Nous en avons parlé à de nombreuses reprises et même rédigé une preview à son sujet mais nous n’avions pas encore pu nous essayer à la version complète de BlazBlue Cross Tag Battle. C’est maintenant chose faite et il y a quand même des choses à dire dessus avant de se jeter dedans comme dans une piscine rafraîchissante lors d’un jour de canicule. BlazBlue Cross Tag Battle est le dernier titre de Arc System Works et représente en somme la quintessence de ce que la compagnie nous offre depuis bien des années. Reprenant le roster de quatre licences différentes que sont BlazBlue, Persona 4 Arena, Under Night In-Birth et RWBY, le titre se veut le cross-over ultime pour possesseurs de Nintendo Switch, PlayStation 4 et PC. Cependant, cette fois-ci, il abandonne la formule 1vs1 pour du 2vs2 en tag. Seulement, balancer une tonne d’ingrédients dans une marmite ne fait pas de vous un chef. La cuisson est-elle maîtrisée ? Le plat après dressage est-il savoureux ? Notre avis.
Test BlazBlue Cross Tag Battle – Duel de multiplicité
Crisis on Infinite Identity
Autant tacler d’entrée de jeu les problèmes puisqu’ils apparaissent aussitôt. BlazBlue Cross Tag Battle est, comme indiqué précédemment, un cross-over des licences qu’Arc System Works sort depuis une dizaine d’années. En soi, ça n’a rien de mal à faire se croiser des licences mais ici quelque chose cloche. On ressent comme l’idée derrière la création d’un nouveau dossier de rangement sur ordinateur. Clic droit, nouveau dossier, nommer « BCTB », tout foutre dedans… Aucun effort ne semble avoir été mis dans le titre qui, malgré cette débauche d’univers et de personnalités, n’en expose aucune propre à cet épisode. Les sprites, les animations, les stages, ni même les musiques, rien n’est original. Pas de retouche, pas de refonte ni d’affinage, vous avez en version crûes toutes les choses venant de softs précédents. BlazBlue Cross Tag Battle dégage sur les plans identitaire et artistique un niveau d’engagement tellement pauvre qu’on pourrait limite entendre les développeurs soupirer quand on allume la console.
Bon, ce n’est pas une catastrophe non plus mais on aurait apprécié un poil plus d’efforts dans un titre comme celui-ci, d’autant qu’au final, la mayonnaise ne prend jamais vraiment. Dans d’autres logiciels mélangeant différentes licences, un certain travail est accompli pour y donner de la saveur. Ici, il faudra se contenter de petites scénettes ou du mode histoire qui est réellement insipide en plus d’être répétitif. D’ailleurs, il ne sert pas réellement à autre chose qu’à justifier pourquoi tout ce beau monde se réunit ici. Le tout mis en scène par un menu d’une autre époque où d’un hub qui ressemble plus à un hall de gare vide qu’à autre chose. On comprend l’intérêt d’avoir un avatar customisable pour le fan service mais si c’est sa seule utilité, autant en rester au gamer tag avec une vignette et un décor et c’est bien !
Enfin, le plus gros défaut vient réellement du contenu en sortie de boîte. Une fois la galette plantée dans votre lecteur, c’est environ 20 personnages qui s’offrent à vous (et 2 en DLC gratuit). Pas les grands jours… Arc System Works propose le titre à prix réduit mais ça ne justifie pas si peu, ajoutez à ça 20 boules de plus pour jouer des personnages que vous pouvez croiser en mode histoire. Non mais sérieux ! Ils demandent à payer du contenu déjà sur le CD. Coup de grâce : les modes de jeu. Là, c’est le plan de rigueur. Hormis les modes histoire, versus (online et local) et le mode entraînement, ce n’est pas la panacée. Un mode survie et quelques bricoles à débloquer. Bref, chipoter c’est cool et tout mais en combat alors ?
Arc System Works en plus accessible
Là, la magie opère ! Arc System Works a su faire un bon travail pour rendre le tout compréhensible une fois manette en main. BlazBlue Cross Tag Battle nous propose ici la synthèse de toutes ces années d’expérience et nous offre son jeu le plus accessible en date. En vrai, il n’est toujours pas simple mais sa jouabilité saura à la fois parler à un ancien autant qu’à un nouveau et tout le monde pourra y trouver son compte. A l’échelle du personnage, 3 boutons avec un coup faible, un coup moyen et un coup fort. Associez-y des quarts de cercle et vous déclenchez une compétence (le coup fort pioche dans votre jauge spéciale en revanche). Enfin, cumulez manipulation et simultanément coups moyen et fort et bam, coups spécial ! Rien de plus que ça pour les frappes uniques de votre personnage. Ajoutez saut, dash et cancel et tout le monde s’y retrouve à quelque chose près.
En bref, le gameplay se rapproche de celui de Dragon Ball FighterZ. Tous les personnages disponibles perdent une partie d’eux depuis leurs titres originaux tout en y gagnant en universalité. Définitivement un aspect positif puisque vous allez être amené à utiliser des personnages que vous ne connaissez pas forcément. Et cette universalité vous permettra malgré tout de déchaîner des combos et ce même si vous utilisez ce personnage pour la première fois, ce qui est réellement satisfaisant. Que les habitués se rassurent, il reste assez de complexité et de profondeur au gameplay afin de se satisfaire de prouesses techniques, vous les trouverez dans le prochain paragraphe. Mais les néophytes pourront vraiment prendre du plaisir avec ce titre et en prendre plein les mirettes.
Enfin, s’ils ont simplifié, ce n’est pas uniquement pour rendre le jeu plus facile, c’est parce que vous ne maîtrisez pas qu’un personnage à la fois, cette fois-ci, vous en utilisez 2. À la pression d’une gâchette, votre second personnage apparaîtra en combat pour asséner une frappe. Ajoutez une direction et votre coup devient une charge, un coup défensif ou une attaque à distance. Là est la clé qui séparera les meilleurs joueurs des autres, votre capacité à agrandir les chiffres de combos, ceux qui rongent la jauge de vie ! Une fois la science du timing maîtrisée, le jeu change de forme. Ainsi, tout combo que l’on imagine peut très probablement être réalisé. De quoi axer les séances d’entraînement assez rapidement avec des objectifs. Seulement, invoquer votre assist reste une tâche technique puisque comme les personnages supplémentaires, c’est payant. A vous de penser à ne pas ruiner votre jauge d’invocation puisque sans elle vous vous retrouvez quasiment à nu face aux combos de votre adversaire. Une couche de stratégie bienvenue pour les joueurs les plus experts qui disputent littéralement une partie de poker avec ces jauges.
Conclusion de BlazBlue Cross Tag Battle
C’est pas parce qu’on a des défauts qu’on est forcément un titre mauvais, et ça, BlazBlue Cross Tag Battle le reflète bien. Malgré l’absence de personnalité et la paresse évidente d’Arc System Works, ce jeu n’est pas qu’un simple money-grabber. En effet, une fois en combat, le fun est réellement présent et il devient même jouissif quand on fait pleuvoir les combos avec n’importe quel personnage, et ce au détriment de la difficulté apparente des contrôles. La fluidité, la vitesse de réponse des échanges, la douche d’effets de lumière et de coups sont littéralement grisantes (c’est moi qui ait fait ça ?). Seules ombres au tableau que le jeu vous rappellera quand même, tous ces modes de jeux qui manquent et qui auraient pu rendre le jeu incontournable et le peu de personnages disponibles sans avoir à ressortir la carte bancaire.