Moins de trois années après la sortie initiale du jeu, Dishonored revient avec une version Definitive Edition. Après avoir connu un franc succès, la franchise propose à nouveau le titre ainsi que tous les contenus additionnels dans une seule et même boîte. Mais que serait une remasterisation sans qu’une amélioration graphique y soit greffée (on se l’demande). Les Lyonnais de chez Arkane Studios ont donc remis le couvercle pour les utilisateurs current-gen, voici le récit de notre voyage au cœur de la cité de Dunwall.
Test de Dishonored Definitive Edition sur Xbox One
Alexandre Yersin, we need you !
Dans la ville de Dunwall, rien ne va plus ! Alors que vous vous apprêtiez à avoir une discussion avec votre impératrice Kaldwin au bord de sa résidence, les méchants pas beaux à la botte du Lord Régent fendent l’air de leur lame aiguisée afin de tuer l’impératrice et d’enlever sa fille Emily. Comme début d’histoire heureux, on a connu mieux ! Le sentiment d’impuissance face à cette situation obligera notre personnage principal à pourchasser ces assassins afin de venger la mort de l’impératrice. Pour ne pas arranger les choses, ou plutôt pour ne pas rendre le gameplay trop soporifique, un mal plus profond a fait son apparition dans la sombre cité de Dunwall. Un contre-temps bien plus meurtrier que les lames : la peste. Propagée par les rats qui pullulent çà et là, le simple fait d’approcher ces rongeurs pourrait vous coûter la vie. En d’autres termes, vous ne serez jamais tranquille lorsque vous vagabonderez dans ces lieux, tant les attroupement de rongeurs sont imprévisibles. Plus vous tuerez d’individus, plus la peste se répandra, et croyez-en notre expérience, mieux vaut endormir un ennemi grâce à un carreau d’arbalète anesthésiant plutôt que de voir son cadavre rejoint par des dizaines de rats affamés. Petite astuce pour ne pas vous encombrer d’un cadavre supplémentaire, une amélioration permet la désintégration des corps après leur avoir ôté la vie. Le contexte déjà bien sinistre est renforcé par cet environnement qui s’apparente facilement au Londres gris et poussiéreux de la période pré-industrielle. Tout a été pensé pour que le joueur vive les instants les plus décisifs d’une manière particulière, la bande-son et les effets visuels sont ainsi concoctés, nos oreilles et nos yeux n’en sont que plus satisfaits. Certes la qualité du titre a sensiblement été revue à la hausse avec cette apparition sur current-gen mais elle ne vient pas directement impacter notre expérience de jeu.
Étonnamment, Dunwall donne une impression de liberté. Bien que le titre ne se vante pas d’un open-world pur et dur (n’oublions pas que le titre date de 2012 et qu’il n’avait pas cette vocation), les libertés laissées au joueur sont multiples. Comme dans tout jeu d’infiltration, le choix laissé au joueur est simple : massacrer bruyamment ou massacrer discrètement. Dans tous les cas, l’aspect stratégique prime sur toute autre chose. Corniches, toitures, rebords de fenêtres, gouttières et toute autre partie d’un bâtiment permettent une approche différente. Les différents bâtiments vous permettront toujours de trouver différentes issues à votre combat. Que ce soit pacifiquement ou dans un bain de sang, Corvo trouve à chaque fois le moyen de s’en tirer.
