Konami a pris son temps mais il a finalement décidé de prendre le train en marche. Effectivement, bien du temps après les sorties des compilations rétro de nombre de ses concurrents (Capcom, Square ou même SEGA), le dernier vieux groupe japonais joint le cortège avec ses propres collections. Entamée avec un Konami Anniversary Collection: Arcade Classics, sorti plus tôt dans l’année, la marche du recyclage se poursuit avec l’une de ses plus grandes licences, Castlevania.
Bienvenue donc à Castlevania Anniversary Collection. Annoncé en mars, le titre est enfin disponible sur nos consoles afin de ravir les vieux fans et les nouveaux joueurs intrigués par leurs apparitions dans Bomberman R ou Super Smash Bros. Ultimate. Mais alors, que vaut cette compilation ? Et qu’en est-il de la technique ?
Il était une fois…
On ne va pas revenir en profondeur sur la série mais en dresser simplement un portrait. Castlevania est une série de jeux d’action et de plateforme dans lesquels on incarne les différents membres d’une même famille, les Belmont, dans leur combat contre le mal : le puissant et pernicieux Comte Dracula. Voilà, ça c’est du tour d’horizon et c’est d’ailleurs ce que nous propose de faire Castlevania Anniversary Collection.
Cette compilation est donc bien une collection offrant aux joueurs de vivre ou de revivre les premiers épisodes de cette série classique du gaming. Au programme, comme d’habitude, du saut et des coups de fouet, le tout accompagné de plein de héros. Effectivement, très prolifiques durant l’ère des consoles 8 et 16 bits, de nombreux épisodes sont sortis et c’est face à eux que nous nous trouvons aujourd’hui.
C’est au total 8 jeux riches en nostalgie et gros pixels qui vous sont offerts sous ce giron. Bien entendu, on y trouvera les titres principaux de la série, de Castlevania 1er du nom à Super Castlevania IV (sorti sur Super Nintendo) mais également quelques surprises. Tout d’abord, les 2 épisodes Game Boy dont l’illustre The Castlevania Adventure (pas pour les bonnes raisons) mais également le très sous-coté Castlevania Bloodline, seul épisode sorti sur MegaDrive et un des plus violents épisodes de la série. Il en sort donc une impression certaine d’inégalité dans le roster.
Enfin, il est à ajouter que la compilation nous offre un soft inconnu « normalement » du public occidental en la présence de Kid Dracula. Sorti sur NES, il vous invite à incarner une jeune version de Dracula dans une aventure colorée et très japonaise. Une expérience rafraîchissante qui troque le cuir et les fouets pour le fun.
Il faut le reconnaître, le catalogue n’est pas trop mal. Même s’il est finalement assez inégal, il couvre les épisodes principaux de la série et offre de découvrir à de nombreux joueurs des titres peu connus et qui méritent de l’être. Cependant, on regrette réellement l’absence de Rondo of Blood dans cette collection. Tous ces titres sont accompagnés d’un résumé détaillant les événements et permettent de découvrir l’histoire qui justifie les périples de chacun de ces héros.
Mais si vous êtes amateur de détails, de trivia et d’artworks, un passage dans les bonus s’imposera. Ici, pas d’OST (ce qui est un peu un comble pour une série reconnue pour sa bande-son) mais un « livre » très détaillé présentant de nombreuses informations telles qu’une chronologie complète, les jaquettes des titres et des interviews de développeurs.
Rigide sous bien des angles
Côté gameplay, il est difficile de reprocher quoi que ce soit à Castlevania Anniversary Collection. Le soft nous propose réellement ce qu’il vend, tous les épisodes originaux de la série dans un état proche de l’original. Et il faut le dire, ça fonctionne. Tout répond comme si vous viviez l’expérience originale. L’émulation est simplement parfaite. Les contrôles fonctionnent comme dans le temps et les musiques sont parfaitement bien retranscrites. Forcément, le gameplay extrêmement rigide de la série est lui aussi également présent au rendez-vous et vous promet de belles crises de colère.
Mais Castlevania Anniversary Collection ajoute quand même son lot d’éléments supplémentaires. Par le biais d’un sous-menu, le titre propose un système de sauvegarde type « save state » qui pourra vous sauver les miches à bien des occasions. Ensuite, il est possible de jouer avec les tailles d’écran et plusieurs mode sont disponibles.
Effectivement, en plus du mode 4:3 de base, vous trouverez un mode pixel perfect, et un mode 16:9 pour les malades mentaux. Ces modes peuvent également être associés avec les lignes de balayage, propre aux plus vieux écrans pour les adeptes d’expériences nostalgiques plus hardcore. Enfin, exclusivité Game Boy, ces jeux-là ont également à leur disposition des filtres de couleur (semblables à ceux de Save Me, Mr. Tako) brisant avec la sobriété déconcertante de l’écran en noir et blanc.
Enfin, malheureusement Castlevania Anniversary Collection traîne quelques tares. À l’image de son gameplay sur certains titres, le système de sauvegarde évoqué plus haut est vraiment lourd. La série vous mettra souvent face à des situations délicates et demandant de vous que vous accomplissiez des prouesses. Le problème, c’est que l’usage de ces sauvegardes saccade vos sessions, vous contraignant à arrêter pour pouvoir reprendre. Un système plus fluide aurait été bienvenu.
Pour finir, les manettes dont nous disposons aujourd’hui possèdent bien plus de boutons que les manettes de l’époque, nous offrir le choix de modifier nos contrôles aurait été apprécié. Les titres 16-bit proposent bien cette option mais ce n’est pas le cas pour la majorité des jeux.
Il faut le reconnaître, Castlevania Anniversary Collection vaut le coup. Si on est loin des sommets de qualité qu’on pu apporter les épisodes GBA et DS, la compilation proposée ici par Konami nous offre de découvrir la quasi-totalité des titres de cette série. Bien entendu, il y a du bon et du mauvais mais l’émulation est de bonne qualité et procure des sensations identiques à celles ressenties sur les consoles originales. L’avantage étant de pouvoir apprécier de terminer les différents jeux grâce au système de sauvegarde (type save state) qui aurait cependant gagné à être assoupli. Bref l’aventure est recommandée mais attention au retour de fouet !