveaux joueurs tant les ennemis seront impitoyables, et tant le niveau de difficulté est fixe. Si Elite: Dangerous est votre premier jeu de ce genre, je vous conseille de passer du temps dans le tutoriel avant de partir à l’aventure.
Comme tout simulateur spatial, si le jeu est jouable au clavier et à la souris, il sera plus confortable avec une manette ou un joystick et surtout plus facile à assimiler tant les contrôles seront plus intuitifs. Si vous ne possédez aucun des deux outils sus-mentionnés, Frontier s’est quand même débrouillé pour que vous puissiez jouer et surtout être performant. Nous pouvons les féliciter pour cela.
Conclusion test de Elite: Dangerous
Frontier Developments réalise un sans faute avec ce Elite: Dangerous et ramène à la vie une licence que les plus nostalgiques d’entre nous croyaient tristement morte et enterrée. Réalisation au poil, aire de jeu immense, immersion réussie avec brio, difficulté réelle mais gratifiante, multijoueurs bien pensé et durée de vie dantesque : tout y est. Je ne saurais trop quoi vous dire d’autre pour vous faire les éloges de ce titre. Alors si vous êtes en manque de simulateur spatial ou que vous souhaitez tout simplement découvrir ce genre : foncez et achetez-le.
Le titre est disponible pour 49,99€ sur sa boutique officielle est ne fonctionne pas avec Steam. Si vous souhaitez obtenir plus d’informations à propos de Elite: Dangerous ou un coup de pouce pour débuter, je vous encourage à vous rendre sur le site officiel du jeu ou sur le site de sa communauté francophone.