C’est toujours avec un mélange d’espoir enfantin et de crainte que l’on se lance dans un nouvel épisode console de Dragon Ball, adapté du célèbre manga éponyme. En effet, si la série a su par moments nous gratifier de petites perles vidéoludiques (on pensera notamment aux Budokai), elle a également accouché d’un bon paquet de titres tantôt insipides, tantôt mous du genou, chacun souffrant de tares propres l’empêchant de s’élever au rang de grand jeu de combat. C’est donc avec un soupçon d’appréhension qu’on accueille aujourd’hui Dragon Ball Xenoverse, toujours édité par Bandai Namco et développé par Dimps… pour le meilleur ? Ou pour le pire ? Et si Sangoku et son équipe nous réservaient (enfin) une bonne surprise ?
Test de Dragon Ball Xenoverse sur Xbox One
Here comes a new challenger
De par son thème général et ses affrontements à répétition, le manga (et l’anime) Dragon Ball se prête tout naturellement au genre « combat » lorsque retranscrit en jeu vidéo, et c’est d’ailleurs le cas pour la majeure partie des titres tirés de cette licence parus sur consoles de salon depuis la Super NES. Or, si les prédécesseurs de Dragon Ball Xenoverse s’attachent généralement à suivre de manière plus ou moins exhaustive le scénario du manga, cette nouvelle mouture s’éloigne considérablement de ce postulat ; première bonne surprise.
Ici, point de découpage prévisible type « Saiyens-Freezer-Cell-Buu » (voire une pointe de GT en prime), mais plutôt, une toile de fond originale permettant de retrouver la plupart des acteurs de la saga dans un contexte différent de celui ressassé dans chaque jeu estampillé Dragon Ball. Et surtout, permettant l’implantation d’un nouveau personnage original, que vous allez pouvoir créer de toute pièce, en choisissant son nom, sa race (Terrien, Namek, Saiyan…), son sexe, ainsi que son apparence (taille, corpulence, habillement, couleurs diverses…) et son style privilégié (de proximité ou à distance) qui influera sur ses dégâts en combat. Un vrai bonheur pour les fans de Toriyama désireux de se créer une identité propre au sein du célèbre manga. Une fois cette opération terminée, vous en apprendrez plus sur le background de votre avatar, appelé par le grand dragon Shenron pour assister Trunks et les autres Policiers du Temps dans leur lutte contre une force mystérieuse capable de modifier le cours du Temps et de déconstruire tout l’univers bien connu des adeptes de Dragon Ball. Rien que ça.
Quand on arrive en ville
Dès lors, on applaudira cette entorse au sempiternel schéma, tout en commençant à soupçonner Dragon Ball Xenoverse d’être capable d’offrir une profondeur inespérée dépassant le simple jeu de combat affiché par nombre de ses ancêtres. Impression confirmée quelques minutes après, lors de la découverte d’une petite ville, Tokitoki. Véritable point central de Dragon Ball Xenoverse, Tokitoki comporte tous les éléments qui vous seront utiles pour profiter pleinement du jeu, réunis en un seul et même endroit, que vous pourrez arpenter à loisir. Magasins de vêtements, de techniques spéciales, d’objets divers, lieu de rencontre avec d’autres joueurs online, point de départ des quêtes principales et secondaires, du traditionnel versus et des Championnats du Monde (online ou en local)…
Tout y est, un véritable hub, et le jeu prend alors des airs de MMO dans lequel on avance à son rythme, seul ou avec des camarades rencontrés sur place (ou installés sur le canapé avec vous), chacun libre de décider s’il souhaite poursuivre l’aventure principale, accepter des missions émanant des Policiers du Temps… ou encore consulter la liste des quêtes annexes, un élément important dans Xenoverse. En effet, le jeu sait par moments se montrer particulièrement retors et vicieux lors de certains affrontements, les quêtes parallèles seront donc un élément à ne pas négliger, afin d’augmenter son niveau et ses caractéristiques (Ki, puissance au corps à corps, barre de santé, attaques spéciales…), et de récupérer objets et attaques spéciales bien utiles lors des futurs combats. Notez que la plupart de ces missions peuvent se jouer jusqu’à 3 joueurs, et si vous êtes seul, l’IA s’occupera de vos partenaires, destinés à vous soutenir au combat et à éventuellement vous ranimer en cas de KO. Encore un bon point : l’IA de vos camarades est particulièrement efficace et réactive, ce qui est loin d’être le cas dans tous les jeux coopératifs.
Tout bon, alors, ou pas ?
Que du positif jusque là, donc, reste à étudier le gameplay et l’aspect technique du jeu. La maniabilité est simple et efficace, avec des attaques basiques et puissantes classiques accompagnées de contres, d’un lock et de téléportations, rendant les batailles incroyablement vives et dynamiques (surtout à plusieurs), ainsi que la possibilité d’assigner quatre attaques spéciales et deux attaques ultimes à certaines combinaisons de touches parfaitement faciles d’accès. Alors certes, il faut quelques combats pour commencer à bien maîtriser son personnage, mais une fois bien rodé, on prend un plaisir immense à voler de droite et de gauche, attaquer par derrière, déclencher des attaques dévastatrices, esquiver adroitement les attaques ennemies… Du vrai bon Dragon Ball comme on se l’imagine en lisant le manga, retranscrit de façon jubilatoire manette en main.
Techniquement, pareil, c’est efficace, avec des graphismes très colorés évoquant l’origine BD de l’oeuvre, des voix japonaises sous-titrées français pour une plus grande immersion (l’anglais est aussi dispo à l’audio, ceci dit), et des musiques dynamiques ou peace soulignant bien l’intensité de l’action ou le calme reposant, selon la situation (on notera particulièrement la présence du morceau Cha-La Head Cha-La issu de l’anime et cher à notre rédacteur en chef bien aimé en guise d’accueil). Alors, perfect ? Pas totalement. Il convient de signaler de l’aliasing assez présent par endroits, quelques imprécisions et confusions lors des combats (surtout aériens), une caméra aux tendances capricieuse lors des affrontements en milieu clos, ainsi qu’une difficulté parfois mal gérée vous faisant passer d’un boss-fight avalé tranquillou à une véritable punition au combat suivant.
Mais c’est histoire de pinailler ; Dragon Ball Xenoverse est enfin le jeu de qualité qu’attendaient depuis des années les fans de la série…
Conclusion de Dragon Ball Xenoverse
En proposant un background à la fois original et respectueux de l’esprit Dragon Ball cher aux amateurs du manga, Dragon Ball Xenoverse parvient enfin à transcender le schéma classique éprouvé depuis des lustres, en se dotant d’un aspect aventure bienvenu, que l’on savourera durant de longues heures, en solo ou en multi. Immersif et nerveux, le jeu n’est pas exempt de petits défauts, mais comparé aux précédentes productions dédiées à l’oeuvre de Toriyama, il fait figure d’oeuvre surprenante de par sa profondeur et sa qualité globale. Nous étions sceptiques comme tout un chacun avant de prendre la manette ; nous ne le sommes plus.