Que faire lorsque votre ennemi c’est vous ? Que faire lorsque ce dernier imite le moindre de vos faits et gestes ? Hé bien c’est ce que nous propose de vivre ECHO, le nouveau jeu d’infiltration du studio danois Ultra Ultra. La plupart des membres de l’équipe a travaillé sur la série Hitman (ce qui est prometteur), et nous propose ici un jeu au concept bien particulier, mêlant à la fois réflexion et infiltration. Mais ECHO a-t-il les moyens d’être perçu comme un hit du jeu d’infiltration ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans notre test d’ECHO sur PlayStation 4.
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Notre aventure commence lorsque En, la jeune femme que nous contrôlons, se réveille d’une stase longue de 100 ans à bord d’un vaisseau en direction d’une planète inconnue. Nos premiers instants sont bercés par les dialogues d’En et de London, une IA qui vous accompagnera tout le long de l’aventure. C’est donc l’occasion pour les joueurs de profiter des très bons doublages que possède le jeu et d’en savoir plus sur les causes de ce long voyage.
On apprend ainsi que notre personnage se rend sur cette planète glacée afin de ressusciter son compagnon, malgré les doutes de ce cher London. Toute notre aventure va donc se dérouler à l’intérieur d’un palais abandonné se situant en-dessous de la surface de la planète. Mais ce dernier n’est peut-être pas aussi abandonné qu’il n’y paraît et En va aller de surprise en surprise.
C’est donc un scénario très poussé qui se présente dans ECHO, à la fois complexe et intéressant, et on se retrouve plongé dans un univers qui nous est complètement inconnu. Le problème c’est qu’avoir un scénario aussi bien écrit implique qu’il faut prendre le temps de l’expliquer.
La première heure de jeu va donc se résumer à déambuler dans les couloirs en écoutant les dialogues. Les deux heures qui suivent sont alors dédiées à nous expliquer ce qui se passe au sein du palais, et même si ces dernières sont un peu plus mouvementées, cela reste très contemplatif. Ce début de jeu un peu long mais intéressant risque de perdre les joueurs les plus impatients. Il ne vous reste plus alors qu’à profiter des décors du palais qui sont très beaux, mais qui deviennent vite répétitifs au fil du jeu puisque les environnements se ressemblent quasi tous.
Les cartes regorgent par contre de nombreux objets à récupérer, que ce soit de la nourriture, des orbes, des cristaux d’énergie, etc. Finalement, une fois la première heure passée, on peut commencer à découvrir nos ennemis, qui ont pour particularité de pouvoir modifier leurs compétences. Si les premières rencontres ne nous laissent apercevoir que des créatures noires et informes, on voit très vite que ces dernières évoluent. Elles vont donc peu à peu finir par apprendre à marcher et prendre une forme qui vous est particulièrement familière, la vôtre.
Votre plus grand ennemi, c’est vous !
La plus grande particularité d’ECHO provient de ses phases d’infiltration et des ennemis qui viennent compliquer la tâche de notre chère En. La totalité des ennemis du jeu est donc une copie conforme de votre personnage. Si l’idée peut paraître sympa dans un premier temps, cela devient très vite lassant car ces derniers manquent de variété tout comme les environnements.
Mis à part ce détail, les ennemis sont assez originaux, puisqu’en plus de copier votre environnement ils peuvent assimiler toutes vos compétences. À chaque fois que vous accomplissez une action, le palais l’enregistre et après un certain laps de temps va provoquer un black-out. Vos copies, nommées échos, assimileront toutes les actions réalisées entre deux black-outs.
Le joueur doit donc essayer d’être le plus discret possible, tout en réalisant le moins d’actions afin de ne pas rendre la prochaine « mise à jour » trop difficile. Il est par exemple conseillé de n’utiliser son arme à feu qu’en dernier recours au risque de voir toutes vos copies vous tirer dessus la prochaine fois. Surtout qu’En n’est pas très résistante, le premier dégât subi active le système de survie de votre combinaison et le second sera forcément mortel tant que votre santé n’est pas rétablie. De plus, notre héroïne ne peut lutter que contre deux échos en même temps si elle ne veut pas être submergée et mourir.
ECHO nécessite donc une certaine forme de réflexion et d’infiltration, la méthode forte ne servant généralement à rien. Il est d’ailleurs possible de provoquer nous-même un black-out grâce à la matière noire afin d’en tirer avantage.
Des clones pas si parfaits
Ce système d’assimilation peu commun donne un jeu d’infiltration intense car l’erreur est souvent fatale lors des premières heures de jeu. Malgré tout, ECHO aurait gagné à avoir une IA plus intelligente car une fois les bases du jeu comprises il devient très facile de se jouer de nos adversaires. Ces derniers ne deviennent alors dangereux qu’à partir du moment où ils sont en surnombre. Même dans les situations les plus complexes, il est possible de s’en sortir pour peu que vos copies n’aient pas trop débloqué de compétences.
Si les échos peuvent copier toutes vos compétences, ils ne les utilisent pas aussi intelligemment que vous, le fait de pouvoir s’accroupir ne leur sert par exemple à rien alors que ça nous est très utile. Heureusement pour eux, vos jauges d’énergie viennent un peu rétablir l’équilibre des forces.
Si les clones ne sont pas parfaits dans leur action, ils ont malgré tout des avantages sur nous. Alors que leurs actions ne sont pas limitées, le joueur doit faire face à de nombreuses contraintes. Il n’est par exemple pas possible pour En de courir sur de longues distances, car le sprint est géré par une jauge de stamina qu’il n’est pas possible d’augmenter.
Tout le reste de vos actions est ensuite soumis à votre jauge d’énergie qui est très réduite, mais que l’on peut augmenter au fil de l’aventure. Seule votre dernière cellule se recharge automatiquement, mais pour le reste vous devrez trouver des orbes lumineuses disséminées un peu partout sur la carte. ECHO a d’ailleurs une interface très sobre, tout est représenté sous la forme d’une bulle qui entoure le héros.
ECHO est un très bon jeu d’infiltration avec un concept de jeu à nul autre pareil. Le jeu est doté d’une histoire à la fois complexe et intéressante ainsi qu’un gameplay prenant. En contrepartie, le jeu est assez bavard et devient redondant au fil des heures.
L’IA nécessiterait encore quelques améliorations pour être parfaite mais le système reste malgré tout très agréable. ECHO est donc un très bon jeu d’infiltration qui devrait plaire aux fans du genre.