Le Corvo et le cauchemar
Au premier abord, Corvo semble être un assassin comme les autres, avec des centaines d’heures d’entrainement à son actif et un don exceptionnel pour le meurtre. Mais ce serait le sous-estimer. De nombreux pouvoirs viennent diversifier les sentences que vous pourrez offrir à vos opposants. Parmi eux, la téléportation permet d’assassiner ses ennemis, et le tout avec un certain style ! Après plusieurs minutes de jeu, on comprend vite que le maître mot de Dishonored reste la mort, purement et simplement. Et lorsque Corvo ne s’en charge pas et que les moins chanceux se font rattraper par la maladie, Dishonored prend des allures de The Walking Dead. Les malades prennent la forme d’humains errants (enfin dès qu’ils vous voient, ils retrouveront presque par miracle toutes leurs fonctions afin de vous ronger le trognon). La peste est donc (en plus de votre adversité avec le Lord) au cœur de l’histoire, car rencontrer quelques « zombies » au coin d’une rue et les regarder gémir n’est jamais bon pour le moral de notre héros. Il faudra donc partir à la recherche d’un antidote auprès d’un mystérieux docteur (lui aussi sous les ordres du Lord Regent). Bref, éradiquer la peste et une rébellion, ce n’est pas de tout repos ! Pour vous aider dans votre mission si ardue, les développeurs laissent aux joueurs quelques fonctionnalités bien utiles. En effet, à mesure que vous progresserez dans le jeu, des runes et autres reliques pourront être ramassées afin de débloquer de nouveaux pouvoirs. Ralentir le temps, se téléporter sur une courte distance ou encore voir à travers les murs feront partie de votre panel de gadgets surnaturels. L’amélioration des armes et des munitions est une chose à ne pas négliger (en plus des pouvoirs), car elles seront de moins en moins efficaces au fil de votre aventure.
Des combats fortement rapprochés
Dès que la vengeance emplit le cœur de notre personnage principal, vous prenez les commandes d’une véritable machine à tuer. Corvo est très habile et sait parfaitement manier son matériel, et lorsque sa soif de sang n’est point étanchée, ses différents pouvoirs ainsi que ses armes lui permettent d’éliminer toute résistance. Votre arsenal prendra le relais au corps-à-corps, pistolet, arbalète et lame d’assassin feront quelques jolis carnages. Côté boucherie, il semblerait que les développeurs aient mis un point d’honneur sur la réalisation des combos. Très intuitif, le système de combat s’avère redoutable lorsque les bonnes actions sont effectuées au bon moment. Ainsi, lorsque vous vous retrouvez proche d’un ennemi, vous pouvez purement et simplement l’éliminer (ou l’endormir, rappelez-vous la menace pestilentielle). Le tout peut sembler enfantin , mais ne vous attendez pas à avoir l’occasion d’éliminer tous vos adversaires à distance. Les niveaux sont ainsi faits qu’il relève de l’exploit d’assassiner tous ses opposants à l’aide de votre arbalète ou de tout autre lance-projectile. D’une part les tirs ne sont pas toujours synonymes de mort, d’autre part le raffut que votre canon provoquera (ou les cris assourdissants de votre victime agonisante sur le sol) aura la fâcheuse tendance de rameuter tous les gardes du quartier. En parlant de ces gardes, il est de notre devoir de vous informer de la formidable coriacité de ces gaillards. Au corps à corps (oui toujours ce fameux corps à corps), les simples soldats feront office d’une formidable première ligne de défense. Vous avez beau marteler la touche d’auto-attaque (oubliez tout de suite cette technique), vous serez automatiquement contre-attaqué et mis au sol. Mais ce n’est pas tout ! Ceux qui ressemblent à des chefs prendront un malin plaisir à vous tirer dessus à l’arrière poste, sans parler de créatures bien plus grosses et résistantes qui ne manqueront pas de vous tuer en moins de deux si vous ne faites pas un petit effort de discrétion. Conclusion : mieux vaut prendre son temps et éliminer discrètement, lentement mais sûrement tous ses adversaires que de faire un brouhaha et se retrouver à affronter toute la garnison de Dunwall.
Conclusion de Dishonored Definitive Edition
La question qui vous brûle les lèvres, chers lecteurs, sera bientôt élucidée : faut-il débourser une quarantaine d’euros dans un jeu si on l’a déjà fait ? À moins d’être un fan invétéré de la licence, ce rachat n’est pas nécessaire. Cependant, si vous n’avez jamais joué à Dishonored sur old-gen, ce lifting vous permettra de profiter au mieux de ce que le jeu a à vous offrir. Au final, cette remasterisation est à inscrire parmi celles qui sont les bienvenues (la présence de tous les DLC joue en sa faveur). Et, entre nous, se retrouver dans la peau d’un assassin autre qu’Arno ne fait pas de mal.